Poutine accuse la Pologne de collusion avec Hitler
Le président russe reproche aussi à Varsovie d'avoir agi de manière "antisémite" à l'aube de la Deuxième guerre mondiale
Le président russe Vladimir Poutine a relancé mardi la guerre des mots avec la Pologne, l’accusant d’avoir conclu une « entente » avec Hitler et d’avoir agi de manière « antisémite » à l’aube de la Deuxième guerre mondiale.
S’exprimant devant un parterre d’officiers de haut rang du ministère russe de la Défense, M. Poutine a assuré avoir pris connaissance d’archives récupérées en Europe par l’Armée rouge après 1945, montrant que plusieurs pays dont la Pologne étaient en collusion avec le dictateur nazi.
« Ils (les Polonais) ont pratiquement conclu une entente avec Hitler. C’est clair dans les documents d’archives », a affirmé M. Poutine, se disant « insulté par la manière dont Hitler et la Pologne ont discuté de la soi-disante question juive ».
L’homme fort de la Russie assure notamment avoir pris connaissance de documents historiques dans lesquels l’ambassadeur polonais en Allemagne en 1938 a promis d’ériger un « beau monument » à Varsovie au chef de l’Allemagne nazie après que ce dernier a proposé d’ « envoyer les Juifs dans des colonies en Afrique ».
Cet ambassadeur « s’est complètement solidarisé avec Hitler », a accusé M. Poutine, le qualifiant de « salaud » et de « cochon antisémite ».
Il a par ailleurs établi un parallèle avec les décisions des responsables polonais actuels qui « font démolir les monuments aux soldats de l’Armée rouge », autrefois célébrés comme ayant été les libérateurs de leur pays mais déboulonnés à la chaîne ces dernières années en Pologne.
La Russie et la Pologne ont multiplié ces derniers jours les accusations à caractère historique.
La diplomatie russe a fustigé la « rhétorique agressive » de Varsovie, tandis que la diplomatie polonaise a exprimé son « inquiétude », accusant les responsables russes de « présenter une fausse image des événements ».
La Russie dénonce depuis de nombreuses années ce qu’elle considère comme l’oubli dans lequel sont tombés dans les pays occidentaux les considérables sacrifices consentis par l’URSS jusqu’en 1945 et notamment les 27 millions de Soviétiques morts pendant la Deuxième guerre mondiale.
Vladimir Poutine avait ainsi dénoncé vendredi une résolution du Parlement de Strasbourg sur la « mémoire européenne », adoptée en septembre, qui mettait sur un pied d’égalité communisme et nazisme.
A l’occasion de la réunion de mardi avec des officiers, M. Poutine a également fait l’éloge des nouvelles armes hypersoniques mises au point par la Russie, qu’ « aucun autre pays ne possède ».