Sara Netanyahu aurait critiqué le chef de Tsahal et tenté de bloquer sa nomination – média
L’épouse du Premier ministre aurait accusé Eyal Zamir de relayer les slogans antigouvernementaux, de prioriser les otages sur la victoire contre le Hamas

Sara Netanyahu aurait à maintes reprises critiqué le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, l’accusant de « privilégier la libération des otages plutôt que la victoire sur le Hamas », selon un reportage diffusé mardi par la chaîne N12.
L’épouse du Premier ministre aurait fait part, ces dernières semaines, à des responsables du Likud, de son insatisfaction quant à la gestion de la guerre par Zamir. Elle lui aurait reproché de relayer le « message de Kaplan », en référence à l’artère de Tel Aviv, devenue le symbole des manifestations hebdomadaires appelant le gouvernement à accepter un accord pour le retour des otages.
Toujours selon N12, Sara Netanyahu se serait opposée à la nomination de Zamir à la tête de l’armée et aurait tenté de faire pression pour que le général de division David Zini, actuel directeur du Shin Bet et figure clivante, soit nommé à sa place, même après la désignation de Zamir.
Le bureau du Premier ministre a publié un démenti, affirmant que les accusations visant Sara Netanyahu étaient « infondées et erronées ». Le communiqué souligne qu’elle « œuvre sans relâche aux côtés des familles des otages depuis le début de la guerre » et rejette toute tentative de lui prêter des opinions qu’elle n’aurait pas exprimées.
Dimanche, lors d’une visite dans la bande de Gaza, Eyal Zamir a affirmé que les combats contre le Hamas, qui contrôle le territoire, « ne sont pas une guerre sans fin ».
« Nous mobiliserons tous nos moyens pour ramener les otages chez eux, vaincre le Hamas et démanteler son pouvoir », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’armée israélienne.
La semaine précédente, David Zini aurait déclaré à ses collègues de l’armée être « opposé aux accords sur les otages. C’est une guerre éternelle ».

N12 a rapporté la semaine dernière que Zini avait également critiqué le prédécesseur de Zamir, Herzi Halevi, il y a plusieurs mois, l’accusant lui aussi de « donner la priorité au retour des otages plutôt qu’à l’anéantissement du Hamas ».
Les relations entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Eyal Zamir se sont considérablement détériorées ces dernières semaines, marquées par plusieurs affrontements entre les deux hommes. D’après la chaîne N12, citant des sources anonymes proches du Premier ministre, celui-ci aurait pris Zamir de court en nommant David Zini à la tête du Shin Bet.
Netanyahu n’aurait informé Zamir de sa décision que peu de temps avant l’annonce publique faite jeudi dernier.

Sa nomination a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part du Forum des familles d’otages et de disparus, ainsi que de la Haute Cour de justice, de la procureure générale Gali Baharav-Miara et de responsables au sein du Shin Bet. Ces derniers ont exprimé leur inquiétude face aux positions jugées « messianiques » de Zini, estimées incompatibles avec les valeurs fondamentales du service de sécurité. Certains ont même menacé de démissionner s’il était confirmé dans ses fonctions, selon des articles parus dimanche.
La nomination de Zini à la tête du Shin Bet reste incertaine, en raison des obstacles juridiques liés à l’implication de Netanyahu dans le processus, après que la Haute Cour de justice a conclu à un conflit d’intérêts dans le limogeage du chef sortant de l’agence de sécurité, Ronen Bar.