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Présidentielle en France : François Fillon favori à droite

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy promet une "alternative totale" avec un programme très libéral

François Fillon (Crédit : Remi Jouan/CC BY 3.0)
François Fillon (Crédit : Remi Jouan/CC BY 3.0)

Le très conservateur François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, part grand favori pour le second tour de la primaire de la droite et son triomphe inattendu au premier tour montre que tout reste ouvert pour la présidentielle de 2017 en France.

Cet homme de 62 ans au profil austère et effacé a fait une percée fulgurante dimanche, avec 44 % des voix, face à un autre ancien Premier ministre, Alain Juppé, à moins de 29 %.

Celui qui promet une « alternative totale » avec un programme très libéral a infligé une défaite cinglante à l’ancien président Nicolas Sarkozy, dont il fut le fidèle chef de gouvernement de 2007 à 2012. Il devance aussi le vétéran Alain Juppé, 71 ans, Premier ministre de Jacques Chirac de 1995 à 1997.

La gauche, en plein marasme, voit de son côté surgir un défi inattendu. Mais selon un conseiller à l’Elysée, Bernard Poignant, la percée de Fillon « n’est pas une si mauvaise nouvelle pour le président qui retrouve sur son chemin un candidat de la droite classique des années 1980, très reaganien, thatchérien et libéral sur le plan économique, mais traditionaliste et conservateur sur les questions de société. »

Le président français François Hollande (au centre) après avoir dévoilé une plaque commémorative devant le café Comptoir Voltaire sur le Boulevard Voltaire à Paris, le 13 novembre 2016. (Crédit : Pool/Christophe Petit Tesson)
Le président français François Hollande (au centre) après avoir dévoilé une plaque commémorative devant le café Comptoir Voltaire sur le Boulevard Voltaire à Paris, le 13 novembre 2016. (Crédit : Pool/Christophe Petit Tesson)

« Ce programme est un chiffon rouge pour les électeurs de gauche », analyse encore cet intime de François Hollande, qui a atteint des tréfonds d’impopularité et dira s’il se représente d’ici au 15 décembre.

« L’acte I de la présidentielle s’ouvre dans un climat d’électricité et de passion, du rejet des sortants et d’une envie irrépressible de déjouer les scénarios écrits d’avance », résumait lundi le quotidien économique Les Echos.

‘Combat projet contre projet’

Alain Juppé a déjà promis un « combat projet contre projet » avec François Fillon, qu’il affrontera lors d’un ultime débat télévisé jeudi soir.

French Foreign Minister Alain Juppé is hosting the Syria sanctions conference in Paris (photo credit: CC BY-SA MEDER, Flickr)
Alain Juppé (Crédit : CC BY-SA MEDER/Flickr)

François Fillon qui n’a jamais caché son admiration pour la dame de Fer britannique Margaret Thatcher promet notamment la suppression d’un demi-million de postes de fonctionnaires, l’augmentation du temps de travail ou encore le resserrement des aides sociales.

Le syndicat Force Ouvrière a exprimé son « inquiétude » sur une « logique très très libérale ».

C’est un programme « qu’il ne pourra pas tenir », a fustigé lundi un soutien d’Alain Juppé, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui juge irréaliste de mener un quinquennat « sans recruter de fonctionnaires » notamment dans les hôpitaux, la gendarmerie ou la police.

Mais François Fillon, catholique issu de la France provinciale, père de cinq enfants, a su, sur les sujets de société, « s’installer sur les thèmes ‘conservateurs’ qui ont le vent en poupe », compensant ses thèmes économiques qui ne lui valent qu’un « succès d’estime », analyse Le Figaro.

François Fillon, le 20 novembre 2016 à Paris, (Crédit : AFP / POOL / GONZALO FUENTES)
François Fillon, le 20 novembre 2016 à Paris, (Crédit : AFP / POOL / GONZALO FUENTES)

Il a pris position pour la déchéance de nationalité des Français partis faire le djihad, pour des quotas annuels d’immigrés et pour un amendement de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

Il plaide pour une France forte, qui prendrait « la tête d’un mouvement pour mieux fédérer les Européens autour des questions de sécurité », souhaite élargir la coalition internationale contre le groupe État islamique et préconise une relation révisée avec la Russie, que l’Occident se doit de traiter « comme ce qu’elle est, c’est-à-dire un grand pays ».

Mais ses adversaires estiment que son succès inattendu est plus lié à sa personne qu’à son programme. Il bénéficie d’une image d’honnêteté, n’ayant jamais été impliqué dans des affaires judiciaires contrairement à ses deux principaux concurrents du premier tour.

A l’extrême droite, le Front national dénonce d’ores et déjà le « projet économique délirant » du potentiel futur champion de la droite.

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