Non-lieu pour le rabbin accusé d’avoir percuté des manifestants de Columbia avec sa voiture
Reuven Kahane, cousin du rabbin extrémiste Meir Kahane, affirme avoir uniquement crié sur les manifestants ; les poursuites contre deux manifestants ont également été abandonnées
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
JTA – Toutes les charges ont été abandonnées contre Reuven Kahane , rabbin de Manhattan et promoteur immobilier, accusé d’avoir foncé avec son véhicule sur des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël en mai.
Les charges ont également été abandonnées contre deux manifestants qui ont été arrêtés sur les lieux.
Kahane avait été arrêté et accusé d’agression après une altercation avec les manifestants, qui protestaient devant la maison d’un administrateur de l’université de Columbia, dans l’Upper East Side.
Les manifestants étaient affiliés à Columbia University Apartheid Divest, une alliance de groupes d’étudiants anti-Israël. Dans un communiqué, le groupe avait décrit l’incident comme le cas d’un « chauffeur sioniste qui renverse une manifestation pacifique pro-palestinienne ».
La police avait déclaré qu’une dispute avait éclaté alors que les manifestants quittaient les lieux et que Kahane avait « frappé » l’un d’entre eux avec son véhicule. Kahane, pour sa part, avait affirmé que les manifestants frappaient sur sa voiture, ce qui l’a poussé à crier sur eux.
La police est arrivée quelques minutes plus tard et a arrêté Kahane et deux des activistes, Maryellen Novak, 55 ans, et John Rozendaal, 63 ans, pour délit criminel.
Aujourd’hui, il a été confirmé que les poursuites contre Kahane ont été abandonnées. Le système judiciaire unifié de l’État de New York a indiqué que l’affaire avait été classée le mois dernier en raison des restrictions relatives à la rapidité du procès. Ces règles stipulent qu’un procès doit se tenir dans un certain délai après l’incident. L’affaire ne figure désormais plus dans les archives judiciaires.
Selon Kahane , les accusations portées contre lui étaient sans fondement.
« Rien de ce dont ils m’accusent ne s’est produit », a-t-il déclaré lors d’une interview mercredi, affirmant que l’affaire avait été « complètement classée et scellée ».
Les charges contre Maryellen Novak et John Rozendaal, également arrêtés lors de l’incident de mai, ont également été abandonnées. Après son arrestation, une collecte de fonds en soutien à Novak, décrite comme une « maréchale de sécurité » pour les manifestants, avait permis de recueillir plus de 11 000 dollars.
Rozendaal, pour sa part, avait déjà été arrêtée en mars pour avoir perturbé un service de Pâques à la cathédrale Saint-Patrick dans le cadre d’une manifestation pro-palestinienne et anti-Israël. Aucun des étudiants présents sur les lieux de l’altercation de mai n’a été inculpé.
Au moment de l’incident, l’université Columbia était le théâtre de manifestations liées à la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas. Les autorités municipales, notamment le maire Eric Adams, ont affirmé à plusieurs reprises que des « agitateurs extérieurs » étaient responsables d’une grande partie des troubles.
La manifestation dans l’Upper East Side avait eu lieu quelques jours après l’occupation d’un bâtiment sur le campus de Morningside Heights par un groupe de manifestants anti-Israël.
La police avait, alors, procédé à des dizaines d’arrestations lors de l’évacuation du bâtiment, bien que de nombreuses charges aient ensuite été abandonnées. Selon les autorités, plus de 25 % des personnes arrêtées n’étaient pas affiliées à l’université.
Kahane, un rabbin ordonné qui dirige une société immobilière, pense que l’altercation du mois de mai et son arrestation ont attiré l’attention des médias parce qu’il porte le même nom que son petit-cousin, le défunt rabbin extrémiste Meir Kahane.
Il dit avoir rencontré Meir Kahane « à de nombreuses reprises » lorsqu’ils vivaient tous deux à New York, mais précise qu’il n’est « pas un kahaniste ». Pendant son séjour à New York, Meir Kahane a dirigé la Ligue de défense juive, un groupe d’extrême droite, et son parti politique a ensuite été exclu de la Knesset pour racisme. Il a été assassiné à New York en 1990.
« Je pense que si je m’appelais Joe Smith, personne n’y aurait prêté attention », a-t-il déclaré.