Près de 10 % des moins de cinq ans à Gaza souffrent de malnutrition aiguë – ONU
Le nord et du centre de Gaza sont les plus touchés ; les camions d'aide acheminant des vivres sont régulièrement pris d'assaut par des foules affamées qui "ont perdu toute dignité"
Près d’un enfant gazaoui de moins de cinq ans sur dix souffre aujourd’hui de malnutrition aiguë, en grande partie à cause de la guerre menée par Israël contre les dirigeants du groupe terroriste palestinien du Hamas dans le territoire, selon les premières estimations de l’ONU, qui ont constaté une déperdition physique en mesurant les bras.
Les réserves alimentaires dont dépend Gaza ont diminué par rapport à leur niveau d’avant-guerre, et les travailleurs humanitaires ont signalé des signes visibles de famine, en particulier dans les zones du nord et du centre de Gaza, les plus touchées par la guerre menée par Israël contre le Hamas depuis le 7 octobre.
Les mesures de la circonférence des bras de milliers de jeunes enfants et de nourrissons ont révélé que 9,6 % d’entre eux souffraient de malnutrition aiguë, soit douze fois plus qu’avant la guerre, selon une note du bureau humanitaire des Nations unies (OCHA).
Dans le nord de la bande de Gaza, le taux était de 16,2 %, soit une personne sur six.
Depuis quelques semaines, les camions d’aide acheminant des vivres sont régulièrement pris d’assaut par des foules affamées et n’arrivent pas aux hôpitaux auxquels ils sont destinés, d’après les travailleurs humanitaires.
L’organisation caritative ActionAid a indiqué que certains habitants de Gaza mangeaient de l’herbe. « Chaque habitant de Gaza souffre désormais de la faim et les gens ne disposent que de 1,5 à 2 litres d’eau insalubre par jour pour subvenir à tous leurs besoins », a précisé l’organisation.
L’organisation caritative Islamic Relief a cité les propos d’un membre de son personnel à Gaza : « Mes enfants et moi n’avons pas mangé de fruits ou de légumes depuis des mois, et les gens se font tuer quand ils essaient de se rapprocher des camions d’aide qui entrent [dans l’enclave]. »
« Nous essayons de faire du pain avec du maïs séché que nous utilisions auparavant comme nourriture pour les animaux, car la farine est extrêmement rare… Et nous avons relativement bien de la chance par rapport à la plupart des gens, qui n’ont rien du tout. »
L’organisation internationale à but non lucratif Project HOPE indique qu’environ 15 % des femmes enceintes qu’elle a examinées dans sa clinique de Deir Al-Balah, au centre de Gaza, la semaine dernière, souffraient de malnutrition.
Elle a également signalé une augmentation des cas d’anémie, ou de carence en fer, qui peuvent entraîner des naissances prématurées et des hémorragies post-partum.
Le docteur Santosh Kumar, son directeur médical, qui est rentré de Gaza la semaine dernière, a expliqué que lui et son équipe s’étaient limités à un repas par jour par solidarité avec les Gazaouis.
« Les gens sont affamés, ils ont perdu toute dignité », a-t-il confié à l’agence Reuters. « Des gens m’ont dit : ‘Les morts ont plus de chance.' »