Sinwar remercie le chef du Hezbollah pour ses attaques contre le nord d’Israël
Le chef du Hamas dit, dans un second message en quelques jours, qu’il combattra Israël jusqu'à la disparition du pays, et salue "l'axe de la résistance, cœur de l'unité palestinienne"
Le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Yahya Sinwar, a remercié le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, pour son soutien dans la lutte contre Israël. Il s’agit du deuxième message de l’homme responsable du pogrom du 7 octobre, après une longue période de silence depuis sa nomination à la tête du groupe de Gaza.
Dans le message adressé à Hassan Nasrallah, publié par le service de presse du Hezbollah, Sinwar fait l’éloge de « l’axe de résistance » des groupes terroristes du Moyen-Orient, dirigé par l’Iran, qui lance des attaques régulières contre Israël depuis le 7 octobre, le décrivant comme le « cœur » des efforts palestiniens visant à détruire Israël.
La lettre, datée de lundi, a été envoyée en réponse à un message de condoléances de Nasrallah à la suite de l’assassinat du chef du politburo du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.
Basé à Gaza mais en cavale car recherché par Israël, Sinwar a été nommé successeur de Haniyeh peu après l’assassinat de ce dernier, ce qui lui a donné le contrôle des branches militaire et politique du groupe terroriste.
Le Hamas n’a pas immédiatement commenté la lettre, et les médias affiliés au Hamas ont préféré attendre avant d’en faire état.
La lettre adressée à Nasrallah décrit les attaques du Hezbollah et d’autres mandataires iraniens contre Israël comme des « actes bénis » et qualifie la guerre de Gaza, déclenchée par le massacre de près de 1 200 personnes en Israël et l’enlèvement de plus de 250 autres, de « l’une des batailles les plus honorables pour le peuple palestinien ».
Sinwar a promis que le Hamas resterait fidèle aux positions de Haniyeh et continuerait à renforcer les liens entre le Hamas et Téhéran, comme l’avait entrepris l’ancien chef du groupe terroriste.
« Le [Hamas] et ses combattants continueront à suivre la voie tracée par [Haniyeh], dont les plus importantes sont l’unité palestinienne sur la question du Jihad et de la résistance, et l’unité de la nation, avec en son cœur l’axe de la résistance », a-t-il écrit.
Le message promet que le Hamas restera dévoué à sa cause « jusqu’à ce que l’occupation soit vaincue et balayée de notre terre, et jusqu’à l’établissement de notre État indépendant et pleinement souverain, avec Jérusalem pour capitale ».
Il s’agit de la deuxième déclaration publique faite par le chef terroriste ces derniers jours. Mardi, le Hamas a publié un communiqué félicitant le président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune, vainqueur d’une élection contestée.
Dans ce message, Sinwar a également souligné le soutien de Tebboune aux Palestiniens et a déclaré que « le peuple palestinien et sa résistance » luttaient « héroïquement », et a critiqué « l’occupation » pour sa « barbarie ».
Sinwar, qui se cacherait dans les tunnels sous la bande de Gaza, a fait peu de déclarations publiques depuis le pogrom du 7 octobre dans le sud d’Israël.
Considéré comme une cible privilégiée d’Israël, qui cherche à démanteler le Hamas, le chef terroriste a échappé à la capture, malgré les efforts considérables déployés par Israël et les États-Unis.
En août, le commandant sortant de la 98e division des Tsahal a révélé à la Douzième chaîne que l’armée avait été à « quelques minutes » de le capturer, décrivant « le café encore chaud » lorsque les troupes sont arrivées dans son complexe déserté.
Nasrallah, qui est également considéré comme une cible potentielle par Israël, vit loin des projecteurs depuis plus de dix ans, et apparait presque exclusivement par vidéo depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Malgré les rumeurs de rupture entre les groupes terroristes en raison d’un manque de coordination au sujet de l’attaque du 7 octobre, le Hezbollah soutient le Hamas depuis le 8 octobre et lance presque tous les jours des roquettes et des drones sur le nord d’Israël, détournant ainsi une partie des effectifs de l’armée de la bande de Gaza.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière nord ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que celle de 20 soldats et réservistes de Tsahal.
Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés. Le Hezbollah a identifié 438 de ses terroristes éliminés par Israël au cours des affrontements en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Soixante-dix-huit autres agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.
Des groupes soutenus par l’Iran en Irak, en Syrie et au Yémen ont également organisé des attaques répétées contre Israël, ainsi que contre les troupes américaines stationnées dans la région.
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre à la suite du pogrom sanglant perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours duquel les terroristes du groupe se sont déchaînés, assassinant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 251 otages. Il est largement admis que l’attaque a été commanditée par Sinwar, qui avait été libéré des prisons israéliennes dans le cadre de l’échange de prisonniers de 2011 contre le soldat israélien Gilad Shalit.
En réponse à cette attaque, Israël a lancé une invasion terrestre de Gaza avec l’objectif proclamé de démanteler le Hamas et de récupérer les otages.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 40 000 personnes auraient été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, mais ce bilan ne peut être vérifié et ne distingue pas entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué quelque 17 000 terroristes dans les combats et 1 000 autres à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
Israël affirme faire tout ce qu’il peut pour minimiser le nombre de victimes civiles et souligne que le Hamas utilise les civils de Gaza comme boucliers humains, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Le bilan de l’offensive terrestre israélienne contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires menées le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 344 morts.