Israël en guerre - Jour 422

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Malgré le retrait de toutes les mesures sécuritaires, les heurts continuent au mont du Temple

Le Croissant rouge fait état d'une centaine de blessés ; "Ne nous mettez pas à l'épreuve", avait averti Yoram Halevy à l'approche des prières de vendredi où des forces de sécurité supplémentaires seront déployées

Manifestant musulman arrêté dans la Vieille Ville de Jérusalem, près du mont du Temple, le 19 juillet 2017. (Crédit : Dov Lieber/Times of Israël)
Manifestant musulman arrêté dans la Vieille Ville de Jérusalem, près du mont du Temple, le 19 juillet 2017. (Crédit : Dov Lieber/Times of Israël)

Des affrontements ont éclaté jeudi entre la police israélienne et des Palestiniens sur le mont du Temple à Jérusalem-Est, alors que des milliers de fidèles musulmans pénétraient sur ce site au terme de deux semaines de boycott.

Un porte-parole du Croissant rouge palestinien a affirmé au Times of Israel que 113 personnes étaient prises en charge pour leurs blessures.

Le porte-parole a précisé qu’il s’agit de brûlures et d’hématomes. La plupart des blessures ont été causées par des balles en caoutchouc.

Israël va augmenter la présence policière à Jérusalem, au regard des affrontements sur le mont du Temple qui ont signé la fin du boycott du lieu saint par les Musulmans, qui ont afflué sur place.

Une déclaration du bureau du Premier ministre a indiqué que Netanyahu a ordonné que davantage de policiers et de garde-frontières soient déployés dans la capitale, en raison de la « situation sécuritaire sensible ».

La Ligue arabe, qui tenait une réunion d’urgence, a accusé jeudi Israël de vouloir imposer sa souveraineté sur le mont su Temple.

« C’est jouer avec le feu, et cela ne ferait que déclencher une guerre de religion », a prévenu le secrétaire général de l’organisation panarabe, Ahmed Aboul Gheit, la Ligue « condamnant » à l’issu de sa réunion « les mesures qu’impose la force occupante pour diminuer les droits des Palestiniens et leur souveraineté sur Jérusalem-Est, qui est la capitale de l’Etat palestinien ».

Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, au Caire, en février 2013. (Crédit : Gianluigi Guercia/AFP)
Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, au Caire, en février 2013. (Crédit : Gianluigi Guercia/AFP)

Les prières de vendredi sont sources de préocupation. Attirant habituellement des milliers de fidèles, on craint qu’elle ne donnent lieu à davantage d’affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité israéliennes.

La fin du boycott intervient après l’annulation par Israël de nouvelles mesures de sécurité, instaurées après le meurtre de deux policiers le 14 juillet, qui avaient provoqué des violences meurtrières.

Selon des témoins oculaires, les affrontements ont commencé peu après que les fidèles sont entrés sur le mont du Temple.

Des milliers de fidèles ont afflué vers le mont du temple par le porte Huta, au nord du mont du Temple, après qu’elle a été rouverte par la police israélienne.

Mais les témoins oculaires ont confié au Times of Israel que la police a ouvert et fermé la porte à plusieurs reprises avant d’utiliser des grenades neutralisantes pour disperser les foules.

La porte Huta est désormais fermée et la police a bouclé la zone.

Des enregistrements vidéo filmés depuis le haut du mont du Temple montrent les forces de l’ordre qui dispersent la foule à l’aide de gaz lacrymogène.

« A l’entrée des fidèles sur le Mont du Temple, certains ont jeté des pierres sur des officiers, certaines tombant sur la place du mur Occidental », a indiqué la police israélienne dans un communiqué.

La raison de ces affrontements n’a pas encore été déterminée.

La réouverture de la porte Huta était la dernière condition posée par les fidèles musulmans, qui exigeaient que les mesures de sécurités reviennent à ce qu’elles étaient avant l’attentat du 14 juillet, au cours duquel trois arabes israéliens ont tué deux policiers israéliens avec des armes acheminées illégalement.

Les fidèles musulmans brandissent un drapeau palestinien devant le Dôme du Rocher sur le mont du Temple, le 27 juillet 2017 (Crédit : AFP Photo / Ahmad Gharabli)
Les fidèles musulmans brandissent un drapeau palestinien devant le Dôme du Rocher sur le mont du Temple, le 27 juillet 2017 (Crédit : AFP Photo / Ahmad Gharabli)

Certains criaient « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », ndlr).

