Netanyahu affirme que les haredim ont créé un fardeau économique dans le passé
Le Premier ministre désigné a fait des remarques à Jordan Peterson ce mois-ci, revenant sur l'époque où il était ministre des Finances, il y a vingt ans
Le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu, qui devrait former un gouvernement avec des partis ultra-orthodoxes, a déclaré ce mois-ci que le taux de natalité élevé de la communauté, le faible taux d’emploi et la dépendance à l’égard de l’aide sociale de l’État ont créé un fardeau qui a contribué à la crise économique à laquelle Israël a été confronté il y a vingt ans.
Netanyahu a fait ces remarques lors d’une interview de Jordan Peterson, personnalité médiatique, psychologue et auteur canadien, diffusée le 5 décembre. L’interview est passée largement inaperçue jusqu’à ce que Netanyahu en parle sur Twitter mercredi, suscitant de vives condamnations.
Au cours de l’entretien, Netanyahu a abordé une série de sujets liés à l’actualité en Israël, mais a également parlé des plans économiques qu’il avait mis en place après avoir été nommé ministre des Finances en 2002, sous le gouvernement d’Ariel Sharon.
Netanyahu a expliqué qu’en 2002, l’économie israélienne était en « crise » pour diverses raisons, notamment son « merveilleux système de protection sociale, qui encourageait les gens à vivre des allocations et à ne pas aller travailler ».
Il a décrit la situation comme celle d’un « homme en surpoids » – le secteur public – chevauchant les épaules d’un homme mince – le secteur privé. Son plan à l’époque était de « mettre l’homme en surpoids au régime ».
« Il s’agissait notamment de réduire les allocations familiales qui augmentaient d’un enfant à l’autre », a-t-il déclaré.
« Les familles bédouines, où la polygamie est autorisée, avaient des dizaines d’enfants », a-t-il dit.
« La même chose se produisait dans d’autres communautés, telles que les ultra-orthodoxes », a-t-il poursuivi.
« Ils ne travaillaient pas, ils avaient simplement beaucoup d’enfants, pour lesquels le secteur public devait payer », a-t-il dit.
נתניהו אומר לשם שינוי את האמת בריאיון באנגלית. אבל המציאות מוכיחה שוב שביבי שקרן ופועל בדיוק ההפך. הוא נכנע לסחטנות של העסקנים החרדים על מנת להימלט מהמשפט שלו וכל זה על חשבון העתיד הכלכלי של מדינת ישראל. pic.twitter.com/l6kLQvnn28
— אביגדור ליברמן (@AvigdorLiberman) December 21, 2022
Le Premier ministre sortant, Yair Lapid, a tweeté mercredi soir « Sur ce coup, je suis d’accord avec Netanyahu ».
Le ministre sortant des Finances, Avigdor Liberman, qui se dirige également vers l’opposition et dont le parti Yisrael Beytenu a défendu les droits laïcs, a tweeté « Une fois n’est pas coutume… Netanyahu dit la vérité ».
« Mais la réalité a prouvé à maintes reprises que Bibi est un menteur et fait exactement le contraire de ce qu’il dit », a déclaré Liberman, en utilisant le surnom de Netanyahu.
« Il a cédé au chantage des ultra-orthodoxes afin d’échapper à son procès, tout cela au détriment de l’avenir économique de l’État d’Israël. »
Netanyahu a mené son bloc de partis de droite, d’extrême-droite et ultra-orthodoxes à la victoire lors des élections législatives du 1er novembre et a informé mercredi soir le président Isaac Herzog qu’il avait réussi à former une coalition. Les informations israéliennes sur les projets d’accords de coalition ont indiqué que le leader du Likud a fait de larges concessions aux autres partis de son bloc, les critiques affirmant que Netanyahu avait besoin de leur soutien pour mettre fin à son procès pour corruption.
Au début du mois, la Douzième chaîne a rapporté que Netanyahu avait accepté une série de demandes du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, notamment l’augmentation des versements du gouvernement aux étudiants en yeshiva et d’autres mesures qui auraient un impact sur l’équilibre entre la religion et l’État.