Smotrich se prononce en faveur de sanctions ciblées contre les déserteurs haredim
Le ministre des Finances a dit s'efforcer de "promouvoir des cadres qui permettront aux Haredim qui s'engagent de rester haredim", et a assuré l’adoption d'une loi "adaptée aux besoins de l'État"

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a affirmé lundi que le statu quo selon lequel les hommes ultra-orthodoxes – ou haredim – ne servent pas dans l’armée « ne perdurera pas ».
Il a déclaré aux journalistes qu’il s’efforcerait de « promouvoir des cadres et des programmes qui permettront aux Haredim qui s’engagent dans l’armée de rester haredim » en répondant à leurs besoins religieux, et qu’une loi sur la conscription « adaptée aux besoins de l’État d’Israël » serait adoptée au cours de la session législative estivale de la Knesset.
Interrogé sur son soutien à un projet de loi prévoyant des sanctions individuelles contre les réfractaires au service militaire, Smotrich a répondu qu’il soutenait un projet de loi contenant « des outils coercitifs importants pour garantir qu’il ne soit pas vide de sens. Y compris dans ce domaine ».
S’exprimant lors d’une conférence organisée lundi par le journal de droite BeSheva, Smotrich a approuvé le plan du ministre de la Défense Israel Katz visant à augmenter progressivement le nombre d’ultra-orthodoxes enrôlés dans l’armée tout en permettant à beaucoup d’entre eux de poursuivre leurs études à plein temps dans les yeshivot.
« Il y aura une loi sur la conscription, avec un objectif de 50 % de conscription dans les sept ans, accompagnée de sanctions et de mesures coercitives. Les dirigeants haredim lui donneront une légitimité et Tsahal commencera enfin à recruter », a déclaré Smotrich, selon le site Israel National News.
Katz, qui soutient également la conclusion d’un accord avec les dirigeants rabbiniques ayant fermement exclu le service militaire pour les membres de leur communauté, a fait pression en faveur d’un plan prévoyant une augmentation progressive du nombre de Haredim enrôlés dans l’armée, année après année, jusqu’à atteindre 50 % de la cohorte annuelle d’ultra-orthodoxes pouvant être appelés sous les drapeaux en 2032.
La semaine dernière, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le député Yuli Edelstein (Likud), a affirmé que la commission était sur le point de finaliser un projet de loi réglementant l’enrôlement des ultra-orthodoxes. Il a rejeté l’approche de Katz, qu’il juge insuffisante, et a signé une déclaration de principes appelant à la mobilisation massive des Haredim ainsi qu’à l’imposition de « sanctions personnelles et financières » à ceux qui ne se soumettraient pas à l’ordre d’enrôlement.
S’exprimant lundi matin au micro de la radio Kol Barama, le ministre de la Culture, Miki Zohar, a déclaré que « les Haredim devaient continuer à étudier la Torah » et a fait valoir que la colère de l’opinion publique à l’égard des ultra-orthodoxes qui ne font pas leur service militaire se limitait à « ceux qui n’étudient pas la Torah et ne s’engagent pas dans l’armée ».
« S’il n’y a pas de loi sur la conscription, toute la campagne électorale à venir tournera autour de ce sujet. S’il n’y a pas de loi, ce sera très mauvais pour notre population en général, et pour la population haredi en particulier », a déclaré Zohar.