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Peu après la frappe sur l’institut, Weizmann publie une étude innovante sur la leucémie

La découvertes des chercheurs, qui ne pourront pas retourner dans leurs laboratoires avant plusieurs années, pourrait déboucher sur un test sanguin susceptible de remplacer le prélèvement invasif

Le Pr. Amos Tanay (à gauche) et le Pr. Liran Shlush de l'Institut Weizmann des sciences, à Rehovot. (Crédit : Eitan Ido)
Le Pr. Amos Tanay (à gauche) et le Pr. Liran Shlush de l'Institut Weizmann des sciences, à Rehovot. (Crédit : Eitan Ido)

Quelques jours après que leurs laboratoires ont été gravement endommagés par une attaque de missiles balistiques iraniens le 15 juin, des chercheurs de l’Institut Weizmann des sciences ont publié une découverte dans Nature Medicine qui pourrait déboucher sur un test sanguin innovant permettant de détecter le risque de développer une leucémie.

Ce test pourrait également remplacer la procédure diagnostique invasive consistant à prélever un échantillon de moelle osseuse.

La frappe iranienne contre l’institut de recherche de renommée mondiale situé à Rehovot n’a fait aucune victime mais elle a détruit environ 45 laboratoires, dont certains contenaient le travail de toute une vie de chercheurs, et dont la reconstruction pourrait prendre des années et coûter des dizaines de millions de shekels.

Fondé en 1934 par le premier président d’Israël et éminent scientifique Chaïm Weizmann, l’Institut Weizmann est un centre de recherche multidisciplinaire de renommée mondiale dans le domaine des sciences naturelles et exactes.

Deux jours après la frappe, le prestigieux Conseil européen de la recherche (CER) a annoncé les 281 lauréats de ses subventions avancées. Sur les douze subventions accordées à des universités israéliennes, six ont été attribuées à l’Institut Weizmann. Dans la catégorie des sciences de la vie, Weizmann a obtenu quatre des 81 subventions accordées par le CER.

La République islamique aurait pris pour cible cet institut en réponse à l’élimination par Israël de plusieurs scientifiques nucléaires dans le cadre de ses efforts visant à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique.

Un bâtiment de l’Institut Weizmann des Sciences à Rehovot après avoir été touché de plein fouet par un missile iranien le 15 juin 2025. (Crédit : Pr. Eldad Tzahor de l’Institut Weizmann)

Au cours des douze jours qu’a duré l’opération israélienne baptisée « Rising Lion », l’Iran a tiré plus de 550 missiles et 1 000 drones sur des centres urbains israéliens, tuant 28 personnes, en blessant des milliers d’autres et en laissant des milliers de personnes sans domicile.

« Nous ne pourrons pas retourner dans le laboratoire avant plusieurs années », a déclaré le Pr. Liran Shlush, chercheur principal, lors d’un entretien téléphonique avec le Times of Israel.

Cependant, l’institut a mis à disposition une « petite salle » afin que son équipe de chercheurs, composée notamment du Pr. Amos Tanay, du Dr. Nili Furer, de Nimrod Rappoport et d’Oren Milman, puisse poursuivre ses travaux, a-t-il indiqué.

Immédiatement après l’attaque, « des collègues et amis du monde entier ont appelé pour offrir leur aide », a déclaré Shlush.

« Il y a beaucoup de gens bien dans le monde. »

Comprendre le processus de vieillissement grâce au sang

L’équipe de Shlush se compose d’hématologues, de biologistes évolutionnistes et de scientifiques spécialisés dans les données.

Afin de mieux comprendre le processus de vieillissement, les chercheurs ont mené des études approfondies sur la biologie du sang afin de découvrir pourquoi certaines personnes deviennent plus vulnérables aux maladies au fil des ans. L’équipe de chercheurs s’est concentrée sur le suivi des changements dans les cellules souches hématopoïétiques.

De gauche à droite : Oren Milma, Dr. Nili Furer et Nimrod Rappoport de l’Institut Weizmann des Sciences, à Rehovot. (Crédit : Eitan Ido)

Chez environ un tiers des personnes âgées de plus de 40 ans, des modifications génétiques apparaissent dans ces cellules souches. Ces modifications augmentent non seulement le risque de cancers du sang tels que la leucémie, mais elles ont également été associées à des maladies cardiaques, au diabète et à d’autres affections liées à l’âge.

Les cellules souches rares contiennent des informations diagnostiques

L’étude a porté sur le syndrome myélodysplasique (MDS), une maladie liée à l’âge dans laquelle les cellules souches sanguines ne parviennent pas à se différencier correctement en cellules sanguines fonctionnelles. Le diagnostic du MDS et l’évaluation de sa gravité sont essentiels, car ce syndrome peut entraîner une anémie sévère. Il peut également évoluer vers une leucémie myéloïde aiguë, l’un des cancers du sang les plus fréquents chez les adultes.

Jusqu’à présent, un prélèvement de moelle osseuse était nécessaire, une procédure qui demande une anesthésie locale et qui peut être douloureuse.

Illustration : Des globules rouges dans une artère. (Crédit : donfiore/iStock via Getty Images)

L’étude a montré que les cellules souches sanguines rares qui quittent occasionnellement la moelle osseuse pour pénétrer dans la circulation sanguine contiennent des informations diagnostiques sur le MDS. Les chercheurs ont démontré qu’il est possible d’identifier les premiers signes du syndrome et même d’évaluer le risque d’une personne de développer un cancer du sang à l’aide d’un simple test sanguin et d’un séquençage génétique avancé de cellules individuelles.

Les chercheurs ont également découvert que les cellules souches migrantes peuvent servir d’horloge pour notre âge chronologique et que leur nombre change plus tôt chez les hommes que chez les femmes.

« J’ai été surpris de constater les différences entre les hommes et les femmes en matière de vieillissement », a déclaré Shlush.

Cette découverte pourrait expliquer la plus forte prévalence des cancers du sang chez les hommes.

Illustration : Des cellules souches. (Crédit : via Twitter)

Shlush a également été surpris de constater que le nombre de cellules souches varie d’un individu sain à l’autre. Même les personnes qui ne sont pas malades ont naturellement plus ou moins de cellules souches que les autres.

Les niveaux normaux de cellules souches peuvent varier d’une personne à l’autre, ce qui pourrait avoir des implications pour la compréhension des risques de maladie et du vieillissement.

« Il faut s’y attendre, car les êtres humains sont très différents les uns des autres, mais il existe une grande variabilité, et c’est pourquoi ces résultats sont si importants », a-t-il déclaré.

« Si l’on ne prends pas en compte cette variabilité au sein d’une population en bonne santé, il est impossible de définir ce qui est malsain. »

Les résultats actuels sont déjà testés dans le cadre d’un essai clinique à grande échelle mené dans plusieurs centres hospitaliers à travers le monde, notamment au Japon, à Taïwan, au Canada et aux États-Unis.

« La clé de la prochaine étape consiste à découvrir comment nous pouvons utiliser ces informations », a déclaré Shlush.

« Cette recherche nous emmène vraiment dans une direction différente. »

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