Nasrallah : le Hezbollah est « prêt à tout » pour empêcher l’annexion
Le chef du groupe terroriste libanais, qui promet de soutenir les Palestiniens, dit avoir reçu un message de son homologue du Hamas

Le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah soutenu par l’Iran a promis mardi d’empêcher l’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie.
« Nous soutenons le peuple palestinien et ses dirigeants, et nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour bloquer et empêcher le plan d’annexion », a déclaré Hassan Nasrallah.
Il a également affirmé avoir récemment reçu un message du chef du groupe terroriste Hamas basé à Gaza, Ismail Haniyeh.
« Nous devons nous tenir aux côtés de nos frères, les Palestiniens, comme un seul peuple, comme une nation et une résistance », a exhorté Nasrallah.
Il s’exprimait lors d’une émission de télévision du Hezbollah pour marquer l’anniversaire du début de la seconde guerre du Liban.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a adopté le plan de paix de l’administration Trump, dévoilé en janvier 2020, qui permet à Israël d’étendre sa souveraineté à ses implantations en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, qui représentent ensemble environ 30 % du territoire de la Cisjordanie.
Selon le plan américain, les 70 % restants seraient alloués aux Palestiniens pour un futur État. Les Palestiniens ont rejeté d’emblée ce plan, le jugeant partial et favorable à Israël.

Bien que Netanyahu ait fixé le 1er juillet comme date butoir pour l’application unilatérale de la souveraineté, il s’est abstenu de prendre des mesures face à une large opposition au sein de la communauté internationale et même à Washington, et parmi ses alliés politiques.
Elle nous insulte et nous offense
Mardi, Nasrallah a également qualifié l’ambassadrice américaine au Liban de « dirigeant militaire » qui incite aux tensions après avoir accusé le parti de voler des milliards dans les caisses de l’État.
Les tensions sont montées en flèche entre le Hezbollah et la franche diplomate, Dorothy Shea, depuis qu’elle a déclaré que la branche politique, le mois dernier, d’avoir détourné des milliards de dollars de l’argent de l’État en période de crise économique aiguë.
Dans une interview accordée à la chaîne d’information saoudienne Al-Hadath, Mme Shea a également déclaré que les États-Unis examinaient les liens du gouvernement du Premier ministre Hassan Diab avec le Hezbollah, considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste.
« Depuis que la nouvelle ambassadrice est arrivée au Liban… elle a traité avec le Liban comme si elle était un chef militaire, ou un haut commissaire, comme si elle avait de l’autorité », a accusé Nasrallah.
« Chaque jour, elle attaque le Hezbollah… elle nous insulte et nous offense », a-t-il ajouté, critiquant le gouvernement pour son silence.

« Elle pousse les Libanais vers les luttes intestines, la sédition et les troubles civils », a-t-il dénoncé.
Nasrallah a fait savoir que les députés du Hezbollah au Parlement allaient demander au ministère des Affaires étrangères de convoquer Shea et de la réprimander.
Le groupe terroriste chiite et ses alliés sont majoritaires au Parlement et au gouvernement.
Dorothy Shea a déjà été convoquée pour une réunion avec le ministre des Affaires étrangères Nassif Hitti à la fin du mois dernier, à la suite de son interview avec Al-Hadath, ce qui a incité un juge du Sud-Liban à émettre une ordonnance non contraignante et désormais caduque interdisant à la presse libanaise de rapporter ses commentaires.
Mme Shea « interfère dans les nominations et dans le gouvernement et l’économie », a soutenu Nasrallah. « Elle attaque les Libanais et les incite à la sédition et aux conflits ».
Le conflit survient alors que le Liban est aux prises avec sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990.

La livre libanaise a plongé par rapport au dollar sur le marché noir, faisant monter les prix en flèche.
Mardi, Nasrallah a reproché à Washington d’aggraver le ralentissement économique, l’accusant d’empêcher les dollars d’entrer dans le pays à court de liquidités et d’interdire les investissements.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est un groupe jugé terroriste par les États-Unis depuis 1997 et combat aux côtés du régime du président syrien Bachar Assad dans la guerre civile du pays voisin. Il est le plus puissant représentant de Téhéran sur la scène régionale.
Le mois dernier, le Hezbollah a publié une vidéo menaçant de frapper les principales villes israéliennes avec des missiles guidés de précision et affirmant avoir la capacité de toucher des « cibles très précises » partout en Israël.