Près de Gaza, un archéologue réserviste découvre un mortier de cuisine antique
Cette découverte est la deuxième à avoir été faite, ces dernières semaines, dans la zone frontalière ; elle a été confiée à l'Autorité israélienne des Antiquités
La majorité des soldats israéliens qui font actuellement leur devoir de réserve dans le conflit Israël-Hamas ont été dans l’obligation de mettre leur carrière en suspens. Toutefois, cela n’a pas été le cas pour Yair Amitsur, un archéologue servant actuellement comme réserviste au sein du Commandement du Front intérieur aux abords de la frontière avec Gaza – et qui a découvert un ancien mortier en pierre. Il l’a confié aux soins de son employeur, l’Autorité israélienne des Antiquités.
Le lieutenant-colonel réserviste Amitsur, de la Division de Gaza, a découvert le précieux objet pendant une patrouille de routine dans une zone de transit de la région frontalière de l’enclave côtière aux côtés du lieutenant-colonel Elyashiv Bohbot, rabbin de division, a fait savoir l’Autorité israélienne des Antiquités dans un communiqué de presse, dimanche.
Ce mortier en forme de bol – ou makhtesh en hébreu – est en basalte et il pèse plus de dix kilos. Assortis d’un pilon (habituellement un long bâton en bois), de tels instruments ont été utilisés depuis l’antiquité pour broyer des céréales ou des légumes.
« Nous connaissons bien le basalte du nord du pays, ou en provenance d’autres secteurs reculés. Il est donc évident que l’outil que nous avons découvert a été apporté ici depuis ailleurs et qu’il a été probablement utilisé, dans le passé, par quelqu’un qui voulait broyer des céréales ou autres. Nous sommes très heureux de cette manifestation soudaine du passé et nous avons eu une bonne surprise qui pourra nous occuper pendant un moment », a commenté Amitsur.
« Nous faisons quelque chose d’important ici mais je suis impatient de voir le jour où je serai en mesure de retourner à l’archéologie à plein-temps », a-t-il ajouté.
Ce mortier « remarquablement bien préservé » était probablement utilisé dans une habitation, le broyage à grande échelle étant réalisé à l’aide d’une meule, a fait savoir l’Autorité israélienne des antiquités. La date de fabrication du mortier n’a pas été précisée mais l’Autorité a fait remarquer que des objets similaires ont été utilisés dans la région « depuis l’antiquité jusqu’à l’époque des Mamelouks », qui correspond à la fin du Moyen-âge.
« La guerre entraîne des situations extraordinaires sur le front archéologique également. Le sol de la Terre d’Israël… est saturé d’Histoire et de trouvailles anciennes et l’Autorité israélienne des antiquités coopère avec l’armée pour les préserver, même en période de guerre », a dit Eli Escusido, le directeur de l’Autorité israélienne des Antiquités.
« Dans ce cas précis, nous avons eu la chance que cela soit l’un de nos employés, un archéologue travaillant dans la réserve et qui sait comment procéder, qui identifie cette découverte », a-t-il continué.
Escusido a expliqué que les citoyens trouvant des artéfacts archéologiques devaient les laisser là où ils se trouvent et entrer en contact avec l’Autorité des Antiquités. Selon la loi israélienne, tout objet fabriqué par l’Homme avant l’an 1700 de l’ère commune est considéré comme une antiquité et les citoyens doivent les confier à l’Autorité dans les quinze jours suivant leur découverte.
Le mois dernier, les membres de l’unité de réserve du 282e Régiment d’artillerie ont trouvé une petite lampe à huile, vieille de 1500 ans, à proximité de la frontière avec Gaza. L’objet a été confié à l’Autorité israélienne des Antiquités.