Nice : Deux enquêtes après des menaces antisémites contre un restaurant et un hôtel
Outre des menaces sur les réseaux sociaux, les deux établissements ont été tagués ; la justice pourrait retenir la dimension antisémite "en fonction du résultat des investigations"
Le parquet de Nice (Alpes-Maritimes) a annoncé cette semaine avoir ouvert deux enquêtes préliminaires pour « provocation à la discrimination ou à la haine » après qu’un restaurant et un hôtel de la ville ont reçu des menaces sur les réseaux sociaux, a rapporté Le Figaro. Les établissements, situés près de la place Masséna, ont aussi été tagués.
Damien Martinelli, procureur de la République, a affirmé que « la dimension antisémite est susceptible d’être retenue en fonction du résultat des investigations ».
Le Conseil représentatif des institutions juives de France a indiqué qu’il se porterait parti civil « comme c’est toujours le cas dans les affaires d’antisémitisme », indique Jérôme Culioli, président du Crif Sud-Est. « On constate en ce moment un grand lâcher-prise et une facilité dans l’expression de propos antisémites, antisionistes ou appelant au boycott. En fin de compte, n’importe quel anonyme se permet cela avec une grande légèreté car il est conforté par des propos du même registre que l’on retrouve dans le débat public », a-t-il expliqué.
Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et chef des Républicains, a réagi sur son compte X : « Cette situation est une honte pour la France. Le gouvernement doit réagir et la justice doit punir. »
Ces faits s’inscrivent dans un contexte particulièrement tendu. Depuis une semaine, des centaines de manifestants anti-Israël se réunissent chaque soir devant l’hôtel de ville de Nice pour contester une décision du maire, Christian Estrosi, d’accrocher des drapeaux israéliens sur le fronton du bâtiment, alors que le tribunal administratif a donné raison à l’élu.
Selon le procureur, ces manifestations n’auraient aucun lien avec les menaces contre les deux établissements niçois.
Les attaques barbares des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël ont provoqué une vague sans précédent d’antisémitisme dans le monde. En France, la haine contre les Juifs aurait bondi de 300 % au premier trimestre 2024, selon des chiffres cités par le premier ministre Gabriel Attal.