San Francisco approuve une motion qui condamne à la fois le Hamas et Israël
L'organe législatif de la ville a validé un texte qui appelle à un cessez-le-feu mettant dos à dos l'État hébreu et le groupe terroriste palestinien qui a perpétré les massacres du 7 octobre
SAN FRANCISCO – Le Conseil des superviseurs de la ville de San Francisco a approuvé mercredi une résolution appelant à un cessez-le-feu prolongé à Gaza qui condamne le groupe terroriste du Hamas ainsi que le gouvernement israélien et qui exhorte également l’administration Biden à faire pression pour la libération de tous les otages et l’acheminement de l’aide humanitaire.
Les partisans du cessez-le-feu présents dans l’assistance se sont mis à applaudir et à chanter « Free Palestine » après le vote (8-3) d’un compromis de dernière minute proposé par Aaron Peskin, président du Conseil des superviseurs. Ce compromis est plus succinct que la résolution initiale.
Peskin, qui est Juif, a reconnu qu’aucune résolution ne recevrait le soutien unanime du Conseil et a déploré le fait qu’ils n’aient pas pu profiter de l’occasion pour rapprocher les San-Franciscains de part et d’autre du débat.
« Je ne sais pas s’il y a un moyen d’y parvenir », a-t-il dit, « tant les divisions, les blessures, l’horreur et la douleur sont profondes ».
Oakland, une autre ville de la baie de San Francisco, politiquement alignée à gauche, comme San Francisco, avait approuvé à l’unanimité une résolution sur le cessez-le-feu permanent en novembre, après avoir rejeté un amendement qui aurait ajouté une condamnation explicite du Hamas.
En revanche, Berkeley, une autre ville de la baie de San Francisco, majoritairement libérale, a refusé de débattre d’une telle résolution, le maire Jesse Arreguín ayant déclaré dans un communiqué que de tels textes « attisent les flammes de la haine ».
La résolution approuvée par San Francisco condamne l’attaque du Hamas ainsi que les actions du gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Elle condamne les discours et les attaques antisémites, anti-palestiniennes, islamophobes ou xénophobes.
La résolution initiale présentée en décembre par le superviseur Dean Preston, qui est également Juif, reprenait les mêmes éléments, tout en détaillant davantage les appels à un cessez-le-feu. Hillary Ronen, dont le père a servi dans l’armée israélienne, a coparrainé le projet de résolution.
Aucune des deux versions ne va assez loin dans la condamnation explicite des atrocités commises par le Hamas, a estimé le superviseur Matt Dorsey, qui a voté contre. « Faire autrement, à mon avis, véhiculerait le message dangereux et impensable selon lequel le terrorisme fonctionne », a-t-il expliqué.
Les partisans du cessez-le-feu présents dans l’auditoire ont chahuté Peskin lorsque ce dernier a évoqué les viols, les brutalités et les mutilations commis par les terroristes du Hamas à l’encontre des femmes lors de leurs attaques, ce qui a incité Peskin à demander à la foule de « se calmer et de laisser tout le monde s’exprimer ».