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Pas de discours politiques aux 80 ans de la libération d’Auschwitz

Le directeur du mémorial et du musée d'Auschwitz-Birkenau a déclaré vouloir mettre à l'honneur "les derniers survivants" et "leur histoire, leur douleur, leur traumatisme"

Des personnes marchant près de la porte "Arbeit Macht Frei" ("Le travail rend libre") de l'ancien camp de concentration et d'extermination nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim, en Pologne, le 26 janvier 2023. (Crédit : Michal Dyjuk/AP)
Des personnes marchant près de la porte "Arbeit Macht Frei" ("Le travail rend libre") de l'ancien camp de concentration et d'extermination nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim, en Pologne, le 26 janvier 2023. (Crédit : Michal Dyjuk/AP)

Les hommes politiques et les dirigeants du monde entier qui assisteront à la principale commémoration du 80e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz à la fin du mois ne pourront pas prononcer de discours, a déclaré lundi le directeur du site.

« Il n’y aura aucun discours politique », a déclaré Piotr Cywiński, directeur du mémorial et du musée d’Auschwitz-Birkenau, au Guardian.

« Nous voulons nous concentrer sur les derniers survivants qui sont parmi nous et sur leur histoire, leur douleur, leur traumatisme et leur façon de nous proposer des obligations morales difficiles pour le présent », a-t-il expliqué.

C’est la première fois que des dirigeants mondiaux ne sont pas autorisés à s’exprimer lors d’un anniversaire important de la libération du camp.

Cywiński estime également que les discussions visant à déterminer si le Premier ministre Benjamin Netanyahu risquerait d’être arrêté s’il participait à l’événement sont une « provocation médiatique », affirmant que rien n’a jamais indiqué que le Premier ministre israélien avait envisagé d’y participer.

Un collaborateur du Premier ministre a toutefois déclaré au Times of Israel que Netanyahu n’avait pas l’intention d’assister à la commémoration. Cywiński a indiqué au Guardian qu’une importante délégation israélienne devrait néanmoins être présente.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, et son épouse Sara, deuxième à gauche, accueillent le président polonais Andrzej Duda, deuxième à droite, et son épouse Agata, à la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 18 janvier 2017. (Kobi Gideon/GPO)

La semaine dernière, le gouvernement polonais avait déclaré qu’il veillerait à ce que les plus hauts représentants d’Israël puissent participer librement et en toute sécurité au 80e anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz, à la fin du mois, après que le président du pays eut demandé la garantie que le Premier ministre israélien ne soit pas arrêté, étant donné qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt en raison de crimes de guerre présumés à Gaza.

Les médias polonais ont rapporté le mois dernier que Netanyahu éviterait d’assister aux événements commémorant la libération du camp nazi en 1945, craignant d’être arrêté en raison de l’engagement de la Pologne à respecter un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis à son encontre dans le cadre de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

Le directeur d’Auschwitz a fait remarquer au Guardian que l’événement du 80e anniversaire est également sensé se tenir dans l’ombre d’un autre conflit mondial important, encore plus proche : la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Cywiński a déclaré qu’aucune délégation russe n’assisterait à l’événement : « C’est le jour de la libération, et je ne pense pas qu’un pays qui ne comprend pas la valeur de la liberté ait quelque chose à faire lors d’une cérémonie dédiée à la libération. Il serait cynique qu’ils soient là ».

Il a également été cité comme rejetant les parallèles entre les deux guerres, les qualifiant de « bien sûr, absolument différentes ». Il a décrit la guerre en Ukraine comme celle « d’un pays attaquant une nation innocente et indépendante », et la campagne militaire d’Israël contre le Hamas à Gaza comme « un pays essayant de se protéger d’une énorme attaque terroriste ».

La guerre à Gaza a éclaté avec le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, qui a vu des milliers de terroristes faire irruption en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant quelque 1 200 personnes et prenant 251 otages au cours d’actes de brutalité et d’agressions sexuelles.

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