Manifestations pour des élections et le retour des otages devant des maisons d’élus
La foule, qui accuse le gouvernement des ravages du 7 octobre et réclame un accord sur les otages a scandé "Honte" et invite Eisenkot à "agir comme un leader" et à quitter la coalition

Pour la deuxième semaine consécutive, des manifestants se sont rassemblés jeudi soir devant les domiciles de ministres et de législateurs, appelant le gouvernement à démissionner et exigeant un accord pour la libération des otages détenus dans la bande de Gaza.
À Tel Aviv, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant les domiciles de la ministre des Renseignements Gila Gamliel, du ministre des Sciences et de la Technologie Ofir Akunis et du ministre de la Résilience nationale Yitzhak Wasserlauf.
Un nombre similaire de manifestants s’est également rassemblé devant les domiciles du ministre de l’Économie Nir Barkat à Jérusalem, du ministre de la Diaspora Amichai Chikli au kibboutz Hanaton, du ministre de la Défense Yoav Gallant à Amikam, du ministre de l’Éducation Yoav Kisch à Hod Hasharon, du ministre du cabinet de guerre Gadi Eizenkot à Herzliya, et du député Danny Danon à Raanana.
Les rassemblements étaient organisés par le mouvement de protestation Kaplan Force, l’une des organisations qui avait organisé les manifestations hebdomadaires contre la refonte controversée du système judiciaire du gouvernement pendant une grande partie de l’année 2023.
Avant le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, les manifestations du jeudi soir se tenaient chaque semaine devant les domiciles des ministres, mais elles ont été suspendues après les massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre. Elles ont repris la semaine dernière, face à l’effondrement du soutien de la population à l’égard du gouvernement.
Outre les allégations de mauvaise gestion de l’effort de guerre, les manifestants ont exhorté les dirigeants à conclure un accord avec le Hamas pour libérer les otages retenus dans la bande de Gaza.
Les manifestants ont scandé « honte » au gouvernement et « maintenant » pour exiger un accord pour la libération des otages. Ils ont brandi des drapeaux israéliens et portaient diverses affiches accusant le gouvernement d’être responsable des ravages causés par le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas et appelant à des élections anticipées.
⁴מול גמליאל – ת"א pic.twitter.com/1RWzOjA3y3
— Or-ly Barlev ???? אור-לי ברלב (@orlybarlev) February 22, 2024
Devant le domicile d’Eisenkot (HaMahane HaMamlahti), qui a rejoint la coalition après le déclenchement de la guerre, plus de 100 manifestants brandissaient des pancartes l’exhortant à « agir en leader », un appel clair à ce que la faction quitte le gouvernement.
Les manifestants ont également observé une minute de silence pour les soldats tombés au combat, et notamment le fils d’Eisenkot, Gal, qui a été tué au combat en décembre.

Depuis le massacre du 7 octobre, au cours duquel des terroristes du Hamas ont assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 253, la cote de popularité du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est effondrée, tous les sondages montrant que son parti, le Likud, ne serait pas en mesure de former une coalition avec ses alliés politiques actuels si des élections étaient organisées aujourd’hui.
Alors que la campagne publique en faveur d’élections anticipées gagne du terrain, un sondage réalisé la semaine dernière par la Douzième chaîne demandait aux personnes interrogées si les élections devaient être avancées. Une petite majorité des personnes interrogées – 51 % – ont répondu qu’ils étaient favorables à la tenue d’élections anticipées, tandis que 39 % ont répondu par la négative et que 10 % ont déclaré ne pas savoir.
Parmi les partisans des partis de droite de Netanyahu et du bloc ultra-orthodoxe, seulement 20 % ont indiqué que des élections devraient être tenues et 68 % qu’elles ne devraient pas l’être. Parmi les partisans du bloc anti-Netanyahu, 81 % étaient pour la tenue d’élections, et 3 % contre.
Lors d’une conférence de presse samedi soir, Netanyahu a affirmé que les prochaines élections législatives auraient lieu « dans quelques années », conformément au cycle électoral israélien.
Les prochaines élections générales sont officiellement prévues pour octobre 2026, mais de nombreux Israéliens sont convaincus que Netanyahu fera l’objet de pressions toujours plus importantes pour qu’un scrutin soit tenu une fois la guerre terminée, car beaucoup le considèrent comme responsable des échecs qui ont conduit au massacre.
Contredisant les propos du Premier ministre, un important membre du Likud, s’adressant à Ynet sous couvert d’anonymat, a affirmé que Netanyahu ne resterait pas au pouvoir quand la guerre entre Israël et le Hamas serait terminée.
130 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient encore à Gaza – pas tous en vie. 105 civils ont été libérés pendant une trêve d’une semaine fin novembre, et quatre otages ont été libérées avant cette date. Trois otages ont été secourus par des troupes de l’armée israelienne, et les dépouilles de 11 otages ont été retrouvées, trois d’entre eux ont été tués par erreur par l’armée israelienne. Tsahal a confirmé que 30 des otages encore aux mains du Hamas étaient morts, citant des renseignements et des preuves obtenus par les troupes opérant à Gaza.
Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre et son sort est toujours inconnu.
Le Hamas détient également les dépouilles des soldats de Tsahal, Oron Shaul et Hadar Goldin, tombés au combat en 2014, ainsi que de deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient tous deux en vie après être entrés dans la bande de leur propre chef en 2014 et 2015, respectivement.