Profanations en Alsace : qui sont les Loups noirs alsaciens ?
Selon Jean-Yves Camus, "les Loups noirs ne sont pas de nouveau vraiment actifs" malgré cette inscription retrouvée sur une des tombes du cimetière juif de Quatzenheim
« Environ 80 tombes » du cimetière juif de Quatzenheim (Bas-Rhin), au nord-ouest de Strasbourg, ont été découvertes profanées mardi, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin qui a condamné « avec la plus grande fermeté » un « acte antisémite odieux ». Un chiffre revu à la hausse dans l’après-midi – 96 tombes.
Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur les lieux le jour même.
Selon un photographe de l’AFP, les tombes ont été marquées à la bombe de croix gammées bleues et jaunes. Une sépulture porte également l’inscription « Elsassisches Schwarzen Wolfe » (« Les loups noirs alsaciens »), possible référence à un groupe autonomiste alsacien actif dans les années 1970.
« Leurs cibles étaient toutes liées à la présence de la France en Alsace, ils considéraient que la France n’avait pas libéré l’Alsace en 1945 et qu’elle exerçait depuis une tutelle illégitime sur la région », précise au Parisien Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême-droite et directeur de l’Observatoire des radicalités.
« Parmi les principaux coups d’éclat des ‘Loups noirs alsaciens’, figure la destruction en mai 1976 du musée de l’ancien camp de concentration du Struthof, détaille Le Parisien. Ou encore le plasticage en mars 1981 du monument du Staufen, représentant une croix de Lorraine géante, en hommage à la Résistance alsacienne. Aucun blessé ni mort n’a été déploré lors de leurs actions ».
« Un des profanateurs avait peut-être eu connaissance du groupe car ça avait vraiment laissé des traces, mais ce qui est sûr c’est que les Loups noirs ne sont pas de nouveau vraiment actifs », selon Jean-Yves Camus.