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Mike Pence appelle encore l’UE à quitter l’accord sur le nucléaire iranien

Le vice-président américain a qualifié la république islamique de "premier parrain du terrorisme dans le monde", soutenant à nouveau que Téhéran souhaite une nouvelle Shoah

Le vice-président américain Mike Pence, au centre, traverse la rue devant l'hôtel  Bayerischer à la 55ème conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, le 16 février 2019 (Crédit :  THOMAS KIENZLE / AFP)
Le vice-président américain Mike Pence, au centre, traverse la rue devant l'hôtel Bayerischer à la 55ème conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, le 16 février 2019 (Crédit : THOMAS KIENZLE / AFP)

Le vice-président américain Mike Pence a vivement recommandé samedi aux puissances européennes de mettre un terme à leur implication dans l’accord sur le nucléaire passé avec l’Iran en 2015. Il a également réitéré ses affirmations selon lesquelles la république islamique tenterait de perpétrer une nouvelle « Shoah ».

« Hier, mon épouse Karen et moi-même sommes allés rendre un hommage solennel aux martyrs de la Shoah au cours de notre toute première visite à Auschwitz », a commenté Mike Pence durant son discours prononcé lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, un rassemblement annuel de hauts responsables de la Défense et des Affaires étrangères du monde entier organisée dans la ville allemande.

« Une des leçons tirées de ce chapitre sombre de l’histoire de l’humanité est que lorsque des régimes autoritaires laissent libre cours à la haine antisémite et aux menaces de violence, nous devons les prendre au sérieux », a-t-il continué. « Le régime iranien prône ouvertement une nouvelle Shoah ».

Les Etats-Unis se sont unilatéralement retirés de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 l’année dernière, tandis que les autres grandes puissances qui y avaient souscrit – l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie et l’Union européenne – y restent engagées.

Cet accord garantit une réduction des sanctions appliquées à Téhéran en échange de la limitation du programme nucléaire du pays, un pacte que respecte la république islamique, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Mais les Etats-Unis estiment que cet accord ne fait que reporter le moment où l’Iran pourrait être en mesure de se doter d’un arsenal nucléaire. Pendant la conférence, Pence a réitéré son appel aux Européens de se retirer du pacte, qualifiant l’Iran de « plus grand parrain du terrorisme dans le monde ».

« Il est temps que nos partenaires européens cessent de saper les sanctions appliquées par les Etats-Unis à ce régime révolutionnaire meurtrier », a dit Pence. « Il est temps que nos partenaires européens se tiennent à nos côtés et aux côtés du peuple iranien, de nos alliés et de nos amis dans la région. Il est temps que nos partenaires européens se retirent de l’accord sur le nucléaire iranien ».

Les propos tenus par Pence faisaient suite à une allocution de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a défendu avec vigueur la décision prise par les nations européennes de rester dans le pacte.

La dirigeante allemande a déclaré partager les inquiétudes portant sur les initiatives menées par la république islamique pour étendre son influence dans la région mais a défendu l’accord qui est, selon elle, un canal important vers l’Iran.

La chancelière allemande Angela Merkel, à droite, et le vice-président américain Mike Pence, à gauche, après une séance photo pendant la 55ème conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, le 16 février 2019 (Crédit : Christof STACHE / AFP)

« Je vois le programme de missiles balistiques, je vois l’Iran au Yémen et par-dessus tout, je vois l’Iran en Syrie », a-t-elle dit. « La seule question que nous devons nous poser à ce sujet est : aiderons-nous notre cause commune, notre objectif commun de contenir le développement nuisible ou difficile de l’Iran en quittant le seul accord qui nous reste ? Ou l’aiderons-nous davantage en conservant ce petit ancrage dont nous disposons pour peut-être exercer des pressions dans d’autres domaines ? »

Merkel a également douté du fait que le retrait rapide des soldats de Syrie soit une bonne chose pour les Etats-Unis, « ou cela ne renforce-t-il pas également les possibilités d’extension de l’influence de l’Iran et de la Russie là-bas ? »

Évoquant le désarmement nucléaire, Merkel a expliqué que l’annonce par les États-Unis, au début du mois, de son retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire – signé en 1987 – était « inévitable » en raison des violations russes.

Moscou a suivi le mouvement en quittant également le traité, niant fortement y avoir contrevenu. L’administration américaine craignait également que le pacte puisse être un obstacle au combat contre les missiles à moyenne portée déployés par la Chine – laquelle n’est pas couverte par le traité.

Merkel a noté que ce pacte avait été conçu « essentiellement pour l’Europe », où de tels missiles étaient stationnés pendant la guerre froide. Elle a ajouté que « la réponse à apporter ne peut pas être celle d’un réarmement aveugle ».

« Le désarmement est une question qui nous concerne tous et nous réjouirions, bien sûr, si de telles négociations n’étaient pas seulement menées entre les Etats-Unis… et la Russie, mais aussi avec la Chine », a-t-elle poursuivi.

Merkel a défendu les progrès réalisés par l’Allemagne dans le respect des directives de l’OTAN qui préconise une dépense de 2 % du PIB dans le secteur de la défense en 2024 – des progrès considérés comme trop lents. Elle a globalement rejeté l’idée d’une politique autonomiste.

Elle a expliqué qu’il serait préférable de « se mettre à la place de l’autre… Et de voir s’il est possible de trouver des solutions gagnant-gagnant ».

Pence, pour sa part, s’en est tenu à la ligne adoptée par les Etats-Unis, qui considère la règle des 2 % de l’OTAN comme un engagement plus que comme un objectif à atteindre. Ils estiment que même si des membres de l’alliance se sont pliés à cette exigence, « la vérité est qu’un grand nombre de nos alliés de l’OTAN doivent encore faire davantage ».

Il a répété l’opposition américaine au projet conjoint de gazoduc Nord Stream 2 qui, selon Washington, risque de créer une dépendance trop forte de l’Europe au gaz russe.

« Les Etats-Unis saluent tous nos partenaires européens qui ont adopté une position ferme contre Nord Stream 2 », a-t-il déclaré. « Et nous recommandons aux autres de faire de même ».

Merkel a pris la défense de ce gazoduc qui passera sous la mer Baltique, affirmant que les inquiétudes américaines étaient infondées et assurant à l’Ukraine que l’approvisionnement en carburant russe ne serait pas interrompu dans le pays.

S’exprimant devant le président ukrainien Petro Poroshenko, elle lui a certifié que son pays resterait un lieu de transit pour le gaz russe, même après la fin des travaux du gazoduc.

Merkel a noté que l’Europe disposait aussi de suffisamment de terminaux pour recevoir plus de gaz liquide des Etats-Unis, entre autres possibilités.

« Il n’y a rien qui s’oppose à l’approvisionnement de gaz depuis les Etats-Unis, mais exclure la Russie est un mauvais signal stratégique ».

Le discours de Merkel a été chaleureusement accueilli, celui de Pence ne recevant que de polis applaudissements.

« Il s’agissait d’un grand discours de la part de Merkel, qui a dit les choses telles qu’elles sont », a commenté sur Twitter Daniela Schwarzer, directrice du Conseil allemand des relations étrangères, un think tank allemand. « Plusieurs minutes d’applaudissements et des standing ovations pour son engagement puissant à recoller les morceaux d’un monde brisé et à œuvrer en faveur d’un ordre européen et international qui puisse créer des situations gagnant-gagnant ».

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