Sciences Po souhaite « mieux former » ses étudiants sur le conflit israélo-arabe
L'établissement a présenté les principaux axes de sa rentrée après une année marquée par des polémiques liées aux mobilisations d'étudiants anti-Israël
Cours sur la liberté d’expression, renforcement de la lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme : Sciences Po Paris a présenté mercredi les principaux axes de sa rentrée après une année marquée par des polémiques liées aux mobilisations d’étudiants anti-Israël.
« L’année a été compliquée avec le départ du directeur Mathias Vicherat et les conséquences du conflit israélo-palestinien », a expliqué Jean Bassères, administrateur provisoire de l’école depuis fin mars.
Celle-ci avait été plongée dans une crise de gouvernance après la démission en mars de Vicherat, renvoyé devant la justice dans un dossier de violences conjugales, puis dans la tourmente en raison de polémiques liées aux mobilisations d’étudiants anti-Israël.
L’occupation le 12 mars d’un amphithéâtre par 300 activistes anti-Israël, qui avait donné lieu à des accusations d’antisémitisme, avait attisé les controverses.
Plusieurs mobilisations d’étudiants anti-Israël suivies d’interventions de la police s’étaient ensuite déroulées au printemps sur les campus de Sciences Po Paris, enflammant le débat politique.
Dès le mois de septembre, « un cours sur la liberté d’expression va être donné aux élèves de première et deuxième années mais c’est une partie d’un programme plus vaste, qui vise à préparer la rentrée dans de meilleures conditions », a dit Bassères.
L’objectif ? « Replacer la culture et l’éthique du débat au sein de notre institution. Ça passe par indiquer aux étudiants les règles en France de la liberté d’expression, et au-delà, on va avoir un enseignement avec douze cours magistraux qui vont être donnés sur le conflit au Moyen-Orient, au Proche-Orient, ses origines historiques et ses différentes configurations », a détaillé l’administrateur provisoire.
« C’est notre rôle d’université de mieux former et informer nos étudiants sur un conflit pour lequel ils manifestent beaucoup d’intérêt, mais pour lequel ils n’ont pas forcément aujourd’hui tous les éléments », a-t-il insisté.
Par ailleurs, « nous allons renforcer nos dispositifs de lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme vis-à-vis desquels on a bien évidemment une tolérance zéro, avec un module obligatoire pour sensibiliser les étudiants à ces questions », a-t-il ajouté, évoquant également « des expérimentations pour régler de manière amiable les conflits ».
L’objectif est également « qu’on apprenne à nouveau à mieux dialoguer, débattre ».
« Une mission est en cours pour essayer de savoir si une université comme Sciences Po doit prendre position sur des conflits internationaux, nationaux, sociaux et cela devrait déboucher sur un rapport à la fin du mois d’octobre », selon Bassères.
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