Plus de 95 % des maires sont des hommes, mais la victoire des femme est saluée
Alors que Haïfa et Beit Shemesh ont élu leurs premières femmes maires, la représentation des politiciennes dans les conseils locaux reste bien inférieure qu'à la Knesset
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Onze femmes ont été élues maires dans les villes ou ont été nommées à la tête de conseils régionaux lors des élections municipales de mardi, ce qui élève le pourcentage de femmes à des fonctions de responsables de municipalités à 4,4 % contre 2 % jusqu’à présent. Malgré cette hausse, plus de 95 % des maires restent toutefois des hommes.
Avec une victoire éclatante, Einat Kalisch Rotem, à Haïfa, a battu le maire sortant Yona Yahav à une majorité écrasante, devenant la première femme maire de cette ville du nord du pays et à prendre la tête d’une grande municipalité israélienne de toute l’histoire d’Israël. Kalisch Rotem, docteure en planification urbaine qui a aussi exercé en tant qu’architecte a reçu le soutien des partis ultra-orthodoxes et de la gauche.
A Beit Shemesh, Aliza Bloch a remporté une victoire spectaculaire dans la nuit de mercredi à jeudi, battant le maire sortant Moshe Aboutboul de 533 voix seulement et devenant la première femme à diriger la ville, en proie à de fortes divisions religieuses. Ancienne principale du lycée Branco-Weiss et mère de quatre enfants, Bloch, qui est religieuse et qui a obtenu un doctorat en éducation à l’université de Bar-Ilan, s’est enorgueillie de pouvoir combler les divisions entre les résidents ultra-orthodoxes, laïcs et orthodoxes modernes.
A Kfar Yonah, la lieutenante-colonel Shoshi Kahlon Kidor a engrangé 51 % des voix, s’imposant face à son adversaire, Efraim Deri, qui quittera son poste 41 ans après sa prise de fonction. En 2003, alors âgée de 38 ans, Kahlon Kidor était entrée dans l’histoire en devenant la première femme commandante de bataillon au sein de l’armée israélienne.
Pendant ce temps, à Emek Hefer, Galit Shaul, titulaire d’un doctorat en criminologie obtenu à l’université de Lugano, l’a emporté face au maire sortant Roni Aiden à la tête du conseil régional.
Dans la ville de Yerucham, dans le sud, Tal Ohana est devenue la première femme à diriger le conseil municipal. Elle s’était présentée contre une rivale issue du Likud, Nili Aharon. Selon la chaîne israélienne Hadashot, Ohana, 34 ans, se distingue également en devenant la plus jeune maire élue et la seule à habiter encore chez ses parents.
Rotem Yadlin est devenue la première femme à s’imposer à la tête du conseil régional de Gezer, battant son adversaire, Peter Weiss, d’environ 100 votes.
Oshrat Gani Gonen, éducatrice et ancienne directrice générale de la municipalité de Kfar Saba, est devenue la première présidente du conseil de Drom HaSharon.
Plusieurs maires sortantes ont également été réélues : à Netanya, Miriam Feirberg-Ikar a très largement gagné un cinquième mandat. Elle dirige la ville côtière depuis 1998. Lizy Delaricha a été réélue pour la seconde fois à Ganei Tikva. Liat Shohat, maire d’Or Yehuda depuis 2015, a aussi remporté un autre mandat de cinq ans. La cheffe du conseil régional de Yoav, Matti Sarfati Harkavi, spécialisée dans la génétique des plantes et titulaire d’un doctorat de l’université hébraïque de Jérusalem, était seule à se présenter.
Six autres candidates seront en lice pour le second tour, le 13 novembre, après qu’aucune des personnalités participant ne soit parvenue à glaner les 40 % de votes nécessaires. Cela inclut la maire de Yehud, Yaela Machlis, qui affrontera l’ancien maire de de la ville, Yossi Ben David; l’ancienne députée de Yesh Atid, Yifat Kariv, qui se mesurera à Amir Kochavi à Hod Hasharon; et quatre autres.
Le nombre de politiciennes dans les conseils locaux est très inférieur à celui observé à l’échelle nationale, où environ 35 des 120 législateurs de la Knesset et quatre ministres de cabinet sont des femmes.
Selon le ministère de l’Intérieur, 58 femmes ont soumis leur candidature lors des élections locales contre 665 hommes.
Le nombre final de femmes devenues membres du conseil doit encore être rendu public par le ministère de l’Intérieur.
Selon une enquête réalisée au mois d’octobre par le think-tank de l’Institut israélien de la démocratie et par l’université de Tel Aviv, une large majorité de personnes juives interrogées (73 %) et la majorité des sondés arabes (56 %) ont rejeté l’idée selon laquelle les hommes devraient siéger à la tête des autorités locales davantage que les femmes.