Marée noire en Israël : la cour ordonne un embargo de 7 jours sur l’affaire
Les médias n'ont pas le droit de publier les détails de l'enquête ; certains conseils municipaux interrompent le nettoyage, invoquant le manque de financement public
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Dans un geste plutôt inhabituel, un tribunal de Haïfa a imposé lundi un embargo de sept jours sur l’enquête concernant l’origine de l’énorme fuite de pétrole qui a inondé de goudron toute la côte méditerranéenne d’Israël.
La décision du tribunal de Haïfa a été prise à la demande du ministère de la Protection de l’environnement, qui enquête sur la fuite. L’ordonnance interdit la publication de tout détail susceptible d’identifier les suspects, les navires, les ports concernés, les cargaisons et les compagnies maritimes.
Parallèlement, neuf autorités locales appartenant à la Sharon Carmel Towns Association ont arrêté les travaux de nettoyage des plages contaminées sous leur juridiction lundi, après que le ministère des Finances a refusé d’approuver un programme et un budget soumis par le ministère de la Protection de l’environnement.
« Nous ne sommes pas prêts à financer le nettoyage des plages aux dépens des résidents et des autorités locales », a déclaré le président de l’association, Asif Izak. « Le gouvernement se dispute et nuit à la faune, à la protection de l’environnement, et va provoquer un retard dans l’ouverture de la saison de la baignade ».

Les conseils ont prévu une réunion d’urgence lundi soir.
Des bénévoles, rejoints par des officiers de police et des soldats de l’armée israélienne, ont continué à nettoyer le goudron des plages de la côte lundi.
Le ministère de la Protection de l’environnement a obtenu des images satellites, datées du 11 février, montrant une tache noire suspecte à la surface de la mer à une cinquantaine de kilomètres de la côte, ainsi que des images montrant dix navires qui se trouvaient dans la zone à ce moment-là.
Il coopère avec les autorités internationales pour réduire les possibilités dans l’espoir de localiser le ou les navires qui auraient pu jeter du carburant par-dessus bord.
Maya Jacobs, qui dirige l’organisation de protection marine Zalul, a réagi à l’ordonnance du tribunal en déclarant que « lorsque les personnes actives en mer et à l’origine des dangers de déversement sont de riches compagnies pétrolières et maritimes qui ont une influence sur les régulateurs, Zalul exige une enquête transparente et la levée de l’embargo ».