Pour Joe Biden et Washington, la défense d’Israël, « c’est personnel »
Depuis le 7 octobre, à tous les étages d'une Maison Blanche pourtant rodée aux convulsions internationales, règne une tension très particulière
« C’est personnel » : venant de Jake Sullivan, le si cérébral conseiller américain à la sécurité nationale, la remarque en dit long sur la manière dont Washington aborde le conflit entre Israël et le Hamas.
Depuis le 7 octobre, à tous les étages d’une Maison Blanche pourtant rodée aux convulsions internationales, règne une tension très particulière.
Il suffisait d’écouter le discours plein de colère donné mardi par Joe Biden, que l’on a rarement entendu aussi tranchant, après les massacres sans précédent du groupe terroriste palestinien du Hamas contre des milliers de victimes.
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Le Démocrate a parlé du « mal à l’état pur » se manifestant dans les attaques du groupe terroriste palestinien, évoqué les « bébés tués » et les « familles entières massacrées ».
Israël a « le devoir » de se défendre, a encore dit le président américain, qui a aussi évoqué une conversation avec Golda Meir.
L’ancienne Première ministre israélienne aurait dit à celui qui n’était qu’un tout jeune élu du Delaware : « Ne vous inquiétez pas, sénateur Biden. Nous avons une arme secrète en Israël. (…) Nous n’avons nulle part où aller. »
L’anecdote est révélatrice des convictions politiques profondes de Joe Biden : à 80 ans, ce pur centriste représente une génération de responsables américains viscéralement attachés à la défense d’Israël.
Jeudi, il a raconté à des représentants de la communauté juive qu’il avait emmené chacun de ses enfants et petits-enfants visiter le camp de concentration de Dachau pour comprendre l’horreur de la Shoah : « Je voulais qu’ils le voient. »
Vendredi, Joe Biden s’est entretenu en visioconférence, pendant plus d’une heure, avec les familles de 14 Américains toujours portés disparus à la suite des attaques samedi du Hamas, dont certains sont retenus en otages. Vingt-sept ressortissants des États-Unis ont été tués, selon le dernier bilan.
« Ils souffrent le martyre, en ne sachant pas ce que sont devenus leurs fils, leurs filles, leurs femmes, leurs maris », a-t-il déclaré à propos de cet entretien, en disant que cette situation « tordait le ventre ».
Si le président américain est réputé émotif, ce n’est pas le cas de sa garde rapprochée en matière de sécurité nationale, programmée pour commenter sans s’émouvoir les tragédies du monde.
Pourtant l’on a vu John Kirby, amiral reconverti en porte-parole du Conseil de sécurité nationale, s’interrompre en plein direct sur CNN, la voix étranglée : « C’est très difficile. »
Et Jake Sullivan, donc, le « National Security Advisor », qui déclare depuis la célèbre salle de briefing de la Maison Blanche : « Ce n’est pas que de l’action politique ou stratégique. C’est personnel. »
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, un Juif laïc, a rappelé, lors d’une visite en Israël, comment son grand-père avait échappé aux pogroms russes et comment son beau-père avait survécu aux camps de concentration nazis.
Au-delà du soutien sans équivoque à Israël, l’exécutif américain fait face à des questions de plus en plus pressantes sur le sort des civils palestiniens de Gaza.
En Israël, plus de 1 400 personnes ont été tuées, parmi lesquelles de nombreux civils et au moins 258 soldats, selon les autorités.
« Nous ne voulons voir aucune autre vie civile perdue, qu’elle soit israélienne ou palestinienne », a dit vendredi John Kirby.
Joe Biden a lui assuré que la « crise humanitaire » à Gaza était « une priorité », en indiquant que « l’écrasante majorité des Palestiniens (n’avaient) rien à voir avec le Hamas ».
Plusieurs parlementaires représentant l’aile progressiste du Parti démocrate ont écrit au président américain pour lui exprimer leur « profonde inquiétude » quant au sort des habitants de la bande de Gaza, et pour demander notamment le rétablissement de l’approvisionnement en eau et électricité de l’enclave, ainsi qu’un « couloir humanitaire » pour faire parvenir de l’aide tout en permettant la sortie de civils.
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