Mort d’un ado qui s’est « déconnecté » de l’ECMO après un affaissement des poumons
Le père de Meidan Keller, hospitalisé pour un collapsus pulmonaire, a priori dû au vapotage, n'est sorti de la chambre que quelques instants ; le ministère de la Santé va enquêter
Un adolescent de 16 ans est décédé dans la nuit de vendredi à samedi après avoir été hospitalisé en raison d’un affaissement des poumons apparemment causé par l’utilisation de cigarettes électroniques, a-t-on appris samedi.
Peu après que le père de Meidan Keller a annoncé dans un message sur Facebook que son « fils bien-aimé » était décédé, l’hôpital où l’adolescent était soigné a déclaré dans un communiqué qu’il était mort après s’être « déconnecté » d’une machine d’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO), qui fournit une assistance cardiaque et respiratoire, notamment en cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë.
« Les premiers détails indiquent que le garçon est décédé après s’être apparemment déconnecté de l’ECMO pour une raison inconnue », a déclaré l’hôpital pour enfants Schneider.
L’hôpital a précisé que le cas avait été transmis au ministère de la Santé pour enquête.
Dans une interview accordée au site d’information Ynet, le père de Meidan a déclaré que son fils était mort lorsqu’il était brièvement sorti de la chambre, et que le tube relié à la machine aurait pu facilement se détacher.
« Je suis allé chercher à manger. J’ai demandé à l’infirmière de s’occuper de lui parce que je quittais la chambre. Au bout de deux minutes, j’ai entendu des cris dans le couloir – ils étaient en train de lui faire une réanimation cardio-pulmonaire », a déclaré Yariv Keller.
« J’ai vu que l’hôpital avait publié un communiqué indiquant qu’il s’était lui-même déconnecté. Si quelqu’un a vu Meidan débrancher le tube, qu’il nous le fasse savoir. Il s’agit d’un tube relié à une artère du cou, et le simple fait de bouger aurait pu le déconnecter », a-t-il ajouté.
Yariv Keller a exhorté les parents à s’assurer que leurs enfants n’utilisent pas de cigarettes électroniques, affirmant qu’il y avait eu des dizaines de cas similaires d’affaissement des poumons aux États-Unis.
« Malheureusement, les cigarettes électroniques sont accessibles aux enfants », a-t-il déclaré. « En tant que parents, nous étions impliqués dans la vie de Meidan, mais il n’y a jamais de contrôle [total]. On peut éduquer, mais il est difficile d’empêcher les cigarettes. »
L’Association israélienne des médecins de santé publique a appelé à un renforcement des mesures préventives pour empêcher la vente des produits du tabac aux mineurs et a demandé l’interdiction des cigarettes électroniques.
« L’utilisation de cigarettes électroniques met des vies en danger », a réagi sur Twitter le Pr. Hagaï Levine, un éminent responsable de la santé publique.
Selon Ynet, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a signé un décret prévoyant une réduction de 20 % de la taxe sur les cigarettes électroniques, malgré les avertissements des responsables de la Santé.
Si le décret n’est pas approuvé par la commission des Finances de la Knesset dans les trois prochaines semaines, la taxe sera purement et simplement supprimée, selon l’article.
En 2019, le ministère de la Santé avait envisagé d’interdire totalement ces cigarettes suite à des rapports faisant état de décès liés à la cigarette électronique aux États-Unis. Cette décision du ministère fait suite au signalement de plusieurs décès liés au vapotage et à une recrudescence de l’utilisation de ces dispositifs chez les jeunes Américains.
En juin dernier, la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis a interdit la vente de produits de vapotage fabriqués par Juul Labs Inc. en raison des niveaux élevés de nicotine présents dans les huiles aromatisées produites par la société.
Israël avait déjà placé une interdiction d’importation des produits Juul contenant plus de 20 milligrammes de nicotine en 2018. L’utilisation de la cigarette électronique reste cependant légale.
Vingt-quatre pays ont totalement interdit le vapotage, dont l’Argentine, le Brésil, l’Inde et Hong Kong.
D’autres pays, comme les États-Unis et l’Australie, ont des lois strictes concernant l’utilisation et l’importation de cigarettes électroniques et de leurs produits associés.