Margalit : l’Iran a volé des documents concernant des sous-marins israéliens
L'ex-député note que le chantier naval allemand qui construit des navires pour Israël appartenait à la famille de l'ex-ministre libanais de la Défense
Un ancien membre de la Knesset a affirmé mercredi que des plans de construction de sous-marins destinés à l’armée israélienne avaient été volés lors d’une cyber-attaque contre un chantier naval allemand.
En décembre 2016, le géant de l’industrie lourde ThyssenKrupp a déclaré avoir été victime d’un piratage lors duquel les hackers avaient tenté de voler des secrets industriels, mais rien n’indiquait à l’époque que les plans des sous-marins israéliens avaient été dérobés.
« Quand Israël commande des sous-marins stratégiques à l’Allemagne, un pirate… infiltre ThyssenkKrupp et peut dérober les secrets et les plans des sous-marins développés en Allemagne et destinés à des fins israéliennes », a déclaré Erel Margalit, entrepreneur en high-tech, lors d’une conférence sur la cyber-sécurité à Tel Aviv.
Margalit a noté que le chantier naval basé à Kiel, en Allemagne, qui construit les navires pour la marine israélienne, était la propriété de la famille de Samir Moqbel, ancien ministre libanais de la Défense.
« Nous savons que les bateaux, les corvettes qu’Israël achète pour protéger… ses eaux… sont achetés à un chantier naval appartenant à une famille libanaise dont fait partie le ministre libanais de la Défense, qui a des relations intimes avec l’Iran, » a-t-il dit. « Et donc vous vous demandez si le nouveau plan des vaisseaux israéliens sont dans les mains de l’Iran. »
En annonçant l’attaque en 2016, un porte-parole de ThyssenKrupp a déclaré que des pirates informatiques originaires d’Asie du sud-est avaient tenté de dérober du « savoir-faire technologique et des résultats de recherche » du conglomérat sidérurgique. Il a affirmé que l’attaque était terminée et avait été contrée.
ThyssenKrupp a également fait les gros titres en Israël après qu’il a été révélé que l’Iran Foreign Investment Company détenait une participation de 4,5 % dans le conglomérat allemand.
Lors de la conférence de Tel Aviv, Margalit a également averti que, « tandis que le monde essayait de retarder et d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire, Téhéran était déjà devenu un cyberpouvoir, avec des attaques contre Israël, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite ».
Dans toute confrontation future avec le mandataire iranien au Liban, le Hezbollah, Israël devrait, « surtout à cause du manque de protection des infrastructures civiles en Israël », faire face aux capacités iraniennes « que nous n’avons pas encore rencontrées dans le cyber-espace », a-t-il déclaré.
L’année dernière, Margalit, alors député de l’opposition pour l’Union sioniste, a demandé à la Haute Cour de justice d’ordonner une enquête sur les informations selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait été impliqué dans des affaires douteuses avec ThyssenKrupp.
Une enquête de la police israélienne, connue sous le nom d’affaire 3000, a porté sur des suspicions de pots-de-vin visant à influencer la décision d’acheter quatre patrouilleurs et trois sous-marins Dolphin à ThyssenKrupp, pour un coût total de 2 milliards d’euros, malgré l’opposition à l’accord du ministère de la Défense.
Vendredi, Hadashot TV a rapporté que Netanyahu serait appelé à témoigner dans les semaines à venir, ajoutant qu’il serait interrogé en tant que témoin et ensuite, plus tard, peut-être en tant que suspect.
La police soupçonne Yitzhak Molcho, négociateur en chef et envoyé personnel de Netanyahu depuis plus d’une décennie, d’avoir tenté de promouvoir l’accord sous-marin lors de ses voyages diplomatiques à l’étranger, tandis que Shimron, associé de Molcho, aurait cherché à promouvoir les intérêts des constructeurs navals allemands.
Shimron a déjà été interrogé à plusieurs reprises dans le cadre de l’enquête menée par Lahav 433, l’unité de police anti-corruption. En plus de son travail avec Netanyahu, il a servi comme avocat pour Ganor, qui était le représentant local de ThyssenKrupp, devenu témoin d’Etat en juillet. Il est considéré comme un suspect clé dans l’affaire.
Selon un article publié mardi dans le quotidien Yedioth Ahronoth, Ganor a déclaré aux enquêteurs qu’il avait engagé Shimron en raison de ses liens avec de hauts responsables du gouvernement, en particulier Netanyahu. Il a affirmé que Shimron lui avait dit qu’il avait impliqué Netanyahu dans l’affaire.