Première vente aux enchères en Israël d’œuvres d’art NFT
La maison de vente aux enchères familiale Tiroche s'est lancée dans le monde des créations numériques
La famille Tiroche a vendu aux enchères des Chagall et des Gutman, la Rolex d’Yitzhak Rabin et les bottes de cow-boy d’Ariel Sharon (offertes par George Bush) dans sa salle des ventes de Herzliya Pituah.
Mais lundi 30 mai, quatre NFT, ou jetons non fongibles, créés par des artistes israéliens, étaient proposés à la vente – une grande première, bien que la maison de vente aux enchères familiale l’envisageait depuis un certain temps.
« Nous avons commencé à y penser, mais nous ne voulions pas nous lancer dans quelque chose que nous ne comprenions pas totalement », a déclaré Amitai Hazan Tiroche, qui dirige la maison de vente aux enchères avec son père, Dov Hazan. (Hazan est le nom de son père, Tiroche celui de sa mère.)
Les NFT sont des données basées sur la blockchain et qui ont entrainé le monde de l’art dans une frénésie d’achat. Cette technologie offre une forme de certificat d’authenticité aux créations numériques, permettant la propriété individuelle d’une image qui pourrait autrement être reproduite à l’infini.
Les NFT peuvent s’avérer être (très) coûteux.
L’expérience NFT « The Currency » de l’artiste Damien Hirst, qui propose aux acheteurs de choisir entre un jeton numérique et une œuvre d’art IRL (in real life – dans la vraie vie), a rapporté 18 millions de dollars lors de la vente initiale, et Hirst perçoit 5 % supplémentaires sur le produit de la revente des NFT qui sont échangés en ligne.
Les quatre artistes israéliens dont les œuvres NFT ont été mises aux enchères par Tiroche lundi dernier sont l’artiste de rue Tag, qui s’intéresse particulièrement à la technologie et aux réseaux sociaux ; Shira Barzilay, plus connue en ligne sous le nom de Koketit, réputée pour ses dessins aux traits coquets souvent axés sur la figure féminine et l’autonomisation des femmes ; la vidéaste Shirley Shor ; et la violoniste Moran Victoria Sabag, qui combine sa musique et son art.
Tandis que les œuvres de Tag (estimée entre 3 000 et 5 000 dollars) et de Shor (estimée entre 4 000 et 6 000 dollars) n’ont pas trouvées preneurs, celles de Sabag a été vendue 3 540 dollars, et celle de Koketit, plus connue, 14 160 dollars, a précisé Tiroche.
Les prix sont restés inférieurs aux prix des NFT à l’étranger, principalement parce que les artistes israéliens de NFT ne sont pas aussi connus, a-t-il dit.
« La vente aux enchères fonctionne à la demande, et les gens testent le marché », avait déclaré Tiroche avant la vente.
Au cours de l’année dernière, divers entrepreneurs et entreprises ont contacté Tiroche, espérant travailler avec la maison de vente aux enchères sur des ventes NFT.
Ils se sont montrés prudents, a déclaré Tiroche, étant donné qu’il n’y a pas beaucoup d’antécédents pour quiconque se lance dans ce nouveau domaine artistique.
« Chaque fois qu’il est question de NFT, mon père répond : ‘Je ne comprends pas, parlez-en à mon fils, ce n’est pas pour moi' », a déclaré Tiroche, qui a 35 ans. « Il y a beaucoup plus d’intérêt de la part des moins de 30 ans. Et souvent, ceux qui ont plus de 50 ans disent : ‘Ne m’en parlez pas.' »
Cela dit, il pense que le phénomène est là pour durer, soulignant que les marques de mode Prada, Louis Vuitton et Nike travaillent déjà avec des artistes numériques afin de créer des NFT.
« Plutôt qu’une montre coûteuse, un NFT est une autre façon de montrer ce que vous possédez – mais qui coûte un demi-million de dollars », a déclaré Tiroche. « Le monde change et les gens se lancent dans le métavers pour obtenir les choses qu’ils veulent. »
Le chanteur israélien Omer Adam a récemment déclaré à ses followers sur Twitter qu’il avait acheté un NFT de la collection Bored Ape Yacht Club, qui propose des photos de profil pour les réseaux sociaux générées par un algorithme avec des singes de bande dessinée.
Certains acheteurs de NFT ont de l’argent à investir, a déclaré Tiroche, en particulier s’ils investissent dans les crypto-monnaies.
« Vous ne pouvez pas acheter une maison ou une voiture avec des crypto-monnaies. Vous êtes limité dans ce que vous pourrez faire », a-t-il déclaré.
Les collectionneurs de NFT sont plus jeunes que les acheteurs d’art conventionnel, a déclaré Tiroche, qui espère voir les enfants de ses principaux collectionneurs venir lors de ses prochaines expositions d’art contemporain, où des œuvres NFT pourraient être à nouveau proposées.
« Lorsque nous avons décidé de nous lancer, cela s’est fait très rapidement, mais il était très important pour nous de ne pas le faire juste pour le plaisir de le faire », a-t-il déclaré. « Une partie de l’avantage des NFT est le support, et le fait qu’il y a un message à communiquer. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel