Pour le procureur de l’État, Netanyahu doit réintégrer les chauffeurs licenciés
Il s'agit de trois chauffeurs des services du Premier ministre, démis de leurs fonctions depuis le retour du chef du Likud, en raison de leur statut de témoins à son procès
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Les services du procureur de l’État ont publié mardi un rapport indiquant que trois chauffeurs des services du Premier ministre, licenciés en début d’année, vraisemblablement en raison de leur statut de témoins à charge dans le procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu, devraient être réintégrés dans leurs fonctions.
Les chauffeurs ont retrouvé une place au sein des services du Premier ministre, mais pas à leur poste d’origine, et surtout pas affectés à la conduite du Premier ministre, alors que c’était précisément leur fonction principale.
Le rapport des services du procureur de l’État fait suite à la plainte déposée par les chauffeurs devant les Prud’hommes israéliens, ces deux dernières semaines.
« Les instructions données pour muter et modifier le statut de ces chauffeurs au sein des services [du Premier ministre], en violation de l’accord sur les conflits d’intérêts du chef de cabinet du Premier ministre doivent être annulées », a déclaré le cabinet du procureur de l’État dans un document déposé mardi devant les Prud’hommes.
Suite à la décision de licenciement prise à l’encontre des plaignants, le sous-procureur général Gil Limon avait ordonné qu’ils soient réintégrés, rappelant au directeur général des services du Premier ministre, Yossi Shelley, que la décision de licencier les chauffeurs violait les dispositions relatives aux conflits d’intérêts endossées par le chef de cabinet du Premier ministre, Tzachi Braverman, lui interdisant de prendre des décisions relatives aux témoins au procès de Netanyahu.
Selon un reportage de la Douzième chaine, les chauffeurs auraient par la suite reçu un message du cabinet du Premier ministre leur annonçant qu’ils étaient autorisés à « reprendre leur place en salle des chauffeurs », mais que l’on ne ferait « tout au plus » appel à eux que pour de petites tâches, et ce, malgré leur grande expérience.
Netanyahu est jugé dans le cadre de trois affaires de corruption, dont l’affaire 1000, dans laquelle il est accusé d’avoir avantagé deux milliardaires en contrepartie de cadeaux de luxe, dont des cigares.
Les trois chauffeurs en question ont témoigné devant la police, contredisant la déposition de Netanyahu assurant qu’il avait lui-même acheté la plupart des cigares, et sont supposés témoigner de nouveau lors du procès, le mois prochain.
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