Première lecture du projet de loi prorogeant le mandat des membres du Conseil du Grand Rabbinat
Le projet de loi a été adopté en première lecture - ses contempteurs dénoncent une manipulation pour empêcher l'entrée des femmes dans le comité, imposée par la Cour Suprême en début d'année
Les députés ont approuvé par 55 voix contre 47 la première lecture du projet de loi prorogeant le mandat des membres du Conseil du Grand Rabbinat jusqu’à fin 2024.
Les notes explicatives du projet de loi précisent que l’élection des grands rabbins et membres du conseil a été retardée à plusieurs reprises et que, sans prorogation, les mandats des actuels membres du conseil expireraient sans qu’aient été choisis de successeurs, au risque que « la fourniture de services importants pour l’ensemble de la population israélienne soit compromise ».
Ces notes expliquent par ailleurs qu’il est important que les grands rabbins participent à la sélection des membres du comité chargé de nommer le Conseil du Grand Rabbinat, mais qu’en l’état actuel des choses, la prochaine élection des grands rabbins aurait lieu après expiration du mandat du conseil.
Selon les contempteurs de ce projet, il a vocation à donner au rabbinat davantage de temps pour adopter une loi réglementant le statut des femmes, suite à la décision de Cour Suprême, en janvier dernier, en vertu de laquelle les femmes peuvent elles aussi être considérées comme des « rabbins » pour les besoins de l’Assemblée électorale du grand rabbin, l’organe de sélection des deux grands rabbins du pays.
« S’ils prorogent les mandats pour l’élection du Conseil du Grand Rabbinat, le prochain grand rabbin pourra donc choisir 10 hommes [avant la prochaine élection du Conseil du Grand Rabbinat] et ensuite adopter une loi disant qu’il n’y a pas besoin de femme », explique le rabbin Seth Farber, fondateur de l’ITIM, ONG de Jérusalem spécialisée dans le plaidoyer en faveur de la réforme des bureaucraties religieuses en Israël.
Il estime que cela permettra aux éléments religieux les plus conservateurs d’avoir davantage de contrôle sur la composition de l’Assemblée électorale du grand rabbin.
Les notes explicatives du projet de loi précisent également que, bien que le mandat du conseil soit prorogé, le ministre des Services religieux, Michael Malkieli, « prévoit de promouvoir des projets de loi en faveur de la présence de femmes au sein de l’Assemblée électorale du grand rabbin » et préciser qui peut représenter les grands rabbins dans le cadre de l’assemblée élective.
Selon ces mêmes notes, il existe actuellement deux projets de loi en examen à la Knesset sur ces questions, dont une proposition du député Tikva Hadasha, Zeev Elkin, qui réserverait l’emploi du terme rabbin aux hommes tout en imposant un certain nombre de femmes.