Plus d’un millier de manifestants palestiniens s’étaient réjouis à la porte de Huta au nord du mont du Temple, alors qu’Israël a accédé à le demande des fidèles musulmans qui ont exigé que les mesures de sécurité sur le site saint redeviennent à ce qu’elles étaient avant l’attaque terroriste du 14 juillet, qui a tué deux policiers israéliens.

Des foules de fidèles ont célébré la réouverture et ont soulevé Muhammed Hussein, le mufti de Jérusalem, sur leurs épaules pendant qu’ils se dirigeaient vers la Mosquée Al-Aqsa pour les prières de l’après-midi.

Un manifestant a déclaré à un officier de police sur les lieux que « l’histoire est terminée, vous pouvez rentrer à la maison maintenant ».

Des fidèles musulmans avaient pour la première fois en deux semaines pénétré jeudi sur le mont du Temple, les autorités israéliennes ayant annulé des mesures de sécurité qui avaient provoqué des violences meurtrières.

Des journalistes de l’AFP avaient pu voir le flux de fidèles entrant pour effectuer la prière de l’après-midi sur le mont du Temple, un site que les musulmans désignent sous le nom de Noble sanctuaire et les juifs mont du Temple, et qui abrite la mosquée d’Al-Aqsa et le Dôme du Rocher.

Le chef de la police du district de Jérusalem, Yoram Halevi s'exprime sur les événements du mont du Temple depuis le mur Occidentale, là Jérusalem, le 27 juillet 2017?. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef de la police du district de Jérusalem, Yoram Halevi s’exprime sur les événements du mont du Temple depuis le mur Occidentale, là Jérusalem, le 27 juillet 2017?. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de la police de Jérusalem menace de « pertes » si les manifestations continuent

Suite au retrait des infrastructures sécuritaires aux entrées du mont du Temple, le chef de la police du district de Jérusalem, Yoram Halevi avait mis en garde jeudi contre des futures violences concernant l’accès au lieu saint, soulignant qu’elles ne seront pas tolérées. Il avait affirmé qu’il « y aura des pertes » si les manifestants tentent de perturber la paix fragile.

Les Musulmans avaient refusé d’entrer sur le lieu saint pendant près de deux semaines, après que des équipements de sécurité, notamment des détecteurs de métaux et caméras ont été installées en réponse à l’attentat terroriste du 14 juillet, au cours duquel 3 arabes israéliens ont utilisé des armes acheminées clandestinement sur l’esplanade pour tuer deux policiers israéliens.

Peu après que les dirigeants musulmans ont déclaré la fin du boycott, et annoncé que les prières de vendredi auront lieu comme d’habitude, Yoram Halevi s’est exprimé depuis le mur Occidental, disant que les autorités feront leur possible pour éviter de nouvelles tensions, mais que les manifestants « ne doivent pas être surpris » si la police utilise la force pour répondre aux pertubations.

« Personne n’a intérêt à nous mettre à l’épreuve demain [vendredi] », a-t-il dit aux journalistes, promettant le calme si les fidèles suivent les instructions de leurs dirigeants, qui les enjoignent de mettre fin aux manifestations. Mais « s’il y a des gens qui, demain, tentent de perturber la paix, blesser la police ou des citoyens, qu’ils ne soient pas surpris. Il y aura des pertes et des blessés », a-t-il déclaré et réaffirmé à 2 reprises au cours de son allocution publique.

« Ne nous mettez à l’épreuve, parce que nous savons comment répondre, et nous savons comment répondre directement et avec force », a ajouté Halevi avec virulence.

Le retrait des dernières installations cette nuit a suscité des liesses de joies de la part des Palestiniens, qui ont fêté cela dans les rues près du lieu saint.

Les Palestiniens ont déclaré qu’ils les percevaient comme une affirmation du contrôle israélien sur le site, alors que les autorités israéliennes affirmaient que les détecteurs de métaux n’étaient nécessaires que parce que les attaquants du 14 juillet avaient fait entrer clandestinement les armes utilisées pour tirer sur les policiers.

