Paris : le procès d’un homme ayant fait un salut nazi reporté le temps d’établir une expertise psychiatrique
L'homme aurait agressé trois jeunes filles juives dans un restaurant en criant « Heil Hitler », mais se défend devant les juges en expliquant que « son grand-père a passé deux années à Buchenwald »
Mercredi, un Italien de 32 ans accusé d’acte antisémite s’est présenté devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est poursuivi pour avoir effectué un salut nazi en lançant un « Heil Hitler » en direction de trois jeunes filles juives dans un restaurant italien de la capitale.
Les faits remontent au 11 mai dernier, selon Le Parisien. Alors qu’il était attablé avec des amis, l’homme a sorti un livre du IIIème Reich de son sac et l’un de ses compagnons a choisi de l’exhiber en direction des plaignantes.
Le prévenu a alors fait un salut nazi avant de fracasser un verre contre un tableau, blessant l’une des plaignantes avec les débris. Un des avocats des trois jeunes filles a déclaré devant la cour : « Ma cliente est choquée et traumatisée. La justice ne doit pas trembler pour réprimer ces comportements inacceptables ».
De son côté, le prévenu a affirmé que « c’est très important que vous entendiez tout ce qu’il s’est passé. La vérité sera révélée. Mon grand-père a passé deux années à Buchenwald ».
Il reconnait néanmoins la plupart des faits qui lui sont reprochés, et qui ont été filmés par les caméras de vidéosurveillance du restaurant.
Ses déclarations ont en revanche suscité le doute en raison de leur nature possiblement incohérente. Il se dit notamment descendant d’une « famille aristocrate, descendant de Jérôme Bonaparte », explique avoir fondé « un mouvement chrétien vraiment socialiste, qui se développe au Libéria et en Afrique occidentale » qui a pour but de « faire prendre conscience à l’Afrique de sa vraie nature, pour trouver son indépendance économique », affirme gagner « 10 000 euros par mois » et indique vouloir acheter un petit château en Seine-et-Marne.
Mais surtout, il a déjà été hospitalisé une dizaine de fois en Italie suite à une psychose qu’aurait déclenché la mort de son père sous ses yeux.
L’affaire a été renvoyé au 9 juillet prochain, le temps pour les experts de conduire sur le prévenu une étude psychiatrique. En attendant, l’homme a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire.