Nous savons tous qui blâmer pour l’intolérance juive lors de ce Yom Kippour
Mais attribuer les responsabilités avec fureur ou échanger d'amères accusations ne règlera rien
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Nous savons tous qui blâmer pour ces visions désastreuses de Juifs en lutte contre d’autres Juifs au cœur de Tel Aviv, la grande ville de la nation juive moderne, lors de la journée la plus solennelle du calendrier juif.
Nous trouvons tous odieux, inexplicable, que l’autre partie ait agi comme elle l’a fait, profanant Yom Kippour, tournant en ridicule les impératifs de l’introspection et de la pénitence.
Nous sommes tous désespérés face à l’arrogance affichée par l’autre partie, sa conviction d’avoir été dans le juste, sa conviction que ses motivations et elles seules étaient légitimes, appropriées et nécessaires.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Nous enrageons tous à l’idée que jamais les Juifs ne se comporteraient ainsi les uns avec les autres dans la Diaspora et nous savons pertinemment que si des non-Juifs avaient agi de cette façon, nous serions – à juste titre – scandalisés.
Sauf qu’en définitive, nous ne sommes pas tous animés par les mêmes sentiments. La confrontation qui a eu lieu place Dizengoff à Yom Kippour a été l’illustration de nos divisions désespérées, de notre incapacité à soigner les fractures de la nation – voire de les mettre temporairement de côté le jour-même où les Juifs sont dans l’obligation supérieure, plus incontournable que n’importe quelle autre journée de l’année, de procéder à l’introspection.
Cela n’a pas été seulement Yom Kippour 5784 cette année.
Cela a été aussi le cinquantième anniversaire d’une guerre qui avait presque débouché sur l’anéantissement du pays, une guerre où 2 689 Israéliens avaient perdu la vie pour nous défendre, une guerre à laquelle nous n’aurions pas pu survivre, une guerre dont nous n’aurions jamais renversé le cours sans une résolution nationale tenace et la conscience la plus aigüe de notre destinée partagée.
Alors oui, nous savons tous qui nous blâmons personnellement pour ce qui est arrivé sur la place Dizengoff – qui a commencé, qui a envenimé les choses, qui aurait pu l’empêcher, qui aurait pu se comporter différemment – et nous savons tous quel malaise plus largement ces faits ont illustré.
Mais attribuer les responsabilités avec fureur ou échanger des accusations amères ne règlera rien.
Et cela ne nous permettra très certainement pas de faire ce que nous devons tous faire, nous le savons, si nous voulons venir à bout de cette crise croissante et autodestructrice pour le pays : Guérir.
Le judaïsme qui avait soutenu notre peuple en exil pendant des siècles, avant ce quasi-miracle du retour sur cette terre, offre une formule qui a le potentiel de nous aider à redécouvrir notre cohésion et à nous extraire de l’abîme – une formule qui, dans ce contexte actuel de désespoir, peut se résumer en un seul mot : la tolérance. Pour synthétiser ce que disait Hillel, le sage, à un aspirant converti : « Ce qui te paraît détestable, ne le fais pas à l’égard des autres. C’est là la Torah toute entière et le reste n’est qu’interprétation ».
La beauté de ce conseil, c’est qu’il est pertinent quand, comme aujourd’hui, nous savons tous pertinemment qui est à blâmer pour la crise que nous traversons et que nous savons tous très précisément comment la résoudre… Même si – et en particulier si – nous pointons tous le doigt dans des directions opposées.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel