Netanyahu répond à l’invitation d’Abbas : « je serai là »
Le Premier ministre a également évoqué la nécessité de résoudre le problème de l'incitation à la violence palestinienne
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré lundi qu’il était prêt à rencontrer le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas « un de ces jours », après que le dirigeant de l’AP a appelé à une réunion lors d’une interview la semaine dernière à la télévision israélienne.
« Il y a quelques jours, j’ai entendu le président Abbas dire à la télévision israélienne que, si je l’invitais, il viendrait », a déclaré Netanyahu devant la presse à l’occasion d’une rencontre avec le ministre tchèque des Affaires étrangères Lubomir Zaoralek.
Netanyahu a également souligné qu’il avait fait cette proposition auparavant et qu’il maintenait son invitation.
« Je l’invite à nouveau. J’ai dégagé mon emploi du temps de cette semaine. Il peut venir n’importe quel jour, je serai là », a poursuivi Netanyahu.
Lors du passage d’Abbas dans l’émission « Uvda » de la Deuxième chaîne, il a déclaré la semaine dernière qu’il était prêt à rencontrer le premier ministre pour parvenir à un accord de paix.
« Je tends toujours une main à Netanyahu parce que je crois en la paix. Je crois que le peuple d’Israël veut la paix et que le peuple palestinien veut la paix », a-t-il affirmé.

Abbas a expliqué que Netanyahu était un « partenaire » pour la paix et a appelé le Premier ministre israélien de le rencontrer « à tout moment ».
Mais Netanyahu a déclaré lundi que, avant les pourparlers de paix, la première chose qui était nécessaire d’évoquer était de mettre fin à l’incitation à la violence palestinienne contre les Israéliens.
« Ma porte est toujours ouverte pour ceux qui veulent la paix avec Israël », a déclaré le Premier ministre.
Israël a accusé Abbas de ne pas condamner la vague d’attentats palestiniens menés contre des civils israéliens et les forces de sécurité qui ont éclaté depuis mi-septembre et a affirmé que la hiérarchie de l’AP préside l’incitation à la violence contre Israël.
Les attaques, principalement des attaques au couteau mais également des fusillades et des attaques à la voiture-bélier, ont tué 29 Israéliens et quatre non-Israéliens. Pendant la même période, au moins 188 Palestiniens sont morts par des tirs israéliens. Israël affirme que la plupart étaient des terroristes et le reste est mort dans des affrontements avec les forces de sécurité.
Abbas a déclaré sur la Deuxième chaîne que s’il n’y avait pas ses forces, la violence aurait des conséquences beaucoup plus sanglantes. Il a nié qu’il encourageait la jeunesse palestinienne à poignarder des Israéliens et a dit que les Israéliens ne sont pas conscients des efforts déployés par ses forces de sécurité pour prévenir les attaques au couteau.
Les commentaires de Netanyahu sont survenus quelques heures après que le président Reuven Rivlin ait fait des déclarations similaires dans lesquelles il se disait prêt à rencontrer Abbas.
Abbas et Netanyahu n’auraient plus eu de rencontre publique substantielle depuis 2010 selon les médias. Des rencontres non publiques ont été rapportées par les médias. Les deux hommes se sont croisés en novembre 2015 à la conférence climat au Bourget (France) et se sont contentés d’une poignée de mains polie.

L’effort pour résoudre un conflit vieux de plusieurs décennies est quasiment enlisé depuis l’échec d’une initiative américaine en avril 2014.
Les deux bords se rejettent la faute de l’absence de dialogue. Netanyahu se dit régulièrement prêt à une reprise des discussions, sans conditions préalables.
Abbas affirme pour sa part être prêt à discuter, avec certains principes qui ne sont pas des conditions selon lui mais le respect d’engagements israéliens antérieurs, comme le gel de la construction d’implantations et la libération d’un dernier contingent de prisonniers palestiniens.