Israël en guerre - Jour 66

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Netanyahu refuse qu’Israël informe Washington avant de frapper des sites iraniens

Or, sous ses différents gouvernements, l'ex-Premier ministre avait aussi convenu une politique "sans surprise" avec les États-Unis

L'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu dirige une réunion de faction de la Knesset de son parti d'opposition, le Likud, le 13 décembre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
L'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu dirige une réunion de faction de la Knesset de son parti d'opposition, le Likud, le 13 décembre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu s’en est pris lundi au gouvernement après qu’un article de presse eut déclaré qu’Israël avait consulté les États-Unis avant de mener des attaques plus tôt cette année contre une installation nucléaire iranienne et une base de missiles.

« J’ai vu l’article dans le New York Times selon lequel Israël informe les États-Unis de ses opérations et de ses plans vis-à-vis de l’Iran. Si c’est vrai, c’est une grave erreur », a déclaré M. Netanyahu lors d’une réunion de son parti du Likud à la Knesset.

Selon l’article publié samedi, Israël s’est entretenu avec les États-Unis avant l’attaque, en juin, d’une installation à Karaj utilisée pour la construction de centrifugeuses nécessaires à l’enrichissement de l’uranium. Il a fait de même avant de frapper, en septembre, une base secrète de missiles appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique.

La frappe à Karaj a eu lieu une dizaine de jours après l’investiture du gouvernement de partage du pouvoir du Premier ministre Naftali Bennett et du ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, qui a remplacé M. Netanyahu au poste de Premier ministre.

L’article du New York Times indique qu’à la suite des consultations, la Maison Blanche a félicité le gouvernement de Bennett « pour avoir été beaucoup plus transparent avec lui » que ne l’avait été Netanyahu.

« Ce n’est pas un secret que le gouvernement actuel s’oppose à une attaque contre l’Iran », a affirmé M. Netanyahu lors de la réunion. Le fondement de cette affirmation n’était pas clair, car le gouvernement actuel a fait largement écho au précédent dans sa position agressive envers l’Iran et son programme nucléaire.

« Par conséquent, la promesse de Bennett et Lapid d’informer à l’avance l’administration américaine et sa politique de ‘pas de surprises’ est en fait une invitation à contrecarrer toute opération significative qui peut arrêter le programme nucléaire, » a poursuivi Netanyahu.

La présumée usine de pièces de centrifugeuses près de Karaj, en Iran, vue sur une photo mise en ligne par l’utilisateur de Google Edward Majnoonian, en mai 2019. (Crédit : capture d’écran/Google Maps)

Netanyahu avait déjà attaqué le gouvernement pour s’être mis d’accord sur une politique « sans surprise » avec les États-Unis. Mais sous le gouvernement précédent, les hauts fonctionnaires israéliens avaient également convenu lors des discussions avec les États-Unis qu’il n’y aurait « aucune surprise » sur la question et que les désaccords seraient abordés à huis clos, avait indiqué une source proche du dossier au Times of Israel à l’époque.

Depuis son entrée en fonctions, Bennett a adopté une approche généralement similaire à celle de Netanyahu sur l’Iran. Bennett est opposé à un retour des États-Unis dans l’accord, tout comme Netanyahu, et dans un appel récent, il a exhorté le secrétaire d’État américain Antony Blinken à quitter immédiatement les pourparlers visant à relancer l’accord plutôt que de capituler devant le « chantage nucléaire » de l’Iran.

La principale différence dans la politique du nouveau gouvernement a été la volonté affichée d’éviter les prises de becs publiques avec les États-Unis, qui étaient au premier plan lorsque l’accord initial était négocié par l’administration Obama en 2015. Netanyahu avait alors prononcé un discours devant une session conjointe du Congrès – coordonné dans le dos du président de l’époque, Barak Obama – au cours duquel il avait fait pression contre l’accord. L’accord, connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA), a néanmoins été signé plusieurs mois plus tard.

Le Premier ministre Naftali Bennett (à gauche) rencontre le président américain Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le vendredi 27 août 2021, à Washington, DC. (Crédit : GPO)

Les États-Unis ont participé indirectement aux pourparlers en cours à Vienne, car ils se sont retirés de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, alors président des États-Unis. Le président américain Joe Biden a déclaré qu’il souhaitait réintégrer l’accord.

Suite à la décision américaine de se retirer et de réimposer des sanctions contre l’Iran, Téhéran a relancé son programme nucléaire en enrichissant de l’uranium au-delà des seuils autorisés par l’accord. L’Iran a également interdit l’accès à ses installations nucléaires aux observateurs de l’organisme de surveillance atomique des Nations unies, ce qui suscite des inquiétudes quant à ce que le pays fait concrètement à l’abri des regards.

Pendant ce temps, les chefs militaires israéliens et américains doivent discuter d’éventuels exercices militaires pour s’entraîner à détruire les installations nucléaires iraniennes dans le pire des scénarios, a déclaré un haut responsable américain.

Les Etats-Unis préparent « activement » des « alternatives » à l’accord sur le nucléaire iranien avec leurs alliés en cas d’échec des négociations pour le sauver, a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine.

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