Obama et Netanyahu ont réparé les liens et évité le problème palestinien
Un responsable décrit la rencontre comme "légère", ce qui contredit la version américaine ; Netanyahu propose de rencontrer Clinton ou Trump
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

NEW YORK – La rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama s’est tenue dans un climat très positif, voire « léger », a indiqué mercredi un responsable israélien, quelques heures après que les deux dirigeants se soient vus, au cours de ce qui sera vraisemblablement leur dernière rencontre dans leur fonction respective.
Le responsable, qui fait partie de la délégation israélienne à New York, a démenti que l’inquiétude américaine concernant les implantations ait joué un rôle central pendant la rencontre, contredisant un responsable de la Maison Blanche qui avait annoncé que Netanyahu et Obama s’étaient affrontés sur cette question.
Il y a un « adoucissement » dans les relations personnelles entre les deux dirigeants, a affirmé le responsable israélien.
« Il y a un changement intéressant dans les relations [entre Netanyahu et Obama]. C’est comme un vieux couple qui commence tout juste à se connaitre. »
Cette relation a été exposée lorsque les deux dirigeants se sont assis devant les caméras avant leur rencontre, plaisantant à propos de golf et de leur capacité à éviter des rencontres étouffantes la prochaine fois qu’Obama ira en Israël.
L’Iran, reconnu comme étant un point de discorde entre eux, n’a pas été abordé du tout, et Obama s’est contenté de mentionner rapidement les efforts de paix avec les Palestiniens et ses préoccupations devant la construction dans les implantations.
Mais une fois les portes closes, des responsables de l’administration Obama ont déclaré que le président avait été plus piquant, abordant « les préoccupations profondes des Etats-Unis » devant la construction dans les implantations, qui érode les perspectives de paix. Netanyahu a défié cette notion, a déclaré un responsable, ajoutant que les deux dirigeants n’avaient pas « dissimulé » leurs différends.
Le Conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes, avait déclaré aux journalistes avant la rencontre qu’il était certain qu’Obama soulèverait la question de « la colonisation continue, de la viabilité potentielle d’un Etat palestinien face à cette activité de colonisation. » Cependant, il a minimisé la possibilité qu’Obama chercherait à avancer vers une nouvelle initiative de paix.
Le responsable israélien a confirmé que la possibilité d’une initiative lancée par les Etats-Unis pour faire avancer le processus de paix pendant la période entre les élections américaines, le 4 novembre, et la prise de pouvoir du nouveau président, le 20 janvier, n’avait pas du tout été évoquée au cours de cet entretien.
« Il y a un éléphant dans la pièce. Mais [ils] n’en ont pas parlé », a déclaré le responsable, notant que les deux hommes savaient que l’éléphant était présent.
Le responsable israélien a déclaré que la politique israélienne des implantations était le seul os sur lequel le Premier ministre et le président se heurtaient.
Netanyahu a présenté son opinion, affirmant que les quelques milliers d’Israéliens en Cisjordanie n’étaient pas un obstacle à la paix, mais que le refus des Palestiniens d’abandonner leur demande de droit du retour et de reconnaître un Etat juif, peu importe ses frontières, en était un.
« Il y a des différences d’opinion, ce n’est pas nouveau », a indiqué le responsable. Les discussions autour des implantations « n’ont pas été l’essence même de la rencontre. Il n’y ont pas consacré beaucoup de temps. C’était un sujet marginal au cours de leur entretien. »
La plus grande partie de cet entretien a été consacrée aux affaires de sécurité et de renseignements au Moyen Orient, a annoncé le responsable.
La Syrie a été longuement évoquée et même l’Iran, a-t-il ajouté, refusant d’élaborer.
« Nous sommes d’accord sur presque tout. Nous coopérons sur plus de points que ce que l’on pense », a déclaré le responsable israélien, ajoutant que la coopération sur les renseignements était vraiment « à double-sens », et notant qu’Israël était largement reconnu pour sa puissance militaire et sécuritaire.
La rencontre entre les deux dirigeants, certainement la dernière après six années de relations orageuses, s’est tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations unies où Netanyahu doit s’exprimer jeudi. Mardi, Obama avait déclaré devant l’institution mondiale qu’Israël ne pouvait pas continuer à occuper la terre palestinienne.
Le responsable a déclaré que le dirigeant israélien accepterait de rencontrer l’un ou l’autre des candidats à la présidentielle américaine s’ils le demandaient. A ce jour, ni Donald Trump ni Hillary Clinton n’ont demandé à rencontrer le Premier ministre.
Des agences ont contribué à cet article.