Sergent Shimon Lugasi, 19 ans : un soldat « juste » avec un éternel sourire
Tué lors d'une offensive du Hamas sur l'avant-poste de Nahal Oz, le 7 octobre dernier
Le sergent Shimon Yohai Lugasi, 19 ans et originaire d’Akko, opérateur de ballons de surveillance au sein de la 414e unité du Corps de défense des frontières, a été tué le 7 octobre en luttant contre des terroristes du Hamas à l’avant-poste de Nahal Oz.
Shimon était l’un des cinq opérateurs de ballons en service ce matin-là, qui attendaient l’arrivée d’une équipe de réparation lorsque l’invasion du Hamas a commencé. Ils ont lutté pied à pied contre les terroristes, mais en très large infériorité numérique, ce qui les a menés tous les cinq à la mort.
Shimon laisse dans la peine ses parents, Rachel et Michel, ainsi que ses frères et sœurs Daniel, Yael, Oriel et Noa. Il a été inhumé le 12 octobre à Nahariya.
Cela faisait six mois que Shimon avait rejoint les rangs de l’armée israélienne, et il avait perdu du poids pour être promu à un poste plus prestigieux, a déclaré sa famille. Elevé dans une famille religieuse, il était connu pour sa foi et son observance, toutes deux très fortes, et pour sa passion du club de football du Beitar Jérusalem.
Selon la page Instagram commémorative créée en son honneur, il était né le jour de la fête de Hanoukka, ce qui faisait dire qu’il « [était] la lumière de la maison et de ses proches ».
« Ce que tu as accompli en l’espace de 19 ans, certaines personnes de 70 ou 80 ans n’en ont même pas idée », poursuit le message commémoratif. « Tu nous as rendus très fiers en faisant tout ce que tu t’étais fixé, à savoir protéger ce pays, notre terre et les gens qui la peuplent – nous sommes en vie grâce à des gens comme toi, notre ange. Nous espérons que tu es bien, là où tu es, et que tu continues de sourire, de ce sourire qui ne te quittait jamais. »
La petite amie de Shimon, Linoy, a écrit sur Instagram l’avoir vu pour la dernière fois le 4 octobre dernier, soit trois jours avant qu’il ne soit tué. Il s’était battu bec et ongles pour obtenir une brève permission « pour me donner ton dernier câlin… tu n’as retenu aucun câlin ni aucun baiser ce mercredi-là. »
Linoy a écrit que Shimon et elle avaient hâte « que tu finisses l’armée et moi, mes études, pour enfin faire le voyage dont nous avions toujours rêvé. Et après ? Nous savions que nous ne vivrions ensemble qu’en étant mariés, pour fonder un foyer pieux, avec des enfants tout autour de nous… Mon amour, nous avons rêvé de tant de choses ensemble, qui demeurent inachevées. »
Un mois après sa mort, son frère, Oriel, a écrit sur Instagram qu’il était toujours « brisé ».
« Je prie Dieu pour que tu reviennes et que je me réveille de ce cauchemar », a-t-il écrit. « Nos rires et nos disputes me manquent énormément, je n’ai personne avec qui me battre, je m’ennuie sans toi – vraiment je ne suis rien sans toi, tu me complétais en tout. »
Son père, Michel, a déclaré dans une vidéo : « Shimon était un enfant merveilleux. Shimon était un homme juste. »
Dans l’éloge funèbre prononcé lors de ses funérailles, Michel a souligné qu’il n’avait pas de colère – « Au contraire, j’ai dit : « Merci Dieu pour les 20 ans durant lesquels tu m’as donné Shimon ». » C’était un « garçon qui ne faisait que de bonnes choses et respectait infiniment ses parents », a-t-il ajouté, rappelant qu’il avait été serveur, à l’adolescence, pour aider la famille.
Michel s’est souvenu que Shimon aimait se promener avec le drapeau israélien. « Il aimait les autres pour ce qu’ils étaient, peu importe s’ils étaient juifs ou arabes. S’ils avaient besoin de quelque chose, ils étaient surs de l’obtenir avec lui… ‘Aime ton prochain comme toi-même' », a-t-il ajouté.
« Malgré tout, malgré les difficultés – car nous avons eu des difficultés -, il était toujours heureux », a conclu son père. « Il était toujours heureux. Il n’était jamais triste. »
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