Netanyahu : Les personnes coupables de discrimination doivent être sanctionnées
Le Premier ministre a réagi suite à une récente série d'incidents de discrimination de la part de chauffeurs de bus à l'encontre de jeunes adolescentes

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait une brève déclaration lundi en réaction à une série à l’égard de femmes laïques par des chauffeurs de bus ou des passagers haredim au cours des derniers jours.
« L’État d’Israël est un pays libre, dans lequel personne ne fixera de limites à l’utilisation des transports publics, et dans lequel personne ne dictera où s’asseoir », a-t-il déclaré. « Ceux qui agissent de la sorte enfreignent la loi et doivent être punis. »
Le dernier cas de discrimination à l’égard des femmes dans les transports publics, s’est produit dimanche dernier, lorsqu’un chauffeur de bus a ordonné à un groupe d’adolescentes de s’asseoir à l’arrière et de se couvrir.
Selon la presse israélienne, au moment où un groupe d’adolescents, garçons et filles, montait à bord du Nateev Express 885 reliant Ashdod à Kfar Tavor, le chauffeur a demandé aux garçons de s’asseoir à l’avant et aux filles de s’asseoir à l’arrière et de se couvrir, expliquant qu’ils se trouvaient sur une ligne de bus ultra-orthodoxe.
Lorsque les jeunes filles ont répondu qu’elles avaient le droit, dans une démocratie, de choisir comment s’habiller et où s’asseoir, le chauffeur a déclaré : « Cela n’a rien à voir avec la démocratie. Ce que vous faites est anti-démocratique. Si vous n’êtes pas d’accord avec ce que j’ai dit, c’est que vous n’avez pas été éduqués comme il faut. »
L’une des jeunes filles, Shaked Rapaport, 15 ans, du kibboutz Hatzor, a déclaré à Ynet qu’elle avait parlé à des passagers ultra-orthodoxes qui lui avaient dit qu’ils ne voyaient pas d’inconvénient à ce qu’elles s’assoient avec leurs amis masculins.
Dans un communiqué, Nateev Express a déclaré que la compagnie examinait l’incident et qu’elle condamnait toute forme de discrimination sur ses lignes.
Bonot Alternativa, un groupe de défense des droits des femmes, a déclaré : « Ce n’est pas une erreur, c’est une politique. Le gouvernement israélien œuvre activement à l’exclusion et à l’effacement des femmes de la sphère publique. »
« Il n’y a qu’un seul capitaine pour diriger ce dangereux navire, et c’est le Premier ministre. »
Dans un incident distinct, dimanche, Tzefi Erez, une femme de 88 ans de Givatayim, a déclaré à Kan qu’un chauffeur de bus l’avait ignorée à plusieurs reprises lorsqu’elle lui avait demandé si elle était montée dans la bonne file d’attente. Lorsque son mari a demandé au chauffeur pourquoi il ne répondait pas à son épouse, celui-ci lui a répondu qu’il refusait de parler aux femmes.

« J’ai été profondément blessée. Je suis une survivante de la Shoah », a déclaré la femme. « J’ai assez souffert (…). Je suis venue vivre en Israël et, tout à coup, je me retrouve en Iran. Demain, ils me diront de me couvrir le visage. »
La compagnie de bus Dan a publié un communiqué dans lequel elle s’excuse pour l’incident et déclare avoir contacté personnellement Erez et son mari, mais Erez a déclaré n’avoir reçu aucun appel de Dan.
Deux incidents similaires se sont produits la semaine dernière. À Ashdod, un chauffeur de bus a dit à une femme qu’elle ne pouvait pas monter dans un bus parce qu’il était réservé aux hommes ultra-orthodoxes, et à Tel Aviv, un chauffeur a réprimandé une jeune femme parce qu’elle portait un débardeur.
Les bus Mehadrin (strictement casher), où les hommes et les femmes étaient séparés à l’avant et à l’arrière des bus pour accommoder les passagers ultra-orthodoxes, ont fonctionné en Israël jusqu’à ce que la Haute Cour de justice décide en 2011 que cette pratique était illégale.