Pour BHL, « les Juifs et les Israéliens doivent se méfier de Donald Trump »
Invité à s'exprimer lors de la conférence de l'AIPAC, BHL s'est montré très sceptique envers la nouvelle administration Trump, à rebours de nombre de participants

Bernard Henry-Lévy a été invité à parler au grand rendez-vous de l’American-Israeli Public Affairs Committee (AIPAC) qui s’est tenu le 27 mars à Washington et qui a rassemblé 18 000 participants.
Premier rendez-vous de cette taille de l’association, il est également le premier depuis l’accession au pouvoir de Donald Trump.
Invité sur I24, en direct de la conférence de l’AIPAC Bernard Henry-Levy s’est montré sceptique sur l’attachement réel de Donald Trump au peuple juif.
« Dans les rapports avec le peuple juif l’amour est plus important que les preuves d’amour, a expliqué le philosophe faisant référence aux nombreuses déclarations fracassantes de Donald Trump en faveur des Juifs et d’Israël à ce jour non concrétisées.
La campagne « assez nauséabonde » de Donald Trump a également vu la parole antisémite, associée à l’utilisation de la fibre complotiste des électeurs, se libérer. Un des vecteurs de cet antisémitisme, tel le journal en ligne Breitbart, a vu Steve Bannon, son directeur, nommé au poste de conseiller auprès du président nouvellement élu.
« Des preuves d’amour qui ne viennent pas du fond du cœur, qui ne viennent pas d’une vraie connaissance du peuple juif et de ces enjeux ne valent rien, » a ajouté BHL.
Faisant allusion à la médiatisation de la religion juive d’Ivanka, la fille de Donald trump, il a continué:
« Nous connaissons, nous autres les Juifs, ce mot ‘ahavat Israel’. S’il n’y a pas un authentique amour du peuple juif, alors les grandes promesses, les mesures spectaculaires, la mise en avant de tel ou tel membre de sa famille, n’ont pas de valeur. Je ne suis pas sûr que Donald Trump soit animé de cette ‘ahavat israel' ».
A tel point que Bernard Henry-Lévy conseille aux Juifs et aux Israéliens, rien de moins que « de s’en méfier ».
Mike Pence, le vice-président actuel, est monté sur la scène principale de la conférence politique annuelle de l’AIPAC dimanche soir avec une mission claire : enflammer le public sur l’engagement de l’administration Trump pour soutenir Israël.
Mais à l’image de son président, Pence est resté flou sur certains points cruciaux dont l’avenir d’Israël dépend : la position américaine sur les négociations de paix, le déplacement de l’ambassade, et les accords nucléaires iraniens sur lesquels Trump avait promis de revenir.
Pence a préféré mettre en avant le soutien ferme à Israël apporté par les Etats-Unis à l’ONU ces dernières semaines pour lequel il s’est fait longuement applaudir.