Menace tacite, une firme israélienne révèle la photo d’un tunnel iranien présumé
Des images satellite montrent ce qui ressemble à une galerie de stockage sur une base présumée des Gardiens de la révolution dans la région de Boukamal, à l'est de la Syrie
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Une firme israélienne de renseignement a diffusé, mardi, des photographies de ce qui constituerait un tunnel iranien qui serait actuellement creusé le long de la frontière entre l’Irak et la Syrie pour faciliter l’acheminement d’armes à travers le Moyen-Orient.
Selon l’analyse des images par satellite qui ont été réalisées par l’entreprise privée ImageSat International, ce tunnel sert probablement au stockage de missiles iraniens destinés aux groupes et milices affiliés à Téhéran dans toute la région.
Dans le passé, des sites militaires iraniens présumés avaient été identifiés et médiatisés par ImageSat International peu de temps avant qu’ils ne soient pris pour cible par des frappes aériennes attribuées à l’État juif.
Le tunnel, dont l’entrée est visible sur les images par satellite, est situé sur une base militaire iranienne présumée connue sous le nom de base de l’Imam Ali, dans la région de Boukamal en Syrie, à proximité de la frontière irakienne. Cette base a été visée par plusieurs frappes aériennes israéliennes l’année passée, ainsi qu’il y a encore quelques jours, ont établi les médias syriens.

ImageSat a expliqué que le tunnel semblait avoir été construit en réponse à ces attaques de l’armée de l’Air pour protéger les munitions de haute qualité de la menace des avions israéliens.
Le tunnel, selon les estimations, s’étendrait sur 4 à 5 mètres de large et sur une longueur inconnue. En raison du terrain plat et dur du secteur, « il est improbable que le tunnel soit élargi de manière significative », a écrit la firme.
Elle a ajouté que le tunnel était suffisamment large pour « stocker en toute sécurité des systèmes d’armes, peut-être des armes avancées, et pour les protéger des frappes aériennes ».

La région de Boukamal, en Syrie, est considérée comme déterminante dans l’initiative par Téhéran de créer un corridor terrestre s’étendant de la République islamique à la mer Méditerranée, en passant par l’Irak et la Syrie.
Ce corridor a pour objectif de faciliter l’acheminement d’armes et de combattants à travers tout le Moyen-Orient. Israël, pour sa part, a juré d’empêcher l’Iran d’établir une présence militaire en Syrie.
Dimanche, le ministre de la Défense Naftali Bennett a fait savoir que l’État juif menait des actions pour expulser du territoire syrien les militaires iraniens.
« Nous le disons aux Iraniens : la Syrie deviendra votre Vietnam », a-t-il dit, se référant à la guerre désastreuse des Américains.
« Si vous ne partez pas, vous vous retrouverez assiégés et votre sang coulera parce que nous n’hésiterons pas à supprimer les forces d’agression en Syrie », a menacé Naftali Bennett.

Le ministre de la Défense s’est exprimé peu après que des informations portant sur des frappes aériennes israéliennes commises sur trois dépôts d’armements contrôlés par l’Iran la nuit précédente ont émergé. Ces raids ont tué plusieurs membres de milices soutenues par Téhéran, ont fait savoir les médias syriens.
Ils ont ajouté que l’attaque avait été menée par un avion non identifié, même si de nombreux analystes laissent entendre qu’Israël pourrait bien être à l’origine de l’opération.
L’armée israélienne s’est donnée comme règle de ne pas commenter les frappes aériennes spécifiques en Syrie, à l’exception de celles qui viennent en représailles à des attaques à l’encontre de l’État juif.
Certains sites d’information ont indiqué que quatre combattants avaient été tués, d’autres ont évoqué cinq morts. Le gouvernement syrien n’a pas fait part d’un bilan officiel.
Selon l’agence syrienne Step News, les frappes ont eu lieu aux environs de 22 heures, samedi, prenant pour cible trois réserves de munitions. L’organe d’information a ajouté que des « sources bien placées » avaient expliqué que les quatre personnes tuées étaient des gardes de ces entrepôts appartenant à des milices appuyées par la République islamique.
Pour sa part, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres, a annoncé que cinq personnes avaient trouvé la mort lors de cette attaque.

Ces frappes nocturnes de samedi ont eu lieu plusieurs jours après un raid similaire qui, selon certaines informations, aurait visé la même région.
Mercredi dernier, des avions non-identifiés ont bombardé des entrepôts d’armes, placés sous le contrôle de l’Iran, à Boulkamal, entraînant une explosion massive, a fait savoir Step News.
Le média a rapporté que les avions avaient tiré plusieurs missiles sur ces dépôts appartenant aux Gardiens de la révolution islamique iraniens à l’aéroport al-Hamdan, situé aux abords de Deir Ezzor. Les troupes sur le terrain ont tiré des missiles anti-aériens en direction des avions, a ajouté le site d’information. Cette opération n’aurait pas fait de victimes.

Le mois dernier, les soldats iraniens avaient tiré plusieurs roquettes sur le nord de l’Etat juif depuis la Syrie. Tsahal avait mené une série de frappes aériennes sur des cibles militaires iraniennes et syriennes en riposte.
Selon l’observatoire syrien suivant la guerre, au moins 23 combattants avaient été tués lors de ce raid – dont 16 étaient probablement des Irakiens. Un responsable israélien avait indiqué que l’armée pensait que ce chiffre était exagéré et que le bilan des morts était plus proche des dix victimes.
Sans commenter par ailleurs les attaques spécifiques, Israël reconnaît avoir mené des centaines de frappes aériennes en Syrie sur des cibles iraniennes au cours des dernières années. L’Iran a des forces basées en Syrie, pays voisin de l’Etat juif, au nord, et Téhéran soutient les terroristes du Hezbollah et du Hamas.
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