Montréal : une étudiante juive de McGill appelée à annuler son voyage en Israël
Jordyn Wright accuse le président de la société étudiante d'antisémitisme ; un non Juif qui prévoit de participer au même voyage financé par Hillel n'a pas subi les mêmes pressions
MONTRÉAL (JTA) — Un étudiant de l’université McGill à Montréal a lancé une initiative pour expulser une étudiante de son syndicat-étudiant qui a accepté un voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens.
Jordyn Wright, membre de la Société étudiante du conseil législatif de l’université et du conseil administration, s’est dite « scandalisée et écœurée » par l’appel du SSMU à sa démission jeudi parce qu’elle a accepté un voyage sponsorisé par Hillel. Elle refuse de démissionner et de renoncer au voyage, malgré la menace de renvoi à son retour.
Le voyage, intitulé « Face à Face », est prévu pour la fin du mois et comprendra des visites de régions palestiniennes de la Cisjordanie.
« En tant que Juive, mon lien avec Israël est un élément central de mon identité et j’espère que ce voyage me permettra d’appréhender Israël à travers une nouvelle optique », a expliqué l’étudiante dans une publication Facebook.
Elle a qualifié d' »antisémite » les efforts déployés pour l’amener à démissionner.
« Le président du SSMU m’a pointée du doigt et a activement encouragé d’autres personnes à m’attaquer », a-t-elle dit dans son message, ajoutant qu’un conseiller non juif qui prévoyait également de participer à ce voyage n’a pas reçu le même traitement.
Le rabbin Reuben Poupko du Centre for Israel and Jewish Affairs’ a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes à nouveau témoins d’une mauvaise utilisation de la plate-forme du gouvernement étudiant pour exclure un étudiant juif. L’abus de pouvoir persistant de la SSMU et les manifestations d’hostilité envers les étudiants juifs et pro-israéliens ne sont manifestement pas représentatifs de la population étudiante générale de McGill. »
« Nous appelons les étudiants de McGill à reconquérir le SSMU de la frange idéologique et à reconstruire un campus ouvert, tolérant et inclusif », encourage-t-il.
En 2017, le SSMU avait tenté d’exclure un conseiller juif pour ses positions pro-Israël et un ancien membre du SSMU qui avait appelé, dans un tweet, à « frapper un sioniste ».