OCHA : la proposition US de financer d’autres agences que l’UNRWA n’est pas réaliste
Pour le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU dans les Territoires palestiniens, la fin de l'agence onusienne conduirait à une catastrophe humanitaire
Un haut responsable des Nations unies a indiqué cette semaine au Times of Israel que le remplacement de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens en pleine guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas se solderait par une catastrophe humanitaire.
Les appels au démantèlement de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) se sont multipliés à la suite de l’annonce faite en janvier par l’UNRWA du licenciement ou de la suspension de 12 employés qui auraient participé à la prise d’assaut meurtrière du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre. Cette annonce, ainsi que des informations des renseignements israéliens sur de nombreux autres employés ayant des liens avec des groupes terroristes, ont conduit les États-Unis et plus d’une dizaine d’autres pays à suspendre leur financement et à exiger une enquête.
L’UNRWA affirme que la suspension de son financement l’obligera à cesser ses activités d’ici la fin du mois si ces décisions sont maintenues.
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Les États-Unis ont déclaré qu’ils soutenaient le travail de l’UNRWA à Gaza pour apporter une aide aux Palestiniens dans le cadre de la crise humanitaire croissante provoquée par la guerre. L’administration Biden affirme qu’elle respectera cette mesure si elle est adoptée et qu’elle envisage d’envoyer des fonds américains à d’autres agences telles que le Programme alimentaire mondial ou l’UNICEF, l’agence onusienne pour l’aide à l’enfance.
Andrea De Domenico, qui dirige le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans les Territoires palestiniens, a déclaré au Times of Israel qu’il ne serait pas « réaliste » d’essayer de remplacer l’UNRWA par d’autres agences au beau milieu de la guerre.
L’effort humanitaire « n’est pas quelque chose que l’on peut débrancher et rebrancher ailleurs », a soutenu le chef de branche de l’OCHA, qui coordonne le travail humanitaire avec les différents groupes d’aide sur le terrain.
L’UNRWA est actuellement la principale organisation fournissant de l’aide humanitaire à Gaza, avec quelque 13 000 membres du personnel local. Aucune autre agence ne peut rivaliser avec la position de l’UNRWA dans l’enclave.
« Toutes les opérations logistiques et l’entrée de l’aide humanitaire [à Gaza] sont gérées par l’UNRWA. Dès que l’on supprime le financement de l’UNRWA, toute l’opération est bloquée », a soutenu De Domenico, dont le bureau compte actuellement 11 employés à Gaza.
Avec un tel nombre d’employés locaux dans un territoire contrôlé par un groupe terroriste, l’infiltration du Hamas dans l’agence était inévitable, a déclaré un haut fonctionnaire israélien au Times of Israel.
De Domenico a fait remarquer que les salaires du personnel local de l’UNRWA étaient bien inférieurs à ceux des employés recrutés par d’autres agences, de sorte que le passage à un autre bureau coûterait nettement plus d’argent, ce que les pays donateurs n’ont probablement pas envie de débourser.
Le moyen le plus rapide de passer à une nouvelle agence pour remplacer l’UNRWA serait d’utiliser le même personnel local – ce qui serait probablement une fin de non-recevoir pour les partisans du changement, qui craindraient que ces employés ne soient entachés par des liens avec le terrorisme. Toutefois, la création d’une agence en partant de zéro et en interdisant la participation de toute personne ayant travaillé pour l’UNRWA prendra « beaucoup plus de temps », a expliqué De Domenico. « À court terme, cela semble être un effort gigantesque qui a très peu de chances de [réussir]. »
Le haut fonctionnaire de l’ONU a ajouté que la fin du mandat de l’UNRWA signifierait que les parties au conflit seraient responsables de la distribution de l’aide aux plus de deux millions de civils de la bande de Gaza.
Israël « ne comprend pas que nous essayons en réalité de l’aider à remplir ses obligations en tant que partie au conflit. En vertu du droit international humanitaire, la puissance occupante est tenue de s’occuper des civils qu’elle occupe », a ajouté De Domenico.
Jérusalem affirme faciliter l’entrée de suffisamment d’aide à Gaza et que les blocages sont dus à l’incapacité de l’ONU à suivre le rythme. En outre, elle affirme que le groupe terroriste palestinien détourne l’aide des civils vers ses terroristes.
« Nous entendons [Israël dire] que l’aide est détournée vers le Hamas et que le Hamas contrôle la situation. Non ! Ce que nous voyons sur le terrain, c’est que personne ne contrôle la situation pour le moment, et c’est un gros problème », a soutenu De Domenico.
Le haut fonctionnaire de l’OCHA a reconnu que l’ONU « pourrait être contrainte » de mettre en place un nouveau système de distribution de l’aide en lieu et place de l’UNRWA, « car nous n’avons qu’une marge de manœuvre limitée ».
Mais cela nécessitera « un effort gigantesque de notre part et un engagement sérieux, en particulier de la part des Israéliens, pour nous permettre d’intensifier nos opérations ».
Il a rappelé que les Israéliens avaient rejeté à maintes reprises les demandes de son bureau d’être autorisé à faire entrer à Gaza des véhicules blindés, des équipements de protection individuelle et des moyens de communication radio afin d’assurer une distribution sûre et rapide de l’aide.
Israël affirme qu’il ne rejette les demandes de matériel que pour des raisons de sécurité, en particulier les équipements qui, selon lui, peuvent être volés et exploités par le Hamas.
« Certaines de leurs préoccupations sont sérieuses, et je les comprends tout à fait (…). Mais d’autres semblent plus fictives et visent simplement à ralentir notre opération tout en continuant à dire : ‘Gardez le rythme !' », a-t-il accusé. « Vous me cassez la jambe, et ensuite vous me demandez de courir. Nous allons essayer, mais ce ne sera pas facile. »
Toujours lors de l’entretien, le haut fonctionnaire de l’ONU a indiqué que son bureau avait entamé les étapes préliminaires d’une mission d’évaluation dans le nord de la bande de Gaza visant à déterminer les conditions nécessaires pour permettre aux Palestiniens de retourner dans ces zones.
Depuis le début de la guerre actuelle entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, une crise humanitaire a éclaté dans la bande de Gaza, laissant plus d’un million de Palestiniens déplacés, dont beaucoup ne bénéficient pas d’un accès suffisant aux besoins de premières nécessités.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël par la frontière de Gaza pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, dont le plus jeune a un an.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Plus de 28 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal dit avoir éliminé 10 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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