Halevi a déclaré que bien que les prières de vendredi puissent donner lieu à d’autres « victoires de célébration », les Palestiniens doivent garder à l’esprit que la police est toujours chargée de la sécurité sur le mont du Temple.

« Ceux qui tentent de dire le contraire doivent se souvenir qu’il y a une souveraineté israélienne sur le mont du Temple », a-t-il dit. « C’est un endroit que nous protégerons, quoi qu’il arrive, à n’importe quel stade, quelle que soit la situation. »

Le chef du Hamas Ismail Haniyeh et le porte-parole   Fawzi Barhoum lors d'une manifestation dans la ville de Gaza le 22 juillet 2017 contre les nouvelles mesures de sécurité mises en oeuvre en Israël sur le lieu saint, avec notamment des détecteurs de métaux et des caméras, suite à un attentat qui a tué deux policiers israéliens la semaine précédente (Crédit :   /Mohammed Abed/AFP)
Le chef du Hamas Ismail Haniyeh et le porte-parole Fawzi Barhoum lors d’une manifestation dans la ville de Gaza le 22 juillet 2017 contre les nouvelles mesures de sécurité mises en oeuvre en Israël sur le lieu saint, avec notamment des détecteurs de métaux et des caméras, suite à un attentat qui a tué deux policiers israéliens la semaine précédente (Crédit : /Mohammed Abed/AFP)

Malgré la réduction des mesures de sécurité, le chef de la police a promis de ne pas relâcher les fouilles réalisées sur les fidèles qui pénètrent sur le mont du Temple.

« Nous vérifierons toutes les personnes suspectes, toutes les personnes qui pourraient perturber la paix, toute personne qui pourrait être un attaquant. Ils seront arrêtés à l’entrée, et ils seront fouillés, comme nous l’avons fait par le passé », a assuré Halevi.

La tension entre Israël et les fidèles musulmans a persisté malgré le retrait des détecteurs de métaux. En effet, les Musulmans ont fait savoir qu’ils ne retourneront pas au mont du Temple tant que toutes les mesures de sécurité ne sont pas retirées, ce qui suscite des préoccupations majeures quant à la tranquillité des prières de vendredi.

Des affrontements meurtriers ont éclaté avec l’introduction des nouvelles mesures. Des altercations ont eu lieu autour du mont du Temple, mais également en Cisjordanie. Cinq palestiniens ont été tués. Un Palestinien a également fait irruption dans une maison dans l’implantation de Halamish en Cisjordanie vendredi dernier, poignardant 4 membres de la famille Salomon, dont 3 sont décédés.

La décision du retrait des détecteurs de métaux a rencontré de vives critiques de la part de la droite israélienne, qui l’a perçu comme une capitulation, et de la part de la gauche, qui estimait que ces mesures n’avaient même pas à être mises en place.

Des centaines de musulmans prient devant la porte des Lions dans la Vieille ville de Jérusalem, refusant d'entrer sur le mont du Temple, le 25 juillet 2017. (Crédit : Dov Lieber /Times of Israel)
Des centaines de musulmans prient devant la porte des Lions dans la Vieille ville de Jérusalem, refusant d’entrer sur le mont du Temple, le 25 juillet 2017. (Crédit : Dov Lieber /Times of Israel)

Pour répondre aux médias, qui affirmaient que la police s’opposait au retrait des mesures de sécurité, Halevy n’a pas démenti ce désaccord, mais a fait remarquer qu’il n’avait pas à remettre les ordres en question.

« Nous sommes des personnes d’uniformes, des personnes d’action, et nous mettrons en œuvre les directives opérationnelles de l’échelon politique », a-t-il dit. « Bien sûr, nous avons aussi notre opinion, et nous l’avons fait savoir, mais nous suivons les instructions que nous avons reçues. »

Le mont du Temple est le lieu le plus saint du judaïsme, parce qu’il a hébergé les temples bibliques. C’est également le troisième lieu saint de l’islam, après La Mecque et Medina. Dans le cadre d’un arrangement conclu depuis qu’Israël a capturé la Vieille ville en 1967 et y a étendu sa souveraineté, les non-musulmans ont le droit de se rendre sur le site mais n’ont pas le droit d’y prier. Dans le cadre de ce statu quo, Israël est responsable de la sécurité tandis que l’instance jordanienne – le Waqf – est chargé de l’aspect administratif.

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