Sarah Halimi : 17 intellectuels appellent à ce que “que la lumière soit faite”
Dans une tribune publiée dans les pages abonnés du site du Figaro, 17 personnalités du monde intellectuel et médiatique ont appelé à ce que “la lumière soit faite sur la mort de cette Française de confession juive tuée aux cris d'Allah Akbar”.
La justice doit encore se prononcer sur la responsabilité de l’assassin.
Alain Finkielkraut, Élisabeth Badinter, Jacques Julliard, Marcel Gauchet ou encore Michel Onfray dénoncent dans cette tribune, publiée par le Figaro, que la justice n’ait pas qualifié d’emblée l’assassinat d’antisémite.
Selon eux, plusieurs faits plaident en ce sens : l’assassin, Kobili Traore, a crié à plusieurs reprises “Allah Akbar” alors qu’il torturait Sarah Halimi, et il a récité selon plusieurs témoins des sourates du Coran. Comme de nombreux autres terroristes, ajoutent-ils, “il a un passé de délinquant, un casier judiciaire très lourd”.
“Il ne pouvait ignorer la judéité de sa voisine, plaide cet appel. La retraitée était une femme pieuse qui portait la perruque caractéristique des juives orthodoxes. Ses petits-fils venaient lui rendre visite en kippa”.
Rejoignant les avocats, les 17 personnalités dénoncent “la chape de plomb” et le manque de médiatisation de cette affaire. Depuis une conférence de presse du 22 mai organisée par les avocats de la victime, de nouveaux articles de presse et d’émissions de télévision ou de radio relatent cette affaire.
A ce jour, Kobili Traore est toujours interné en psychiatrie, et “la procédure pourrait le déclarer irresponsable pénalement lors de la commission de son acte,” explique l’ex-avocat général de Cour d’Assises Philippe Bilger. Les experts en psychiatrie n’ont pas encore rendu leurs expertises qui permettront de déterminer si oui ou non, Traore pourra être jugé selon sa responsabilité pleine et entière.
Selon les proches de la victime s’appuyant sur des témoignages nombreux de voisins, Traore aurait déjà fait preuve de duplicité, alors qu’il tenait par ailleurs des propos incohérents et manifestement délirants. Il aurait crié, peu avant de lancer Sarah Halimi du 3e étage “une femme va se suicider” afin de camoufler son acte, alors même que des voisins assistaient impuissants a la scène depuis un immeuble en vis-a-vis.
« Je refuse le facile prétexte de la folie pour un assassin qui a tenté de faire passer la défenestration de sa victime pour un suicide auprès des témoins impuissants à agir », avait déjà expliqué le président du Consistoire, Joël Mergui lors de la conférence de presse organisée par les avocats de victimes.
Ont signé cet appel : la philosophe Élisabeth Badinter, connue pour ses engagements pour le droit des femmes, et contre le voile, l’historien Georges Bensoussan au cœur d’une récente polémique pour ses propos sur l’antisémitisme dans le monde musulman, le professeur de science politique Laurent Bouvet, auteur de l’essai l’Insécurité culturelle, les philosophes Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, et Marcel Gauchet, la journaliste (Actualité juive) Noemie Halioua dont le journal avec le Times of Israël furent les premiers a se faire écho de l’affaire Halimi, l’Historien Jacques Julliard, la professeur de lettres Suzanne Julliard, la philosophe Alexandra Laignel-Lavastine, la professeur d’histoire-géographie Barbara Lefebvre, le sociologue Jean-Pierre Le Goff, la journaliste Sonia Mabrouk, le philosophe Michel Onfray, l’essayiste Céline Pina et la démographe Michèle Tribalat.