Plusieurs Gazaouis tués dans des frappes ; Tsahal se reconcentre sur le nord de Gaza
L'armée a bombardé une ancienne école utilisée par le Hamas pour la 2e fois en quelques jours ; un média signale que les cellules se reforment plus vite qu'Israël ne peut les éradiquer
Des frappes aériennes à travers Gaza auraient tué dix-huit Palestiniens, ont indiqué lundi des responsables de l’enclave dirigée par le Hamas, – un bilan invérifiable. L’armée israélienne a elle déclaré avoir bombardé un centre de commandement dans une école, accusant les terroristes palestiniens de continuer à se cacher derrière les civils.
Alors que les espoirs d’un accord de trêve s’amenuisent, permettant de libérer les otages israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre et toujours détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et d’interrompre la guerre après plus de onze mois, un haut responsable du Hamas s’est vanté que le groupe terroriste était loin d’être affaibli. Un média israélien a suggéré que Tsahal luttait pour empêcher les terroristes de la bande de Gaza de se reconstituer.
Un secouriste de l’hôpital Al-Awda, dans le centre de Gaza, a déclaré que dix personnes avaient été tuées et quinze autres blessées lorsqu’une frappe aérienne a touché une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de l’enclave, citant des corps apportés à l’hôpital. Les registres de l’hôpital indiquent que parmi les morts figurent une mère, son enfant et ses cinq frères et sœurs.
L’agence de défense civile contrôlée par le Hamas a déclaré que six autres Palestiniens avaient été tués lors d’une frappe aérienne dans la nuit sur une maison du quartier Zeitoun de la ville de Gaza, une zone qui a été le théâtre de plusieurs séries de combats.
Deux autres personnes auraient été tuées lors d’une frappe aérienne dans la nuit sur une maison à Rafah, a indiqué l’agence. Les autorités du groupe terroriste palestinien ont ensuite porté le nombre de morts depuis le début des combats à 41 226, soit une augmentation de 20 morts par rapport à la veille.
Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’armée israélienne n’a pas commenté ces informations, mais elle affirme ne cibler que les terroristes et accuse le Hamas et d’autres groupes terroristes de mettre en danger les civils en opérant dans des zones résidentielles.
Dimanche, Tsahal a déclaré avoir mené une frappe aérienne contre une cellule terroriste dans une salle de commandement encastrée dans une ancienne école dans le nord de la bande de Gaza.
L’école Ghazi Al-Shawa de Beit Hanoun sert de refuge aux habitants déplacés de Gaza, selon les médias palestiniens.
Mais l’armée a déclaré que le Hamas avait réquisitionné une partie de l’école pour s’y cacher. Elle a accusé le groupe terroriste d’avoir utilisé l’école pour préparer des attaques à la roquette au cours des dernières semaines.
Tsahal a affirmé avoir pris « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et a souligné que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Samedi, l’armée a indiqué avoir ciblé un groupe de terroristes qui utilisaient une école transformée en abri à Gaza City comme centre de commandement. Les autorités gazaouies ont déclaré que la frappe aurait tué cinq personnes, dont une femme et deux enfants.
Tsahal a également ordonné aux civils d’évacuer la ville de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, samedi, après que des roquettes eurent été lancées sur Ashkelon depuis cette zone plus tôt dans la journée, signe supplémentaire de l’intensification des combats dans le nord de la bande de Gaza.
Lundi, l’armée a annoncé déployer sa 5e brigade dans la zone du corridor de Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza, plusieurs mois après avoir déplacé l’unité hors de la bande.
La brigade de réserve du Corps d’Infanterie doit contribuer à l’expansion du couloir contrôlé par Israël et utilisé pour réguler l’accès entre les parties nord et sud de la bande de Gaza, entre autres opérations, a indiqué Tsahal.
Malgré les tentatives visant à empêcher les terroristes présents dans le sud de la bande de Gaza de retourner au nord, un reportage de la chaîne publique Kann a affirmé dimanche que le Hamas se reconstituait dans le nord de l’enclave plus rapidement que Tsahal n’était en mesure de démanteler les capacités armées du groupe terroriste palestinien.
Israël a déclaré que la partie nord de la bande de Gaza était largement débarrassée des cellules du Hamas après des mois de combats intenses lors de la phase initiale de la guerre, mais il a dû revenir à plusieurs maintes dans la zone depuis lors, car les terroristes se sont reformés.
Le reportage, qui n’a pas été attribué à une source, suggère que les terroristes du Hamas présents dans le nord de l’enclave ont profité de l’absence prolongée des soldats pour se réorganiser et se préparer à une nouvelle phase de combat.
Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas basé à Istanbul, a affirmé dimanche que le groupe terroriste disposait de ressources suffisantes pour continuer à combattre Israël malgré les pertes subies au cours de plus de onze mois de guerre à Gaza.
« La capacité de la résistance à continuer est élevée », a déclaré Hamdan à l’AFP.
« Il y a eu des martyrs et des sacrifices […], mais en retour, il y a eu une accumulation d’expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance », a-t-il ajouté.
Israël affirme avoir éliminé 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.
Plus de 1 200 personnes ont été tuées en Israël lors de cet assaut barbare et sadique, et 251 autres ont été prises en otage et emmenées de force à Gaza.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Le Hamas avait échangé 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre contre des prisonniers. Quatre captives avaient été remises en liberté. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.
Hamdan a également accusé les États-Unis de ne pas en faire assez pour forcer Israël à faire des concessions qui pourraient conduire à une trêve dans la guerre à Gaza.
« L’administration américaine n’exerce pas une pression suffisante ou appropriée sur la partie israélienne. Elle tente plutôt de justifier la soustraction de la partie israélienne à tout engagement », a-t-il déclaré.
S’exprimant lundi lors de la conférence annuelle Haaretz sur la sécurité, l’ambassadeur américain en Israël Jack Lew a déclaré qu’Israël avait signalé une volonté de flexibilité, tandis que les positions du groupe terroriste palestinien du Hamas étaient moins claires.
« Nous ne savons pas ce que le Hamas est prêt à accepter », a-t-il déclaré, ajoutant que les médiateurs des pourparlers – les États-Unis, l’Égypte, le Qatar – ainsi qu’Israël tentent « de rapprocher autant que possible une position finale afin de forcer le Hamas à prendre une décision ».