Maoz nommé, 160 universitaires rejoignent le nouveau registre des conférenciers
Le cabinet a approuvé dimanche la remise du contrôle de certains programmes éducatifs dans les écoles israéliennes au seul député de la faction homophobe Noam

Le bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué que l’approbation pour le « transfert des domaines d’opération et des pouvoirs du ministère de l’Éducation et du ministère de l’Égalité au bureau du Premier ministre conformément aux accords de coalition », avait été donnée au député de la faction homophobe Noam, Avi Maoz.
Ce transfert, convenu dans l’accord de coalition entre Maoz et le Likud, fait de lui le superviseur d’un élément clé du programme scolaire des étudiants.
Cette décision a suscité une avalanche de critiques et d’inquiétudes, de la part de nombreuses municipalités locales ayant déclaré qu’elles n’autoriseraient pas l’introduction de contenus anti-LGBTQ ou autrement illibéraux dans leurs écoles.
En réponse à la nomination de Maoz, le journal Haaretz a rapporté qu’environ 160 membres du personnel de diverses institutions académiques s’étaient inscrits sur un nouveau registre de conférenciers volontaires prêts à se présenter gratuitement devant les écoles, créé en réponse aux nouveaux pouvoirs du député d’extrême-droite sur les programmes, dont l’acquisition a déjà été approuvée.
L’article indique que 40 directeurs d’école ont déjà contacté des universitaires figurant sur la liste.
Maoz, dont la faction Noam, composée d’un seul homme, a été élue dans le cadre d’une alliance avec le parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, a fait campagne sur une base d’intolérance à l’égard des homosexuels et des courants réformés du judaïsme, avec des pancartes décrivant l’homosexualité et le judaïsme réformé comme des anomalies. Il est considéré comme l’un des législateurs les plus extrémistes du gouvernement.
Maoz a promis de faire reculer les droits de la communauté LGBTQ et de mettre en œuvre des règles interdisant les transports publics le Shabbat, entre autres points de son programme conservateur.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait qu’il ne permettrait pas de porter atteinte aux droits des LGBTQ en Israël.
« Il n’y a pas de place pour les positions illibérales dans le système éducatif général », a déclaré l’Association nationale des parents d’élèves qui a promis de lutter contre toute tentative d’introduire un tel contenu.
En tant que ministre adjoint au sein du cabinet du Premier ministre, Maoz devrait également se voir confier une nouvelle agence gouvernementale chargée de « l’identité nationale juive » et un pouvoir sur les politiques d’immigration.
En décembre, il avait encore suscité l’indignation en comparant le gouvernement sortant aux Hellénistes présentés comme les méchants de l’Histoire de Hanoukka, prononçant un discours à la Knesset contre « l’obscurantisme » des valeurs progressistes.
« L’esprit que les Grecs et les Hellénistes avaient tenté d’instiller dans le peuple juif est celui du vrai obscurantisme », avait déclaré Maoz, après avoir entonné des extraits de la chanson populaire de la fête de Hanoukka, « Nous sommes venus pour dissiper l’obscurité ».
« Ceux qui tentent de porter préjudice au vrai judaïsme représentent l’obscurantisme », avait-il dit. « Ceux qui tentent de créer un soi-disant ‘judaïsme libéral’ représentent l’obscurantisme. Ceux qui – avec une dissimulation et une occultation complètement intentionnelles – tentent de laver le cerveau des enfants d’Israël par le biais de leur ordre du jour et sans que les parents le sachent – représentent l’obscurantisme. »
Maoz s’est également élevé contre l’état du système éducatif israélien, affirmant qu’il est « influencé par des pays étrangers, par des fonds et des organisations étrangers et par des agendas étrangers ».