Mike Pence : dans l’esprit du souvenir de la Shoah, soyons fermes face à l’Iran
S'exprimant à Yad Vashem, le vice-président américain qualifie la fondation d'Israël peu après le génocide nazi de témoignage de "la foi et de la résilience du peuple juif"
Le président américain Mike Pence a appelé jeudi le monde à se dresser contre l’Iran, établissant un parallèle entre la République islamique et l’Allemagne nazie.
Pence s’exprimait à Jérusalem lors du Forum mondial sur la Shoah à Yad Vashem, où les dignitaires étrangers en visite se sont réunis pour commémorer le génocide des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et marquer les 75 ans de la libération d’Auschwitz.
Comme d’autres dirigeants mondiaux qui ont pris la parole, Mike Pence a déclaré que « nous devons faire front commun » contre la montée de l’antisémitisme dans de nombreux pays du monde.
S’exprimant avant Pence, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à une action contre « les tyrans de Téhéran », comparant ce qu’il considère comme la menace iranienne à celle que représentait l’Allemagne nazie.
Il a déploré que « nous n’ayons pas encore vu de position unifiée et résolue contre le régime le plus antisémite de la planète, un régime qui cherche ouvertement à développer des armes nucléaires et à anéantir le seul et unique État juif ».
« J’appelle tous les gouvernements à se joindre à l’effort vital de confrontation avec l’Iran », a déclaré Netanyahu.
Israël s’est farouchement opposé à un accord de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange de restrictions pour l’empêcher d’acquérir des armes nucléaires.
Netanyahu a applaudi le retrait du président américain Donald Trump de l’accord en 2018 et a poussé les puissances européennes à suivre l’exemple de Washington.
Dans son discours de jeudi, il a déclaré qu’Israël « salue le président Trump et le vice-président Pence pour avoir affronté les tyrans de Téhéran qui soumettent leur propre peuple et menacent la paix et la sécurité du monde entier ».
Dans son discours, Pence a déclaré que la Shoah a montré « ce qui se passe quand les impuissants crient au secours et que les puissants refusent de répondre ». Il a rappelé sa visite l’année dernière à Auschwitz, où plus d’un million de Juifs ont été assassinés par les nazis pendant la Shoah.
« On ne peut pas se promener sur le site d’Auschwitz sans être submergé par l’émotion et le chagrin. On ne peut pas voir les piles de chaussures, les chambres à gaz, les crématoires, le seul wagon couvert qui fait face aux portes du camp… sans se demander : ‘Comment ont-ils pu ?' ».
Le rassemblement à Jérusalem ne visait pas seulement à « se souvenir des noms et des visages et de la promesse des six millions de Juifs qui ont été assassinés lors de la Shoah », a déclaré Pence, mais aussi à honorer les Juifs qui ont survécu et ceux qui leur ont apporté leur aide.
« Nous rendons hommage à la mémoire de ces héros non juifs qui ont sauvé d’innombrables vies. Ceux que le peuple d’Israël appelle les Justes parmi les nations… à une époque de peur, ils ont fait preuve de courage », a-t-il loué.
Il a également salué Israël comme un témoignage de « la foi et de la résilience du peuple juif », notant que sa fondation est intervenue après le génocide.
A LIRE : ANALYSE – Autrefois décrié, lier la création d’Israël à la Shoah est désormais accepté
« Je suis fier de dire, en tant que vice-président des États-Unis, que le peuple américain a été avec vous à chaque étape du processus depuis 1948. Et nous le resterons », a assuré le responsable américain.
Il a déclaré que les personnes présentes à la cérémonie ne commémoraient pas seulement l’Holocauste, mais marquaient aussi le « triomphe de la liberté… un peuple qui a retrouvé la place qui lui revient parmi les nations de la terre ».
Pour terminer, Pence a dit en hébreu : « Que celui qui fait la paix dans les cieux fasse aussi la paix en Israël ».
Pence, qui est arrivé en Israël jeudi matin, doit ensuite rencontrer Netanyahu aux côtés de l’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, à l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.
Pendant son court séjour, le vice-président devrait également visiter le mur Occidental avant de s’envoler pour Washington jeudi soir.