Sara Netanyahu : mon mari et moi n’avons pas de cartes de crédit, on les perd
En 2015, l'épouse du Premier ministre avait dit qu'ils payaient toujours en espèces ou par chèque et qu'elle n'avait pas lu le livret d'instruction budgétaire car "trop ennuyeux"
Sara Netanyahu a déclaré aux enquêteurs de la police en 2015 qu’elle et son mari n’avaient pas de cartes de crédit, car ils avaient peur de les perdre, et qu’ils payaient en espèces ou par chèque, a rapporté dimanche la chaîne publique Kan.
Les détails du procès en cours de l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont été révélés dans les transcriptions d’un interrogatoire au cours duquel la police a demandé à Sara Netanyahu comment les dépenses, notamment alimentaires et privées, étaient réglées à la résidence officielle du Premier ministre.
Interrogée sur ses dépenses personnelles, Mme Netanyahu a indiqué aux enquêteurs qu’elle et son mari n’utilisaient que des espèces et des chèques.
« Je paie par chèque et en espèces, nous n’avons pas de cartes de crédit de peur de les perdre », a déclaré Mme Netanyahu aux enquêteurs. « Nous les avons perdus plusieurs fois, et la dernière fois que nous avons eu des cartes de crédit, c’était il y a environ 15 ans ».
Au cours de l’interrogatoire, Mme Netanyahu a rejeté les soupçons répétés d’irrégularités.
« Toutes les accusations sont fausses et malveillantes. Tout cela sur la base du témoignage de l’escroc et menteur Menny Naftali », a-t-elle déclaré à la police, faisant référence à l’ancien directeur de la résidence du Premier ministre qui, en 2017, l’a poursuivie avec succès pour violence verbale et psychologique. Selon elle, il « gaspillait des sommes folles ».
L’épouse du Premier ministre a également admis, au cours de l’interrogatoire, qu’elle n’avait pas pris la peine de lire le livret d’instruction budgétaire qui lui avait été remis.
« Non. Ça avait l’air vraiment ennuyeux », a-t-elle déclaré aux enquêteurs.
Trois ans après cet interrogatoire, Sara Netanyahu et Ezra Saidoff, ancien gardien à la résidence du Premier ministre, ont été accusés en juin dernier de fraude et d’abus de confiance pour avoir dépensé à mauvais escient quelque 100 000 dollars en frais de repas servis par un traiteur alors qu’un chef est employé à temps plein.
La semaine dernière, les procureurs ont repris les pourparlers avec l’épouse du Premier ministre pour parvenir à une négociation de peine dans l’affaire de fraude qui la vise.
Le procès de Mme Netanyahu est distinct des ennuis judiciaires de son mari, lequel est soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin ou tenté de faire bénéficier de faveurs à des magnats des médias en échange d’une couverture positive dans la presse.
Sara Netanyahu est également suspectée dans l’une de ces affaires, pour laquelle on pense qu’elle a joué un rôle dans l’organisation d’une couverture médiatique positive sur le site d’information Walla. Shaul Elovitch, le propriétaire du site, aurait accordé à la famille Netanyahu le contrôle éditorial de certains articles en échange d’avantages réglementaires accordés par le Premier ministre.
Les Netanyahu ont nié tout acte répréhensible, et le Premier ministre se dit victime d’une chasse aux sorcières politique menée par des médias de gauche hostiles, l’opposition et une police partisane, tous faisant pression sans relâche sur un procureur général « faible » pour qu’il porte plainte.