Netanyahu avait décrit les plans du Hamas en 2017 : hommes-grenouilles, ULM, otages
Lors de l'audition à la Knesset sur la guerre de Gaza de 2014, le Premier ministre avait exposé les plans meurtriers du Hamas qui se sont concrétisés le 7 octobre
En 2017, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait décrit un assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’avérerait être une description prémonitoire des événements funestes du 7 octobre, mais avait déclaré à l’époque que ses politiques avaient dissuadé le groupe terroriste.
Les médias israéliens ont publié jeudi des images d’une audience de la Knesset de 2017 dans laquelle Netanyahu avait décrit les plans du groupe terroriste avec des détails inquiétants.
« Le Hamas a un plan opérationnel pour une attaque sur plusieurs fronts, y compris des milliers de missiles sur les villes israéliennes, des raids commandos navals, des deltaplanes et des incursions à partir de dizaines de tunnels, dont certains surgissent en territoire [israélien] », avait déclaré Netanyahu lors d’une audience organisée par la commission du Contrôle de l’État de la Knesset pour discuter d’un rapport sur la guerre de Gaza de 2014 contre le Hamas.
Au cours de la discussion de trois heures et demie chargée d’émotion, Netanyahu avait décrit les « forces spéciales » que le Hamas entraînait afin d’assassiner et d’enlever des Israéliens, une référence aux Brigades Ezzedine al-Qassam, l’aile armée du Hamas.
« Ils ont estimé que s’ils pouvaient nous surprendre, ils pourraient mettre leur plan à exécution », ajoute Netanyahu.
Le scénario décrit par le Premier ministre est similaire aux événements survenus quelque six ans plus tard, le 7 octobre, lorsque quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant 1 200 personnes et s’emparant de plus de 240 otages de tous âges – pour la plupart des civils – sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens. Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et plus de 360 personnes ont été massacrées lors d’un festival en plein air, souvent au cours d’actes de brutalité horribles commis par les terroristes.
En 2017, Netanyahu avait déjà affirmé que les dirigeants du Hamas avaient commencé à planifier un assaut massif des années plus tôt.
« À tout moment, ils auraient pu mettre ce plan à exécution, mais contrairement à l’opinion populaire, nous ne contrôlons pas les décisions de nos adversaires – tout au plus pouvons-nous influencer leur capacité à les mettre en œuvre. »
Tout en affirmant que le Hamas avait été « dissuadé », Netanyahu avait souligné qu’il ne se faisait « aucune illusion […] sur le fait que le groupe terroriste ne renoncerait pas à son plan ».
« Quand j’ai pensé à une infiltration de milliers d’hommes armés ou plus, s’emparant d’une ville, capturant des otages, l’ampleur d’un tel coup, je l’ai signalé. »
« Nous avons essayé d’éviter la guerre par tous les moyens possibles. Nous sommes confrontés à un ennemi dur et cruel. Éviter l’escalade face à un tel ennemi n’est pas une mince affaire. Il y a 30 000 [terroristes du Hamas à Gaza] qui souhaitent notre destruction, qui s’entraînent en permanence et qui mettent en place des moyens pour nous tuer, pour s’infiltrer, pour nous attaquer. Des gens qui sont déterminés à anéantir Israël ; c’est leur raison de vivre », avait-il affirmé.
Netanyahu avait également souligné son rôle dans la politique d’endiguement. « L’une des raisons pour lesquelles [le Hamas] a été dissuadé est que j’ai une politique, selon laquelle je ne suis pas disposé à tolérer des éclats [de violence], et qu’il y a toujours une forte réaction, généralement très rapide, à chacun de ces éclats. »
L’une des allégations les plus accablantes du rapport de 2017 soutenait que de meilleures pratiques décisionnelles auraient pu éviter totalement la nécessité d’une opération militaire.
Environ 68 soldats israéliens sont morts dans les combats de l’été 2014, ainsi que six civils en Israël. Plus de 2 000 Palestiniens sont décédés au cours du conflit, la plupart d’entre eux étant des terroristes, selon Israël.
Le rapport du contrôleur de l’État débattu par la commission en 2017 était centré sur la gestion du cabinet de sécurité par Netanyahu et Moshe Yaalon, alors ministre de la Défense, plus précisément sur l’incapacité présumée du cabinet à fixer des objectifs concrets et stratégiques pour l’armée dans l’opération. Il avait également noté des lacunes en matière de renseignement et des erreurs tactiques de la part de Tsahal, alors dirigé par le lieutenant-général (res.) Benny Gantz, notamment son impréparation face à la menace des tunnels du Hamas.
Cependant, lors de la réunion de 2017, Netanyahu avait rejeté les critiques, affirmant qu’il avait fait tout son possible pour contenir le conflit et qu’il avait puni le Hamas pour avoir affronté Israël.
« Nous ne voulions pas d’une guerre à l’été 2014 et nous avons essayé de l’empêcher », a-t-il déclaré lors de l’audience, soutenant que le conflit de 50 jours, connu en Israël sous le nom d’Opération « Bordure protectrice », était inévitable.
Netanyahu a largement évité d’assumer la responsabilité des échecs avant le 7 octobre – contrairement à ce qu’ont fait plusieurs chefs de la sécurité – et affirme que même s’il fera face à une enquête sur ce qui s’est passé, l’enquête ne doit pas se faire avant la fin de la guerre.
Au cours de l’audience de 2017, les membres de la coalition se sont heurtés à maintes reprises aux politiciens de l’opposition et, parfois, aux parents endeuillés de soldats tombés au combat, notamment Leah Goldin, la mère du lieutenant Hadar Goldin, dont le corps est toujours détenu par le Hamas à Gaza, tout comme celui du sergent-chef Oron Shaul.
Les scènes ont fait écho à des heurts similaires entre les députés et les familles d’otages au cours des derniers mois sur la politique et les accords pour le retour des otages pris par le Hamas le 7 octobre.
Il resterait 128 otages à Gaza – dont certains ne sont plus en vie. après que 105 civils ont été libérés des geôles du Hamas au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.