Miki Zohar, du Likud, insulte Idit Silman, cheffe de la coalition
Le député s'est ensuite excusé auprès d'Idit Silman de Yamina, qui a condamné ses "tactiques de jardin d'enfants" ; Lapid et Netanyahu s'affrontent sur la loi de réunification
La Knesset a été une nouvelle fois le théâtre de violentes disputes lundi, les députés de l’opposition insultant la présidente de la commission des Arrangements lors d’une réunion sur l’extension de la loi dite du « regroupement familial » pour les Palestiniens.
Lorsque la parlementaire Idit Silman du parti Yamina, qui est également à la tête de la coalition, a tenté de convoquer la réunion, celle-ci a été vivement critiquée par le responsable du Likud, le parlementaire Miki Zohar, arrivé en retard à la réunion et qui a exigé d’être informé de ce qu’il avait manqué.
Silman lui a dit de demander à ses collègues assis à côté de lui, plutôt que d’interrompre tout le débat. Zohar a alors répondu : « Mais qui êtes-vous de toute façon ? Répondez comme une bonne fille. »
Plus tard au cours de la réunion, Zohar a présenté ses excuses à Silman pour son commentaire, affirmant qu’il était arrivé « dans le feu de l’action ».
Les députés de la coalition, dont Pnina Tamano-Shata (Kakho lavan) et Ram Shefa (Parti travailliste), ont condamné la remarque, la qualifiant de « chauvine ».
Ces commentaires surviennent quelques jours seulement après que le parlementaire Meir Porush, du parti d’opposition Yahadut Hatorah, a traité Silman de « petite fille ».
« Ne me traitez pas de petite fille, je ne suis pas une petite fille », a-t-elle répondu à Porush lors d’une réunion houleuse de la commission la semaine dernière.
Répondant lundi aux commentaires de Zohar, Silman a déclaré sur Twitter que les « tactiques de jardin d’enfants » utilisées contre elle n’étaient pas rares et entraient dans le cadre « d’une méthode claire avec une main directrice ».
Silman a été la cible de menaces au cours du mois dernier, et certains à droite l’ont accusée, elle et le reste du parti Yamina, de trahir la droite en formant un gouvernement d’union afin d’évincer Benjamin Netanyahu après 12 ans au pouvoir.
Elle a déclaré dimanche avoir reçu des appels téléphoniques et des SMS avec des menaces explicites, contre elle et sa famille.
« Les menaces contre moi et ma famille sont le résultat d’attaques planifiées, et sans précédent, de membres de l’opposition. Mettez fin à cette incitation dangereuse et incessante », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a appelé l’opposition, désormais dirigée par Netanyahu, à condamner les menaces, affirmant qu’elles avaient dépassé les bornes.
« Les menaces contre la vie d’Idit Silman et de ses enfants constituent une ligne rouge et j’appelle tous les membres de l’opposition à les condamner », a tweeté Lapid. « Les différends entre l’opposition et la coalition sont logiques et acceptés, mais les messages sur son téléphone portable sont dangereux et constituent un crime. »
Plus tôt dans le mois, Silman a fait face à une vague de protestations devant son domicile et à des menaces répétées quand Yamina a décidé de rejoindre une coalition avec sept autres partis de droite, centristes, de gauche et islamiste (Raam).
Netanyahou et Lapid s’affrontent sur le projet de loi sur le regroupement familial
Le débat sur la législation, qui vise à prolonger une loi interdisant le regroupement familial palestinien, a eu lieu lundi, après avoir été retiré de l’ordre du jour, un jour plus tôt, en raison d’un différend qui menace son adoption.
La disposition, qui a été renouvelée chaque année depuis 2003, bloque l’octroi automatique de la citoyenneté aux Palestiniens qui épousent des citoyens israéliens. Le nouveau gouvernement est divisé en interne sur la question, et si la plupart des législateurs de l’opposition soutiennent la loi en principe, ils ont refusé d’intervenir pour la soutenir, dans l’espoir de mettre à mal le nouveau gouvernement. La législation actuelle expire le 6 juillet.
Lundi, les chefs de la coalition et de l’opposition ont échangé de vives accusations au sujet de la loi. Lors d’une réunion de la faction Yesh Atid, M. Lapid a appelé l’opposition à « revenir à la raison » et à voter en faveur de la prolongation.
« Soyez une opposition à nous, le gouvernement ; ne soyez pas une opposition à l’État d’Israël et aux citoyens israéliens », a déclaré Lapid.
Lapid a ajouté que, lorsqu’il était dans l’opposition, il avait soutenu la loi au motif qu’il était nécessaire de garantir le caractère juif d’Israël.
Lors de la réunion de sa faction du Likud, M. Netanyahu a déclaré qu’il ne soutiendrait la prolongation de la loi que si, le même jour, le gouvernement adoptait une loi fondamentale quasi-constitutionnelle sur l’immigration en Israël, affirmant que l’ordre temporaire – qu’il a prolongé à plusieurs reprises pendant plus de dix ans – était insuffisant.
« Si le gouvernement ne peut pas adopter cette loi, il n’a pas le droit d’exister », a déclaré M. Netanyahu, dont les gouvernements successifs n’ont pas non plus adopté une telle loi pendant plus de dix ans.
Les chefs des partis de la coalition ont répondu en déclarant dans un communiqué que « Netanyahu ne peut pas se défaire de sa mauvaise habitude d’essayer de paralyser le pays ; nous préférons nous concentrer sur la création de solutions ».
Lors d’une réunion de la commission des Arrangements à la Knesset dimanche, Silman a reporté le vote sur l’avancement du projet de loi à la commission des Affaires étrangères et de la Défense lorsqu’il est devenu clair qu’il n’y avait pas de majorité pour la voter. Les membres de l’opposition ont en réponse insulté de « lâches » les membres du gouvernement.
Les membres de l’opposition avaient initialement l’intention de boycotter les travaux de la commission, affirmant qu’il était injuste de les organiser le 17 Tammuz, jour de jeûne juif. Les députés ont fini par y assister, après avoir été informés qu’un vote sur la loi de réunification serait organisé. Ils ont par la suite été furieux lorsqu’il a été retiré de l’ordre du jour.