Israël en guerre - Jour 349

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Opinion

Nous savons tous qui blâmer pour l’intolérance juive lors de ce Yom Kippour

Mais attribuer les responsabilités avec fureur ou échanger d'amères accusations ne règlera rien

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Des Israéliens laïcs et religieux lors d'un office de prière controversé sur le Kikar Dizengoff, à Tel Aviv, le 24 septembre 2023. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Des Israéliens laïcs et religieux lors d'un office de prière controversé sur le Kikar Dizengoff, à Tel Aviv, le 24 septembre 2023. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Nous savons tous qui blâmer pour ces visions désastreuses de Juifs en lutte contre d’autres Juifs au cœur de Tel Aviv, la grande ville de la nation juive moderne, lors de la journée la plus solennelle du calendrier juif.

Nous trouvons tous odieux, inexplicable, que l’autre partie ait agi comme elle l’a fait, profanant Yom Kippour, tournant en ridicule les impératifs de l’introspection et de la pénitence.

Nous sommes tous désespérés face à l’arrogance affichée par l’autre partie, sa conviction d’avoir été dans le juste, sa conviction que ses motivations et elles seules étaient légitimes, appropriées et nécessaires.

Nous enrageons tous à l’idée que jamais les Juifs ne se comporteraient ainsi les uns avec les autres dans la Diaspora et nous savons pertinemment que si des non-Juifs avaient agi de cette façon, nous serions – à juste titre – scandalisés.

Sauf qu’en définitive, nous ne sommes pas tous animés par les mêmes sentiments. La confrontation qui a eu lieu place Dizengoff à Yom Kippour a été l’illustration de nos divisions désespérées, de notre incapacité à soigner les fractures de la nation – voire de les mettre temporairement de côté le jour-même où les Juifs sont dans l’obligation supérieure, plus incontournable que n’importe quelle autre journée de l’année, de procéder à l’introspection.

Cela n’a pas été seulement Yom Kippour 5784 cette année.

Cela a été aussi le cinquantième anniversaire d’une guerre qui avait presque débouché sur l’anéantissement du pays, une guerre où 2 689 Israéliens avaient perdu la vie pour nous défendre, une guerre à laquelle nous n’aurions pas pu survivre, une guerre dont nous n’aurions jamais renversé le cours sans une résolution nationale tenace et la conscience la plus aigüe de notre destinée partagée.

Des activistes de l’organisation Rosh Yehudi installent une « mechitzah », une cloison séparant hommes et femmes, avant une prière sur la place Dizengoff, à Tel Aviv, à Yom Kippour, le 24 septembre 2023. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash 90)

Alors oui, nous savons tous qui nous blâmons personnellement pour ce qui est arrivé sur la place Dizengoff – qui a commencé, qui a envenimé les choses, qui aurait pu l’empêcher, qui aurait pu se comporter différemment – et nous savons tous quel malaise plus largement ces faits ont illustré.

Mais attribuer les responsabilités avec fureur ou échanger des accusations amères ne règlera rien.

Et cela ne nous permettra très certainement pas de faire ce que nous devons tous faire, nous le savons, si nous voulons venir à bout de cette crise croissante et autodestructrice pour le pays : Guérir.

Heurts entre militants orthodoxes et laïcs alors que le groupe Rosh Yehudi installe une cloison pour séparer les hommes et les femmes sur la place Dizengoff, malgré un arrêt de la Haute cour, pendant Yom Kippour le 24 septembre 2023. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash 90)

Le judaïsme qui avait soutenu notre peuple en exil pendant des siècles, avant ce quasi-miracle du retour sur cette terre, offre une formule qui a le potentiel de nous aider à redécouvrir notre cohésion et à nous extraire de l’abîme – une formule qui, dans ce contexte actuel de désespoir, peut se résumer en un seul mot : la tolérance. Pour synthétiser ce que disait Hillel, le sage, à un aspirant converti : « Ce qui te paraît détestable, ne le fais pas à l’égard des autres. C’est là la Torah toute entière et le reste n’est qu’interprétation ».

La beauté de ce conseil, c’est qu’il est pertinent quand, comme aujourd’hui, nous savons tous pertinemment qui est à blâmer pour la crise que nous traversons et que nous savons tous très précisément comment la résoudre… Même si – et en particulier si – nous pointons tous le doigt dans des directions opposées.

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