Retour sur la conférence de presse de Jake Sullivan en Israël
Le conseiller américain à la sécurité nationale a entre autres évoqué les méthodes du Hamas, la menace du nord et les Houthis
Lors d’une conférence de presse, le conseiller à la Sécurité nationale américain Jake Sullivan a affirmé vendredi qu’il n’y a pas de désaccord entre Jérusalem et Washington sur le fait que la lutte contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza prendra des mois, tout en ajoutant que les deux parties sont d’accord sur le fait qu’il y aura une transition de la phase actuelle de haute intensité à une phase d’opérations de précision.
« La Maison Blanche a eu de très bonnes discussions sur l’agenda et la transition vers les prochaines étapes du conflit, mais nous ne sommes pas là pour dire à qui que ce soit de faire ceci ou cela. »
Ces derniers jours, des médias ont affirmé que la Maison Blanche faisait pression sur Israël pour qu’il mette fin à l’opération en cours dans les semaines à venir, en raison des inquiétudes suscitées par le nombre croissant de victimes civiles dans la bande de Gaza.
Sullivan dit ne pas avoir entendu les dirigeants israéliens dire des choses qui l’amèneraient à penser qu’il doit répondre à la question hypothétique de savoir comment Washington réagira si la phase actuelle s’éternise, lors de leurs réunions.
Il a ajouté que ses homologues israéliens ont « très clairement indiqué » leur objectif de distinguer les civils des combattants [terroristes] et d’empêcher que des innocents ne soient blessés ».
Quant à la question de savoir qui gouvernera Gaza après la guerre, alors que les Israéliens rejettent les dirigeants actuels de Ramallah, Sullivan n’a pas directement commenté ce refus. « Nous pensons que l’Autorité palestinienne a besoin d’être réorganisée et revitalisée, qu’elle doit être modernisée en termes de méthode de gouvernance et de représentation du peuple palestinien. »
« Cela nécessitera beaucoup de travail de la part de tous ceux qui sont engagés dans l’Autorité palestinienne, à commencer par le président, Mahmoud Abbas, que j’irai voir (…). Et en fin de compte, ce sera au peuple palestinien de travailler par l’intermédiaire de sa représentation. »
Les rebelles yéménites Houtis « représentent une menace concrète pour une libre navigation » en mer Rouge, a aussi déclaré Sullivan.
« Les Etats-Unis travaillent avec la communauté internationale et leurs partenaires dans la région pour faire face à cette menace », a-t-il ajouté devant des journalistes, après avoir rencontré des responsables israéliens.
Les rebelles Houthis du Yémen ont tiré vendredi contre un navire en mer Rouge, ont indiqué un responsable américain et l’agence de sécurité maritime britannique, au lendemain d’une attaque similaire dans cette zone maritime stratégique.
Les méthodes du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza ont imposé « un fardeau incroyable à Tsahal, un fardeau inhabituel pour une armée à notre époque », en se cachant derrière des civils pour mener sa guerre contre l’armée israélienne, a poursuivi Sullivan.
Israël « n’a pas le privilège de faire face au Hamas sur un champ de bataille avec les civils d’un côté et les terroristes de l’autre », a-t-il noté.
Le 7 octobre, le Hamas a « massacré 1 200 personnes de manière brutale et sauvage. Ils sont ensuite retournés à Gaza et se sont cachés derrière la population civile, utilisant des civils comme boucliers humains, utilisant des sites protégés comme les hôpitaux et les écoles à des fins terroristes, se fondant dans la population palestinienne innocente », tout en jurant de commettre d’autres attaques et de détruire Israël.
Selon lui, Israël a la responsabilité majeure de protéger les civils et de leur permettre de recevoir l’aide humanitaire, mais la responsabilité ultime du Hamas dans le conflit « a été un peu perdue de vue dans tout ce débat ».
Au sujet des avertissements d’Israël quant à un éventuel conflit plus important avec le Hezbollah dans le nord si le groupe terroriste chiite libanais ne retire pas ses forces de la frontière, Sullivan souligne aux journalistes que « les citoyens d’Israël qui ont été évacués du nord doivent pouvoir retourner chez eux et doivent pouvoir le faire avec un véritable sentiment de sécurité ».
« Et cela signifie qu’il faut faire face à la menace qui vient de l’autre côté de la frontière. »
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Cependant, Washington continue de croire que « cette menace peut être traitée par la diplomatie et ne nécessite pas le déclenchement d’une nouvelle guerre ».
Mais cela nécessite également « une capacité de dissuasion, car nous devons envoyer un message clair selon lequel nous ne tolérerons pas le type de menaces et d’activités terroristes que nous avons observées de la part du Hezbollah et du territoire libanais ».
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, va se rendre au Liban ce samedi avant de s’envoler pour Israël.