Ran Kochav se voit assigner un garde du corps après des menaces de mort
Les menaces ont commencé après que le porte-parole de Tsahal a été pris pour cible par un dirigeant du mouvement pro-implantations sur Twitter
Tsahal a décidé mercredi de renforcer la sécurité du porte-parole de l’armée, Ran Kochav, après qu’il a reçu une série de menaces de mort en ligne.
Kochav sera accompagné d’un garde du corps lors de toutes les sorties hors de son bureau, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.
Les menaces ont commencé après que Kochav a été pris pour cible par un dirigeant du mouvement pro-implantations, le président du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, qui l’a accusé de transformer l’unité du porte-parole en un « parti d’extrême-gauche ».
Les échanges sur les réseaux sociaux ont commencé après qu’un assistant de Nir Barkat, député du Likud, a publié des photos de tweets provenant des comptes personnels de plusieurs soldats de l’unité du porte-parole de Tsahal, qui contenaient des critiques de « l’occupation » et du Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu.
L’un des tweets contenait une photo de Dagan, à l’abri derrière un véhicule, l’arme dégainée, lors d’une fusillade en octobre, avec la légende suivante : « Voici pourquoi nous devons quitter les territoires », en référence à la Cisjordanie.
« Ran Kochav, porte-parole de l’armée, a transformé l’unité du porte-parole de Tsahal en un parti d’extrême-gauche. L’unité doit être fermée et rouverte à nouveau », a déclaré Dagan dans un communiqué de presse. « La situation dans laquelle les soldats de l’unité du porte-parole de Tsahal se sentent libres d’exprimer des points de vue convenant à l’extrême-gauche prouve que tel est l’esprit du porte-parole de l’armée. »
Dagan avait également déploré la décision de sanctionner un soldat qui semblait soutenir le futur ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, lors d’un incident récent largement médiatisé.
Ce soldat avait été filmé à Hébron en train d’accoster des militants de gauche et de se vanter que Ben Gvir allait rétablir l’ordre dans la ville, ce qui lui a valu une peine de dix jours de prison militaire. Dans une deuxième vidéo, le soldat a été filmé en train de bousculer à plusieurs reprises un journaliste en criant : « Je n’aime pas les gauchistes. Gauchistes, je vous mettrai en pièces ».
De hauts responsables politiques et militaires ont pris la défense de Kochav et de son unité, suite à la déclaration de Dagan.
« Nous offrons un soutien total au porte-parole de Tsahal, Ran Kochav, face à la tentative honteuse de l’entraîner dans une controverse politique », avait déclaré Yair Lapid dans un communiqué. « Cela fait partie d’une tentative dangereuse de menacer Tsahal et de la soumettre à des intérêts politiques étroits. Toute personne qui chérit Tsahal, doit se prononcer contre cette campagne de dénigrement. »
« Les tentatives d’entraîner l’armée, et en particulier l’unité du porte-parole de Tsahal, dans un discours politique sont incorrectes et dangereuses », avait ajouté Gantz.
Dans une déclaration distincte, le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, avait mis en garde contre « une campagne hideuse qui doit cesser immédiatement », précisant que l’armée « est une armée apolitique du peuple, opérant (…) sans parti pris, ni programme politique ».
Tsahal avait déclaré dans une déclaration distincte, lundi, que les soldats de l’unité du porte-parole qui ont publié ces tweets politiques seraient sanctionnés.
Le mois dernier, le quotidien Haaretz a rapporté que le porte-parole de longue date de Ben Gvir s’était vu accorder un congé de l’armée afin de travailler pour la campagne politique de Ben Gvir, avant de se voir accorder un poste dans l’unité du porte-parolat de Tsahal à son retour.