« Nous n’aurons pas recours à la violence après la fin des négociations »
Jibril Rajoub affirme que les Palestiniens ne veulent pas d’effusion de sang, mais resteront intransigeants sur la question de la reconnaissance étatique

Les Palestiniens n’ont pas l’intention de faire usage de la violence pour protester contre l’échec des négociations de paix, affirme vendredi un haut responsable à Ramallah afin de dissiper les craintes d’une troisième Intifada.
Le vice-secrétaire du comité central du Fatah Jibril Rajoub confie au Times of Israel que l’Autorité palestinienne (AP) n’a pas l’intention de permettre une escalade de la violence en Cisjordanie.
Toutefois, il précise que les Palestiniens comptent bien poursuivre leurs efforts pour se faire reconnaître en tant qu’État par l’ONU.
Des responsables israéliens ont exprimé leurs craintes qu’une rupture des négociations de paix ne s’accompagne d’une recrudescence des violences palestiniennes.
Jeudi soir, la Deuxième chaîne de télévision a diffusé un reportage sur l’unité d’élite Douvdevan des forces spéciales de l’armée, qui mène des opérations en Cisjordanie.
Le commandant de l’unité a affirmé que ses troupes se préparaient à une possible escalade de la violence, confirmant une tendance observée ces dernières semaines.
Le seconde Intifada, au cours de laquelle des attaques meurtrières avaient lieu presque tous les jours en Cisjordanie, a été déclenchée après l’échec du sommet de Camp David en 2000, selon de nombreux responsables israéliens.
Les Palestiniens estiment cependant que la visite du chef de l’opposition de l’époque Ariel Sharon sur le mont du Temple est à l’origine des violences, qui ont coûté la vie à des milliers de personnes entre les années 2000 et 2005.
Jeudi soir, des terroristes ont tiré quatre roquettes vers Israël depuis Gaza. Les quatre missiles ont atterri dans des zones ouvertes sans faire de victimes ou de dégât matériel. Israël a répliqué par des raids aériens sur Gaza vendredi matin.
Rajoub a accusé Israël d’avoir fait échouer les négociations, soutenant que Ramalah ne pouvait accepter d’étendre les pourparlers en échange de 400 prisonniers palestiniens choisis par Israël.
Selon Rajoub, les expériences passées ont montré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait choisi des prisonniers de moindre importance, condamnés pour des délits mineurs, et non les prisonniers « sécuritaires ».
Des responsables israéliens ont affirmé jeudi que Jérusalem était prêt à approuver un accord tripartite selon lequel 26 à 30 Palestiniens condamnés pour terrorisme auraient été libérés en compagnie de 400 autres prisonniers non-responsables de crimes violents, les pourparlers auraient continué au-delà du 29 avril et les Etats-Unis auraient libéré l’espion américano-israélien Jonathan Pollard.
La décision unilatérale de l’AP de se tourner vers l’ONU serait une violation des termes de l’accord passé lors de la reprise des négociations.
Rajoub rappelle qu’Israël n’avait accepté de geler qu’une partie négligeable des constructions dans les implantations et refusé d’étendre le moratoire aux projets en cours à Jérusalem Est.
« Nous ne pouvions accepter cela », affirme-t-il.