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Sde Teiman : Tsahal va renforcer la sécurité de l’avocate militaire générale

Yifat Tomer-Yerushalmi a été qualifiée de "femme maudite" et de "traîtresse du peuple d'Israël" par des militants d'extrême droite après l'arrestation de 9 soldats soupçonnés d'abus

L'avocate militaire générale, la générale de brigade Yifat Tomer-Yerushalmi, s'exprimant lors de la conférence annuelle des avocats du Barreau d'Israël, à Eilat, dans le sud d'Israël, le 27 mai 2024. (Crédit : Flash 90)
L'avocate militaire générale, la générale de brigade Yifat Tomer-Yerushalmi, s'exprimant lors de la conférence annuelle des avocats du Barreau d'Israël, à Eilat, dans le sud d'Israël, le 27 mai 2024. (Crédit : Flash 90)

L’armée israélienne a indiqué mardi qu’elle allait renforcer la sécurité de l’avocate militaire générale, la générale de brigade Yifat Tomer-Yerushalmi, après que des militants d’extrême droite ont pris d’assaut deux bases militaires la veille, suite à l’ouverture d’une enquête sur des allégations de sévices graves à l’encontre d’un prisonnier de sécurité palestinien.

La plus haute avocate de Tsahal bénéficiera d’une sécurité renforcée ainsi que d’une protection accrue autour de son domicile, selon les médias, après avoir été menacée lundi par des militants d’extrême droite pour avoir ordonné l’arrestation de neuf soldats soupçonnés d’avoir commis des actes de violence, y compris un viol, à l’encontre d’un détenu palestinien suspecté de terrorisme incarcéré dans le centre de détention de Sde Teiman.

Après que la police militaire a lancé un raid d’arrestation, des manifestants ont franchi les portes de la base située dans le sud d’Israël, avec l’encouragement et la participation de plusieurs députés d’extrême droite.

Certains ont ensuite pénétré dans la base militaire de Beit Lid après avoir appris que les soldats détenus y avaient été emmenés pour être interrogés.

Une manifestation a également été organisée devant le domicile de Tomer-Yerushalmi à Ramat HaSharon, mais la police a forcé les manifestants à s’éloigner à plusieurs centaines de mètres de là, comme c’est toujours le cas lorsque des manifestations sont organisées devant le domicile de représentants du gouvernement ou de l’armée.

Les manifestants ont qualifié la responsable militaire de « traîtresse du peuple d’Israël », a rapporté le site d’information Ynet, et l’ont accusée d’avoir « défendu » des terroristes qui faisaient partie de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du groupe terroriste palestinien du Hamas.

Des soldats et des policiers israéliens affrontant des manifestants d’extrême droite qui ont pénétré dans la base militaire de Beit Lid, à Kfar Yona, le 29 juillet 2024. (Crédit : Oren Ziv/AFP)

« Vous êtes une femme maudite », a déclaré un militant.

Selon Ynet, les militants ont objecté au fait d’être empêchés de se tenir directement devant son domicile, l’un d’entre eux aurait affirmé qu’ils étaient traités comme des « citoyens de seconde zone ».

Tomer-Yerushalmi a également été critiquée par plusieurs députés d’extrême droite, dont le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui a publié lundi une vidéo exigeant qu’elle « ôte ses mains des réservistes » qui avaient été arrêtés.

« Comme dans l’administration pénitentiaire israélienne, il en va de même pour l’armée. Nos combattants méritent un soutien total », a déclaré le ministre ultra-nationaliste.

Le ministre de l’Immigration et de l’Intégration Ofir Sofer (HaTzionout HaDatit) a condamné les émeutes sur les bases militaires mardi et a déclaré que ceux qui y avaient participé devraient être arrêtés, mais a néanmoins soutenu que Tomer-Yerushalmi n’avait pas fait les choses correctement.

L’enquête sur les soldats a été lancée après qu’un terroriste présumé incarcéré a été conduit de la base à un hôpital avec des signes de sévices graves, y compris à l’anus. Ce dernier a été arrêté par Tsahal dans la bande de Gaza voici plusieurs semaines.

Le chef d’état-major de l’armée, le lieutenant-général Herzi Halevi, a donné son plein appui à Tomer-Yerushalmi pour lancer à la fois l’enquête et les opérations d’arrestation.

En février dernier, Tomer-Yerushalmi avait déjà averti que certains soldats à Gaza commettaient des actes illégaux qui « s’écartaient des valeurs de Tsahal et des protocoles ».

Elle avait alors déclaré que la conduite inacceptable des troupes incluait « des déclarations inappropriées qui encouragent des phénomènes inacceptables ; des utilisations injustifiées de la force et notamment contre les prisonniers ; des pillages, avec l’utilisation ou la saisie de biens privés à des fins non-opérationnelles et la destruction de biens civils, en violation des protocoles ».

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