Netanyahu redemande à pouvoir être aidé financièrement pour ses frais de justice
Ses avocats devraient arguer que les accusations de corruption contre Netanyahu marquent un changement de circonstances suffisamment majeur pour que la demande soit réexaminée
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau demandé jeudi à la Commission des autorisations du bureau du contrôleur de l’État de l’autoriser à recevoir des aides financières extérieures pour financer ses frais de justice dans plusieurs affaires de corruption.
La commission a déjà refusé sa demande de profiter de donations de riches bienfaiteurs pour ses dépenses judiciaires à trois reprises et lui a ordonné de rendre les sommes déjà perçues.
Le contrôleur de l’État Matanyahu Englman a chargé les juges à la retraite Nehama Monitz et Shulamit Dotan d’examiner si les circonstances judiciaires de Benjamin Netanyahu avaient connu un changement suffisamment majeur pour réexaminer la demande, ainsi qu’Israel Tik, un éducateur et membre du Conseil des études supérieures, qu’Englman dirigeait auparavant.
D’après la Douzième chaîne, les avocats de Benjamin Netanyahu clament que la décision prise en novembre par le procureur général Avichai Mandeblit de mettre en examen le Premier ministre dans trois affaires constituaient une évolution importante des circonstances.
Netanyahu fait l’objet d’accusations de fraude et d’abus de confiance dans trois enquêtes, ainsi que de corruption dans l’une d’elles. Il réfute en bloc et affirment que ces « charges inventées de toutes pièces » relevaient d’une tentative de ses adversaires de le chasser du pouvoir.
Sa nouvelle requête auprès de la Commission des autorisations est survenue un jour après que le Premier ministre a déposé une demande d’immunité parlementaire à la Knesset, retardant potentiellement sa mise en examen effective.
En septembre, Mandelblit avait fait savoir qu’il autoriserait Netanyahu à contracter un prêt auprès d’un ami, l’homme d’affaires américain Spencer Partrich, pour l’aider à financer sa défense.
Auparavant, Englman avait approuvé la demande de Netanyahu de recevoir de l’argent de la part de Partrich, conditionnant sa décision à celle de Mandelblit, lequel a conclu que cette démarche ne constituerait pas un conflit d’intérêt. L’équipe du procureur général avait indiqué que le prêt était possible, Partrich n’ayant aucune relation d’affaires significative en Israël.
La question du financement des frais de défense du chef du gouvernement suscite la controverse. Au cours de l’année dernière, en plus d’avoir ordonné à l’intéressé de rendre les sommes versées par son cousin Nathan Milikowsky, la Commission des autorisations a refusé à Netanyahu de percevoir des aides financières — d’un montant de 2 millions d’euros.
La Commission avait estimé que cela serait inapproprié que de riches bienfaiteurs payent la défense du Premier ministre dans une affaire criminelle concernant la réception de cadeaux de riches bienfaiteurs en Israël et à l’étranger, la fameuse Affaire 1000.
Elle avait également précisé qu’il ne pouvait bénéficier de soutiens pécuniaires que s’il n’en avait pas les moyens — et avait ainsi demandé à l’intéressé de fournir une estimation de ses biens et de sa fortune, ce que le Premier ministre a refusé de faire.
Netanyahu est l’un des plus riches responsables politiques du pays, Forbes ayant évalué sa richesse l’année dernière à 50 millions de shekels (12,3 millions d’euros).